Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 1, part. 2, An-Ar.djvu/158

Cette page n’a pas encore été corrigée

ANU

—i-tô) part. pass. du v

ANUITÉ, ÉE ( !

S’anuiter.

— Obscurci par la nuit, en parlant des choses : Nous passâmes trois salles anuitéës et presque sans meubles. (Chateaub.)

ANUITEMENT s, m. (a-nui-te-man — rad. nuit). Entrée de la nuit. (V. Nuit.) On écrit

aUSSi AKDISTKMËNT.

ANUITER (S’) v. pr. (sa-nu-i-tê — rad. nuit). Se laisser surprendre par la nuit : Il ne faut pas s’anuitkr- dans cette forêt, dans ces montagnes.

ÀNUND, roi de Suède, surnommé Brant, c’est-à-dire destructeur des forêts. Il commença à civiliser la Suède, fit ouvrir des routes, publia les règlements les plus sages, et fit brûler une partie des immenses forêts qui couvraient

ANCND II (Jacob), roi de Suède, succéda en 1024 à son père Olaiis, premier roi chrétien, et contribua lui-même à la propagation du christianisme dans ses États. Il périt en . 1035 dans une guerre entreprise contre Canut, roi de Danemark et d’Angleterre.

ÀNUIUDHAPUlU, villagede l’Ile deCeylan, dépendance de Hndoustan anglais, h 109 lui. 0. de Trinkomaly, sur remplacement de l’ancien Anurogrammum, ville très-importante, qui fut pendant douze siècles la capitale de l’Ile entière. Ruines magnifiques de templetjet de palais royaux.

ANURE s. m. (a-nu-re — du gr. a priv. ; ■oura, queue). Bot. Genre de la famille des légumineuses, formé aux dépens des gems.

ANUBIE s. f. (a-’nn-rï — du gr. a priv. ; ouron, urine). Pathol. Suppression de la sécrétion urinaire.

ANUS s. m. (a-nuos — mot lat. qui a lemême sens). Ouverture extérieure du rectum, qui donne passage aux excréments, chez 1 homme et chez la plupart des animaux r Avoir une fistule à /’anus. Se faire mettre des sangsues autour de /’anus. L’homme et les mammifères ne rendent par /’anus que les seuls excréments ; dans les autres animaux vertébrés, il sert en même temps d’issue à l’urine. (G. Cuv.)

— Bot. Orifice postérieur des fleurs monopétales.

— Encycl. Anat. hum. L’anus se présente sous la forme "d’une ouverture très-étroite, arrondie, placée au sommet d’une dépression cutanée. En général, l’écartement des fesses ne permet de voir que la pprtion cutanée de l’anus ; la muqueuse demeure cachée aux regards. Lorsque la muqueuse anale se laisse voir lâche et déplissée à une profondeur d’ centimètre et plus, Tant» i dibuliforme (en entoni dit M.Malgaigne, san : tion absolue, est au mo grave que l’individu s

La peau,

înllenc

nà’infun- oirj. «oeue disposition, fournir une démonstrans une présomption trfes- ! prête a la pédérastie. » mesure qu’elle s’approche de .... erture, ’ devient plus fine et prend une teinte plus foncée. Elle est criblée de follicules qui sécrètent une matière huileuse et odorante ; enfin, dans l’ouverture anale même, elle présente un certain nombre de plis qui ont pour usage de faciliter la dilatation de l’anus, et qu’on peut faire disparaître en dilatant cet orifice, même modérément. C’est au fond de ces plis que siègent communément les fissures à l’anus. La circonférence de l’anus constitue un conduit haut de 10 à 12 millimètres, formé par une couche moitié cutanée, moitié muqueuse, doublée de deux, anneaux musculaires, le sphincter externe et le sphincter interne de Vaiius. Ce sont ces anneaux musculaires qui froncent l’orifice anal et le ferment de manière à empêcher la sortie des matières contenues dans 1 intestin.

L’orifice anal ne présente pas une conformation tout à fait identique dans les deux sexes. Chez la femme, Y anus est plus antérieur et plus superficiel que chez l’homme. La peau de l’anus, chez ce dernier, est recouverte de poils plus ou moins abondants, suivant les individus ; elle n’en présente pas chez la femme.

Les artères et les veines qui se distribuent à Y anus sont les artères.et veines hëmorrkoîdales inférieures. Les vaisseaux lymphatiques de l’anus forment deux groupes distincts : les uns naissent de la peau, et les autres de la muqueuse. Les nerfs de Yanus viennent du nerf honteux interne, branche du plexus sacré et du plexus hypogastrique.

