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de-B’eiar, et après un cours de S50 kil. se jette dans le golfe du Mexique, dans la baie de Espiritu-Santo. Navigable pour les petits bateaux. Il Nom de plusieurs rivières du Brésil, l’une dans la province de Minas-Geraes, l’autre dans la province de San-Paulo ; enfin une troisième dans celle de Porto-Seguro. Il Ville de l’archipel des Philippines, dans l’île de Luçon ; pop. 11,500 hab. Pèche et tissage de toiles. Les lies des archipels de l’Océanie renferment plusieurs bourgades du même nom,

ANTONIO-DE-BEJAR(SAN-), villédesÉtats-Unis, dans le Texas, sur le fleuve San-Antonio, qui lui donne son nom, capitale du Texas avant sa séparation du Mexique ; 3,000 hab.

ANTONIO-DI-GUAGNO (SANT’), village de France, dans l’île de Corse. Eaux minérales. V. Guagno.

ANTONIO de Veni.o (Veneziano), peintre italien, né à yenise, selon Vasari, et à Florence, selon Baldinucci, mort à soixante-quatorze ans, en 1383. On lui donne pour maître Angiolo Gaddi, mais, suivant la remarque de Lanzi, son dessin et ses procédés de peinture rendent cette assertion douteuse. Ce qui semble plus probable, c’est qu’Antonio se forma dans sa ville natale, où il peignit beaucoup dans les édifices publics et dans les palais des grands. Ayant fait la connaissance d Angiolo Gaddi, qui séjournaquelque temps à Venise, il modifia sans doute sa manière d’après celle de ce maître, dont l’aïeul Gaddo Gaddi était le disciple de prédilection de G’iotto. il le suivit ensuite en Toscane, où il fut-chargé d’exécuter, dans le Campo-Santo de Pise, des fresques représentant des épisodes de la vie de saint Renier, patron de cette ville. Vasari a dit, en parlant de ces peintures, « qu’elles étaient regardées universellement, et avec raison, comme les meilleures de toutes celles qui avaient été faites dans le même lieu, à différentes époques et par plusieurs maîtres célèbres. ■ Ces fresques sont au nombre de trois ; la meilleure représente saint Renier revenant de Jérusalem sur une barque conduite par.quatre marins. Dans les dernières années de sa vie, Antonio renonça à la peinture pour s’occuper de médecine.

Un autre Antonio, de Venise, peignit, en 1500, à Osimo, dans l’église de Saint-François, un tableau qui plus tard fut attribué au Pérugin ; le fait est rapporté par Lanzi.

ANTONIO (Nicolas), bibliographe, né a Séville en 1617, mort à Madrid en 1684. Sa Bibliothèque des auteurs espagnols est un recueil important pour l’histoire littéraire de la Péninsule. Elle-se divise en deux parties : Bibliotheca Nova, qui comprend les noms de tous les auteurs espagnols, avec la liste de leurs ouvrages, depuis l’an 1500 jusqu’en îe^ ; ■ Bibliotheca Vêtus, qui comprend les auteurs espagnols et les auteurs portugais depuis le

!«■" siècle jusqu’en 1500. Ce dernier ouvrage,

dont l’autre n’est que le complément, n’a été publié que douze ans après la mort de l’auteur.

qui agitèrent alors l’Espagne. Rentré à Madrid avec Ferdinand, en 1814, il fut nommé grand amiral de Castille.

ANTONIUS MUSA. V. Musa.

ANTONVUS (Primus), surnommé Becco, mot celtique qui signifie d nez crochu, Gaulois né à Toulouse vers l’an 20 de J.-C, devint général romain, servit sous Galba et Othon, et remporta une victoire Sur Vitellius, qu’il poursuivit et iit mettre à mort pour assurer l’empire à

ANTONNE, village de France, Dordogne, arrond. et à 10 kil. N.-E. de Périgueux, près la rive droite de l’Isle ; pop. 939 hab. Aux environs, château de Trigonant, belle construction du xve stèjile ; château de Bories, avec un remarquable escalier de la Renaissance. Patrie de Lagrange-Chancel.