— Anat. comp. Cbez la plupart des mammifères, ainsi que chez l’homme, l’anus est distinct et situé derrière les organes génitaux et urinaires. Chez les monotrèmes (ornithorhynque et échidné), l’intestin rectum, les organes urinaires et ceux de la génération se terminent dans une poche commune qui porte le nom de cloaque ; il n’y a par conséquent qu’une seule ouverture extérieure pour les excréments, ’ l’urine, le sperme et les œufs. Le nom de monotrême (monan, seul ; tréma, ouverture) indique cette disposition qui se retrouve dans les deux grandes classes des oiseaux et des reptiles. Un grand nombre de mammifères présentent au pourtour de l’anus des organes sécrétoires qui donnent naissance à une humeur plus ou moins odorante ; tels sont le castor, la civette, la genette, la mouffette, etc.

Chez les oiseaux, les sauriens et les ophidiens, l’ouverture extérieure du cloaque a la forme d’une fente longitudinale ; elle a la forme d’un T dans les grenouilles, et celle d’une fente

ANU.

longitudinale, garnie dé deux lèvres renflées, dans les salamandres.

Le rectum du poisson s’ouvre, en général, tout simplement par un anus rond, situé immédiatement au-devant de l’orifice des organes urinaires et génitaux dans une cavité obtongue qui se voit en avant de la nageoire anale. Cotte cavité, plus profonde chez les raies et les squales, ressemble au cloaque des oiseaux et des reptiles.

Chez les articulés (insectes, arachnides, crustacés, annélides), 1 anus est généralement placé a la partie postérieure du corps ; souvent il est accompagné d’organes particuliers, tels que la bourse à venin du scorpion, celle des abeilles et des guêpes, les filières des araignées, etc.

Chez les mollusques céphalopodes (seiche, poulpe), l’intestin se termine dans une cavité înfundibuliforme située à la région antérieure du cou, et par laquelle sortent les excréments, les œufs ou l’encre. Chez les mollusques gastéropodes, l’orifice anal se trouve généralement dans le voisinage de l’ouverture des organes respiratoires. Parmi les rayonnes, il en est dont le tube digestif ne présente qu’une seule ouverture faisant office de bouche et d’anus ; d’autres ont le tube digestif ouvert aux deux extrémités ; comme il est en même temps recourbé sur lui-même, les deux ouvertures se trouvent voisines.

— Chir. L’anus peut être le siège d’un grand nombre d’affections plus ou moins graves, telles que fistules, fissures, hémorrkoides, etc. (V. ces mots.) En naissant, l’enfant peut présenter différents vices de conformation de l’anus ; ce sont le rétrécissement, l’imperforation de l’anus, l’anus contre nature. V. Impkr-

FORATION, RÉTRÉCISSEMENT.

Anus contre nature. L’anus contre nature ou anormal appartient a la tératologie, à la pathologie et. À la thérapeutique chirurgicale. Il peut être congénital, c’est-k-dire exister au moment de la naissance ; il peut être accidentel, c’est-à-dire se former à la suite de plaies, d’abcès, d’ulcérations» de perforations de l’intestin ; enfin, il peut être pratiqué par le chirurgien, pour arracher tes malades a une mort certaine.

Anus anormal congénial. Les anus anormaux congénitaux peuvent s’ouvrir à la surface de la peau, ou dans une des cavités qui existent autour du rectum, telle que la vessie, l’urètre, le vagin. Quand 1 ouverture anormale existe ft la surface de la peau, elle peut se rencontrer : l ° à la région pôrinéale ; zo au niveau des organes génitaux, 3° à la face postérieure du tronc, 4° sur la paroi abdominale.

Anus anormal accidentel. Toute solution de continuité du canal intestinal peut être suivie d’un anus contre nature -, mais ceux que l’on observe se sont presque toujours produits a la suite de hernies étranglées, soit que la gangrène ait déterminé une perte de substance de l’intestin, soit que la violence des efforts du taxis ait pu le rompre dans son sac herniaire, soit qu’il ait été blessé, ouvert dans l’opération de la hernie étranglée, soit enfin qu’une erreur de diagnostic ait fait prendre au chirurgien une tumeur herniaire pour un abcès, et l’ait ainsi conduit à plonger le bistouri dans cette tumeur.

La condition indispensable à la formation d’un anus contre nature, c’est que les deux bouts de l’intestin perforé, bout supérieur, bout inférieur, contractent avec la paroi abdominale des adhérences assez solides pour s’opposer à leur déplacement, et, par là, à l’épanchement des matières dans la cavité péritonéale.

L’anus contre nature se présente, dit M. Nélaton, sous la forme d’une ouverture plus ou moins arrondie, quelquefois irrégulière ; la peau qui entoure cette ouverture adhère aux parties

et se continue avec la muqueuse de l’intestin. Entre l’orifice tégumentaire et celui de l’intestin se trouve un espace par lequel passent les matières, et qui a reçu te nom d’entonnoir membraneux, (l’infundibulum. La longueur de ce canal.est variable ; elle tend à augmenter de plus en plus.

Presque toujours, dans l’anus contre nature, les deux bouts de l’intestin forment un angle plus ou moins aigu, et dont le sommet est formé par la partie qui a échappé a la solution de continuité et qui les tient réunis. Cette partie, qui fait saillie dans l’entonnoir, a reçu le nom d éperon. Quand l’angle est très-aigu, c’fest-à-dire quand les deux bouts adossés par leur surface convexe viennent s’aboucher presque parallèlement entre eux à l’ouverture des parois abdominales, l’éperon, très-développé, forme entre eux une sorte de barrière qui ne permet pas aux fèces de passer du bout supérieur dans le bout inférieur. Il faut remarquer que la rétraction du mésentère, en même temps qu’elle allonge peu à peu l’infundibulum en luttant contre les adhérences qui retiennent l’intestin fixé aux parois abdominales, tend à effacer de plus en plus la saillie de l’éperon, et favorise ainsi la guérison spontanée de l’anus contre nature.

Lorsque l’anus contre nature est abandonné à }ui-même, il a quatre modes de" terminaison : 1° le malade peut succomber soit au défaut d’alimentation si la plaie occupe une région trop peu éloignée de l’estomac, soit aux complications de l’affection, par exemple

AKV

à l’engorgement de l’infundibulum et a l’infiltration des matières stercorales dans l’épaisseur des téguments de l’abdomen ; 2" la maladie peut se prolonger indéfiniment ; 3» l’anus contre nature peut être remplacé, au bout d’un certain temps, par un pertuis fistuleux qui reste stationnaire ; 4" il peut disparaître complètement. La guérison spontanée trouve un obstacle dans la saillie de l’éperon, et, comme nous l’avons dit, une condition favorable dans l’allongement de l’infundibulum, qui tend à effacer cette saillie.

Tousles efforts du traitement de l’anus contre nature doivent naturellement être dirigés contre l’obstacle que rencontre la guérison spontanée, c’est-à-dire contre l’espèce de cloison qui ne permet pas aux matières de passer dans le bout inférieur de l’intestin, contre l’éperon. On peut dire que ce traitement consiste soit à repousser l’éperon en arrière par une compression méthodique, soit à détruire cette cloison par un procédé quelconque, séton passé à travers, incision, cautérisation.

Anus artificiel. Pans certaines circonstances, l’établissement, par une opération, d’un anus contre nature constitue la suprême et la seule ressource de l’art : c’est quand une lésion ou une anomalie (imperforation de l’anus, étranglement interne, développement d’une tumeur qui comprime une portion de l’intestin, etc.) devient un obstacle invincible au cours et à l’issue naturelle des matières. L’anus contre nature prend alors le nom d’artificiel

ASV

463

a commandé l’opération est paraître ; il est permanent, si cette lésion doit persister. Deux méthodes ont été conseillées pour établir un anus artificiel : dans l’une, on se propose d’aller ouvrir l’intestin dans la fosse iliaque ; dans l’autre, d’ouvrir l’S iliaque du.colon dans la région lombaire gauche. Chacune de ces méthodes compte plusieurs procédés.

— Méd. vêt. L’examen de l’anus est important dans le choix des animaux domestiques, et du cheval en particulier. L’anus, saillant dans le cheval jeune et en bonne santé, est bordé d’une espèce de bourrelet formé par le sphincter. Au contraire, quand l’animal est vieux et épuisé par le travail ou la maladie, l’anus s’enfonce, et quelquefois devient béant, défaut très-grave, surtout en raison des causes qui le produisent. L’anus peut être le siège d’une fistule consécutive à l’opération de la queue à l’anglaise. Dans les chevaux de robe très-claire, l’anus présente souvent à son pourtour des tumeurs noires appelées mëlanoses, susceptibles d’acquérir un grand volume, et dont l’ablation nécessaire donne naissance à des ulcères fétides très-difficiles à guérir.