ANTONOMASE s. (. (an-to-no-ma-ze — du gr. anti, pour ; onuma, nom). Rhét. Figure de rhétorique qui consiste, soit à mettre un nom commun ou une périphrase à la place d’un nom propre, soit à mettre un nom propre à la place d’un nom commun ou d’une périphrase. L’orateur romain, pour Cicéron ; le destructeur de Carthage et de Numance, pour désigner le second Scipion l’Africain ; le père de la tragédie française, pour Corneille : voilà le nom commun mis à la place du nom propre. Un Sardanapale, pour un prince voluptueux ; un Néron, pour un prince cruel ; un Titus, pour un prince bienfaisant ; un Soton, un Lycurgue, pour un législateur ; un Mécène, pour un protecteur des lettres : voilà le nom propre mis à la place du nom commun.

ANTONY, commune du dép. de la Seine, à 5 kil. de Sceaux, sur la Bièvre ; 1,650 hab. Fabrique de bougie ; four à plâtre ; l’église, qui date du xve siècle, offre un’chœur et une tour assez remarquables. — Le village de Berny, ou de la Croix-de-Berny, annexe d’Antony, fait appeler aussi cette commune Antony-dkBerny. C’était jadis une seigneurie dépendant de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés.

ANTONY, drame en cinq actes, en prose, par M. Alexandre Dumas, représenté pour la première fois sur le théâtre de la Porte-Saint Martin, le 3 mai 1831. Antony aimait Adèle I ment Antony ; elle me résistait, je l’ai assas-Rvpc in mims passion, la même frénésie qu’il sinér» ! » —J Adèle répondait à

haïssait, les hoi

l’amour d’Antony. Un jour vint où le père dAdèle songea à marier sa tille avec le colonel d’Hervey. Antony était jeune et riche, pourquoi ne demandait-il pas la main d’Adèle ? Pourquoi ?... Lui seul le savait. Un secret pèse sur sa naissance ; il n’a pas de famille, pas de nom, et il n’a pas voulu, par un aveu, s exposer à être repoussé d’Adèle comme il l’a toujours été de tous et partout, lorsqu’on lui a demandé quelle était sa famille et qu’il a répondu : « Je n’en ai pas. » Il a préféré fuir, cette femme et aller chercher dans les voyages l’oubli desflnmalheur. Trois ans se sont passés, et Adèle, cédant aux instances de sa famille, est devenue la femme du colonel d’Hervey, qui, au moment où l’action commence, est allé rejoindre son régiment à Strasbourg, et a laissé sa femme à Paris.