Dans le bœuf, l’anus n’est ni saillant, ni •bordé d’un bourrelet comme dans le cheval. L’anus du chien devient au contraire d’autant plus saillant que l’animal est plus vieux.

Anvers (en lat. Antaerpia ; en flam. Antwerpen), grande ville de la Belgique, eh.lieu de la province de ce nom, à 44 kilom. N. de Bruxelles ; 100,000 hab. Plaee forte ; vaste port, sur la rive droite de l’Escaut, pouvant contenir mille vaisseaux ; l’une des villes les plus commerçantes des deux mondes. Industrie très active : nombreuses raffineries de sucre, fonderies, tanneries, filatures de fin et de coton ; fabriques de chapeaux, de draps, de lainages et de tapis ; manufactures de soie, de mousseline, de toiles cirées, etc. ; orfèvrerie renommée, taille de diamants ; Commerce maritime très-important. Son port est l’un des plus beaux de l’Europe ; Napoléon 1er disait : C’est un pistolet chargé que je tiens-eur la gorge de l’Angleterre.

Dès le xih« siècle, Anvers était l’un des comptoirs les plus imnortants de la ligue hanséatique, et compta alors jusqu’à 200,000 hab. Cinq cents navires franchissaient chaque jour l’embouchure de l’Escaut, et plus de deux mille étaient à l’ancre devant la ville. Elle possédait d’immenses richesses. On raconte qu’un négociant nommé Daems, chez lequel Charles-Quint avait accepté à dtner, jeta au feu, après le repas, une reconnaissance de dix millions de florins qui lui étaient dus par ce prince : «Je suis trop payé, dit le Rothschild anversois, par l’honneur que Votre Majesté m’a fait aujourd’hui. » La décadence.d’Anvers commença vers la fin du xvie siècle, lors de la conquête espagnole, et son commerce fut ruiné par le traité de Westphalie (164S), qui fermait les bouches de l’Escaut. Pris par les généraux Labourdonnaye en 1792 et Pichegru en 1794, Anvers devint plus tard le ch.-lieu du départ, des Deux-Nèthes. Il reconquit alors une partie de sa splendeur passée ; Napoléon Ier y fit exécuter d’immenses travaux, qui devaient en faire l’un des grands ports militaires de l’empire. En 1815, Anvers retourna au roï des Pays-Bas. Bombardée en 1S30 par le vieux

fénéral hollandais Chassé, qui s’était enfermé ans la citadelle, la villé tomba, le 23 décembre 1832, au pouvoir des Français, commandés par le maréchal Gérard : elle fut alors remise à la Belgique. Anvers est la patrie des peintres Van-Dyck, Téniers, Gonzalès Coques, Van-Balen, Frans-Francken, Martin de Vos, Paul lîril, Pleter Nefs, Fr. Millet, Jordaens, Quentin Matsys ; du graveur Edelinck, du géographe Ortelius, du philologue Gruter J"

ont pour chefs-lieux les villes de même nom. — Monuments d’Anvers. La cathédrale (Notre-Dame) rivalise en grandeur et en hardiesse avec les églises les plus célèbres de la chrétienté. Construite vers le milieu du xnso s’ècle, elle fut détruite en 1533 par un incen^ die, à l’exception du chajur et du clocher. D’ailleurs, le chœur avait été rejiàti en 1521, et Charles-Quint en avait posé la première pierre. Le clocher, commencé en 1422 par 1"architecte Jean Ainélius, fut achevé en 1518 par Appelinans, de Cologne ; on le regarde avec raison comme un chef-d’œuvre architectural et comme le plus bel ornement de Notre-Dame d’Anvers. Il est construit en pierres de titille, et se compose de galeries superposées et découpées à jour qui vont en se rétrécissant d’étage en étage : Napoléon Ier comparait ses fines découpures aux dentelles de Matines. Un escalier de six cent vingt-deux marches conduit au sommet, d’où la vue embrasse une immense étendue. Ce clocher a 144 mot, d’élévation, y compris la croix. Il contient un carillon de quatre-vingt dix-neuf cloches de diverses grosseurs, dont le son produit toutes les notes de la gamme à plusieurs octaves ’ : un mécanisme ingénieux permet d’exécuter les morceaux de musique les plus compliqués. La cathédrale d’Anvers a 160 met. de longueur et 80 met. de largeur ; elle comprend sept nefs parallèles, dout la principale, celle du milieu, ne mesure pas moins de 117 met. de hauteur ; 126 piliers, formés de colonnettes en faisceaux, soutiennent 234 arcades voûtées. On comptait autrefois dans les bas-côtés trente-deux chapelles ; elles ont été dévastées pendant lu Révolution française, puis, complètement supprimées. Au centre du transsept s’élève une lanterne octogone qui s’appuie sur des pendentifs à ogives et découpés. Une vive lumière éclaire les célèbres" tableaux de Rubens : la Descente de croix, placée dans le croisillon méridional du transsept ; VÉlévation en croix, placée dans celui du nord, et l’Assomption de la Vierge, qui orne le maitre-autel. Ces trois chefs-d’œuvre, emportés à Paris sous l’Empire, ont été restitués à Notre-Dame d’Anvers en 1816. Cette église possède en outre quelques belles peintures d’Otto Venius, de Diepenbeck, de Murillo, etc. Elle était autrefois remplie de meubles et de vases du plus grand prix : les révolutions ont tout emporté. La chaire, ouvrage de Verbruggen, est soutenue par les statuesdesOwa’rçPar/iesrfiifnonrfe.’l’abat-voix est formé d’arbrisseaux entrelacés, couverts d’une multitude d’oiseaux ; l’ensemble a quelque chose de bizarre qui plaît au vulgaire, mais que réprouve le bon goût. Les stalles du chœur, exécutées, il y a quelques années, par Durlet sur les dessins de Ueefs.se distinguent par la richesse et la légèreté de l’ornementation, le fini et l’élégance du travail. On remarque encore, dans la cathédrale d’Anvers, les statues colossales des êvangélistes, divers tombeaux, l’orgue, supporté par huit colonnes de marbre, etc.

Église Saint-Jacques (i/), construite du xive au xvie siècle. Le chœur, commencé en 1327, ne fut achevé que près de deux siècles plus tard ; la nef et la tour sont de la fin du xvo siècle. Le portail d’entrée est un beau, morceau de sculpture. Le jubé, soutenu par des colonnes d’ordre ionique, est l’œuvre de Verbruggen. La chaire passe pour une de» productions les plus remarquables du sculpteur Willemsens. Cette église renferme un grand nombre d’objets d’art du plus grand p-ix. Entre autres tableaux intéressants pour l’histoire de l’art flamand, on y remarque un Suint liach guéri de la peste, morceau capital d’Erasme Quellyn ; une Visitation d’un excellent coloris, de Victor Wolfvoet, élève de Rubens,

„. „..„ Adoration de l’hostie, de Pierre Thys, imitateur de Van-Dyck. C’est à Saint-Jacques que se trouve le tombeau de Rubens.

Hôtel db Ville. Ce palais, d’une très-belle architecture (style renaissance), avant quatre grands corps de logis en pierres de taille, et un beau frontispice, est orné d’un grand nombre 3e statues. Bâti d’abord en 1560 d’après les dessins de Cornelis Vriendt, il fut brûlé en 1576, et reconstruit, en 1581, tel qu’on le voit aujourd’hui. La façade, qui a 80 met. de longueur, repose sur une base rustique, et présente un avant-corps de cinq étages à colonnes de marbre veiné de blanc et de rouge. Une image colossale de la Vierge la surmonte. L’intérieur renferme des salles spacieuses et richement décorées.

Bourse (la), regardée comme le premier édifice de ce genre qui ait été bâti pour la commodité des transactions commerciales (1531), est décorée de riches piliers portant des arcs surbaissés en trèfle. On sait que ce magnifique monument a été incendié en 1858, Il va être prochainement réôdifié.

Citadellb (la), monument qui a acquis une grande célébrité dans nos fastes militaires, en 1748 et surtout en 1832. Son enceinte, en formo —de pentagone régulier, offre cinq fronts de fortifications, qui ont été élevés par les Espagnols, en 1568, sous la direction de l’ingénieur Daciotto, mais qui depuis ont subi de nombreuses modifications. Cette forteresse est séparée de l’Escaut par une digue.

Musée. Le musée d’Anvers, un des plus célèbres de l’Europe, ne renferme guère plus de cinq cents tableaux, parmi lesquels se trouvent, il est vrai, de nombreux chefs-d’œuvre.