Un jour Adèle reçoit une lettre : Adesso e sempre, porte le cachet, maintenant et toujours, c’est la devise d’Antony. Il est de retour, et demande un rendez-vous à Adèle. M">e d’Hervey n’a jamais cessé de se rappeler Antony ; peut-être même l’aime-t-elïe encore, mais eue ne s’appartient plus, et ne veut pas s’exposer aune pareille entrevue. A défautqe son époux, sa fille est là pour lui rappeler son devoir, et elle est bien résolue à ne pas revoir Antony. Erneffet, elle monte en voiture afin de n’être pas chez elle lors de la visite qu’elle redoute. Vaine précaution ! Les chevaux s’emportent, elle va être infailliblement lancée sur le pavé, lorsqu’un jeune homme se précipite à la tête des chevaux, et les arrête. Mais le timon de la voiture l’a frappé en pleine poitrine, et il est tombé. Adèle rentre, et fait transporter chez elle son généreux sauveur. C’est Antony. Un médecin pose un appareil sur sa plaie ; puis lorsqu’Adèle, restée seule avec le blessé, le conjure de se faire transporter chez lui, car il ne peut rester plus longtemps sous le toit sacré de celle qu’il aime. « Une excuse, ne faut-il que cela ? » s’écrie Antony, et il arrache l’appareil qui recouvre sa blessure. Quelques jours après, tout danger a disparu, et Adèle le Conjure de nouveau de s’éloigner. « Je t’aime, lui dit-elle ; oui, je n’ai jamais cessé de t’aimer, mais je veux rester pure et digne de mon mari ; séparons-nous pour toujours. » Cependant Antony implore une dernière entrevue qu’elle accorde. Mais son parti est pris. Dès le soir même, elle partira pour Strasbourg, et ira demander à son mari de la protéger contre elle-même. Le lendemain, Antony vient au rendez-vous, et apprend la fuite d’Adèle. Indigné, furieux, il jure de se verfger ; part à franc étrier sur les traces de la fugitive, et arrive quelques moments avant elle dans une auberge où elle ne peut se dispenser de relayer. Il n’y a plus, dans cette auberge, que deux chambres libres qui communiquent entre elles ; il les retient ainsi que tous les chevaux de poste disponibles. Puis ’ il attend, tremblant d’impatience et agitant dans sa main un poignard dont il frappe la table, et comme le fer y disparaît entièrement : « Elle est bonne, la lame de ce poignard, » se dit-il. Enfin, il entend dans le lointain le roulement de la voiture qui doit porter Adèle : C’est elle en effet qui arrive, et qui fait demander à l’étranger qui a retenu les deux seules chambres libres, s’il veut lui en céder une. C’est bien là-dessus que comptait Antony, et lorsqu’Adèle est installée dans la chambre qu’il lui a cédée, il apparaît sur le balcon, casse un carreau, ouvre l’espagnolette de la croisée, saute dans la chambre, et saisissant Adèle dans ses bras, après lui avoir mis un mouchoir sur la bouche : « C’est moi, moi, Antony 1 » dit-il en l’entraînant dans sa chambre

Adèle a cédé à tant d’amour, et, trois mois après, elle revient à Paris avec Antony. Mais l’infortunée voile à tous les yeux son désespoir et sa honte ; elle rougit surtout devant sa fille, et prend la résolution de vivre dans un isolement complet. Cependant Antony la presse de revoir le monde, et la fait consentir à assister à une soirée que donne une de ses amies, le soir même. Pauvre femme ! c’est là que l’attendent l’humiliation et le mépris, et pour comble de honte, c’est une coquette impudente, une coureuse d’intrigues qui, la première, osera lui jeter la pierre. Adèle rentre au plus tôt chez elle pour cacher sa rougeur, et bientôt Antony arrive, éperdu, hors de lui. Il vient d’apprendre çjue le colonel d’Hervey, averti de ce qui se passe par des lettres anonymes, sera de retour a Paris dans deux heures. Adèle se repent de sa faute, et tente une foi$ encore de se délivrer du joug qui la retient prisonnière dans la déshonneur ; mais l’œil d’Antony la fascine, et l’amour triomphe encore une fois dans l’âme froissée et meurtrie de la malheureuse. Antony propose de fuir ; elle refuse, et pourtant quel moyen d’échapper à l’horreur de sa situation ? Ce qu’elle ne veut à aucun prix, c’est que sa fille ait à rougir un jour de sa mère. Alors une pensée terrible illumine le farouche Antony. Elle mourra d’une façon qui sauvera sa réputation et celle de son enfant, et comme il serait jaloux de la tombe qui la renfermerait seule, il faut qu’il périsse du même coup. Un bruit de pas se tait entendre. C’est le colonel d’Hervey qui arrive. Antony lève son poignard et frappe au cœur son amante. La porte s’ouvra :

■ Adèle 1 s’écrie le colonel en se jetant sur le corps de sa femme. — Morte, répond froide Voilà cette pièce dont on a tant parlé, dont on parle tant encore toutes les fois qu’il s’agit d’apporter un argument en faveur de l’école romantique, dont ce drame n’est que l’exagération. C’est qu’en effet Antony est une des premières et des plus éclatantes victoires qu’ait remportées l’école de ces jeunes littérateurs qui, après 1830, ont voulu, à tort ou à raison, entraîner le théâtre et même le roman vers une réforme complète. Nous n’avons à nous prononcer ici ni pour ni contre l’école romantique ; nous en parlerons k l’article Préface de Cromwell, qui en est comme le credo. Nous nous bornerons donc à quelques réflexions sur cette œuvre dont le succès étourdissant est encore dans toutes les mémoires, bourdonne encore à toutes les oreilles. On peut dire que le sujet d’Antony est une scène d’amour en cinq actes, le développement pur et simple d’une passion, et l’on comprend le tour de force qu’a dû exécuter l’auteur, pour arriver à une série de situations assez pénétrantes, et donner à ses deux personnages, car en réalité il n’y en a que deux, des couleurs assez vives pour que les spectateurs ne soient jamais un instant sans éprouver joie^ou douleur, sans attendre avec anxiété le dénoûment. Mais il est certain aussi qu’on pourrait contester le plus souvent la vraisemblance des moyens dramatiques employés par M. Alex. Dumas, et pour ne parier que de la façon presque fantastique dont s’introduit Antony chez Adèle, du moyen qu’il emploie pour y rester, et enfin de la manière dont il réhabilite l’honneur de l’épouse et de la mère, on ne peut nier que ce ne soient là de véritables excentricités. Tout cela, il est vrai, est, pour le plus grand nombre, d’un immense effet théâtral, et c’est ce qui explique le ^succès d’une œuvre en réalité délétère et malsaine. Antony est un méchant Werther plein d’orgueil, et qui n’est méprisé des hommes que parce qu’il les méprise lui-même sans aucune raison ; car il y avait déjà longtemps, en 1831, que personne ne songeait plus au sot préjugé de ta naissance, et qu’on s’était rallié au grand principe de l’égalité sociale. Quelles sont donc les accusations que ce fils naturel a te droit de fuiminer.contre la société ? Pour conquérir un nom honorable, il n’a que le choix des moyens ; mille carrières s’ouvrent devant lui : les lettres, l’armée, la magistrature ; il peut encore se contenter d’être un simple honnête homme. Mais non, il préfère être un suborneur de la pire espèce, qui n’a que des cris de rage et de fureur pour exprimer sa passion, et dont les seuls moyens de séduction sont la violence et les menaces. C’est un déclamateur qui débite à froid des phrases sonores’ et creuses qui roulent et grondent, s’enflent et détonent, mais ne disent rien ; et pour couronner l’œuvre, ce déclassé se fait assassin, dernier moyen sansdoute pourattirer sur lui l’attention, et consacrer, au moins par le scandale, ce nom qui lui pèse à porter, parce qu’il ne se sent pas la force de le faire respecter par ses propres œuvres. Ajoutons, pour être juste envers le public, qu’une grande partie du succès a été due à l’habileté des deux comédiens consommés qui s’étaient chargés d’interpréter les rôles d’Adèle et d’Antony. M’"e Dorval a su faire accepter l’adultère sans l’excuser ; et Bocage a fait, à force d’art, tolérer par le public l’intolérable Antony.

Ce drame a toujours eu le don d’émouvoir profondément les spectateurs ; l’émotion va droit au cœur ; on tremble, on frémit, on pleure, on est entraîné ; mais qu’est-ce que cela prouve ? Absolument rien, pour peu qu’on ait l’esprit délicat. En 1832, quelques jours avant 1 ouverture du Salon, un groupe nombreux, principalementcomposé de femmes, entourait une immense toile que l’on portait au Louvre. Chacun paraissait en proie k une émotion indicible ; plusieurs jeunes filles s’é - : taient évanouies. Nous approchâmes du chef- ’ d’œuvre dont la vue portait ce frémissement dans tous les cœurs ; c’était une, scène de la persécution de Néron : des esclaves, armés d’énormes tenailles, faisaient à une jeune chrétienne l’ablation des seins. Quelques jours i après, nous apprenions que cette croûte avait été refusée au Salon. Voilà le pendant, voilà le tarif Ses émotions et des tortures que l’âme éprouve à une représentation d’Antony. Si le ! romantisme n’avait jamais eu à nous donner de meilleurs argumems, il y a certes longtemps qu’il serait allé rejoindre les neiges dont parle I Villon.

Cette pièce, que l’ordre alphabétique amène | sur le seuil même de cet ouvrage, est une œuvre de la jeunesse de l’auteur, et celui qui vient de tracer ces lignes s’en félicite sincèrement, certain de rencontrer souvent encore ce fécond et puissant talent dans de nombreuses i créations où le Grand Dictionnaire pourra être juste sans être sévère .

ANTONYME adj. et s. m. (an-to-ni-medu gr. anti, contre ; onuma, nom). Gramm. Qui a un sens opposé, le contraire de synonyme : Laideur et beauté sont deux mots antonymes. Chaque mot d’une langue a son contraire ou son antonyme. (Proudh.) — Antonyme. Synonyme.

ANTONYMIE s. f. (an-to-ni-mî — rad. antonyme).Rhét. Opposition de noms ou de mots ayant un sens contraire. — Antonyme. Synonymie.

ANTORE. Temps hér. Un des compagnons d’Hercule. Il s’établit auprès d’Evandre.


ANTRAIGUES, bourg de France (Ardèche). ch.-lieu de cant., arrond. et à 26 kilom, O. de Privas, sur la Volane ; pop. aggl. 469 hab.pop. tot. 1,576 hab. Châtaignes, pâturages. La situation de ce bourg, assis avec sa vieille tour gothique sur un rocher de basaltes, à l’entrée d’un vallon où, sur des pavés basaltiques, la Volane serpente et bondit en cascades, offre des points de vue où le pittoresque le dispute au grandiose. Aux environs, nombreux volcans éteints.


ANTRAIGUES (EmmanueJ-Louis-Henri de Launay, comte d’), publiciste, constituant, puis intrigant politique, né à Villeneuve-de-Berg (Ardèche) en 1755, assassiné à Baine, près de Londres, le 22 juillet 1812 ; entra au service comme officier par la protection de Guignard de Saint-Priest, son oncle, mais abandonna bientôt la carrière des armes pour se lancer dans le monde, où une figure agréable, des manières élégantes, un esprit cultivé et original lui valurent de grands succès. Il se fit le Mécène des gens de lettres et des artistes ; personne plus que lui ne contribua à propager la découverte de Montgolfier, son compatriote. Imbu des idées philosophiques du siècle, dès les premiers symptômes de la Révolution, il s’en montra l’apôtre enthousiaste. À la fin de 1788, il publia un Mémoire sur les états généraux, livre écrit dans un style brûlant, où il défend avec énergie les droits du peuple contre la monarchie, et représente la noblesse héréditaire comme le présent le plus funeste que le ciel irrité ait fait au genre humain. Il n’y a pas de publication qui ait contribué plus puissamment à activer le mouvement révolutionnaire ; aussi, dans les salons du faubourg Saint-Germain, donnait-on à l’auteur le nom de beau-conjuré. Nommé député aux états généraux par ses compatriotes, il détermina la noblesse à renoncer à ses privilèges en matière d’impôts, se prononça pour la Déclaration des droits de l’homme ; mais, cédant bientôt aux avances qu’en temps de révolution on ne manque jamais de faire aux hommes les plus populaires, le tribun de la cause libérale se métamorphosa tout à coup en défenseur ardent du pouvoir absolu. D’Antraigues émigra au commencement de 1790. On le vit tour à tour en Suisse, en Espagne, en Allemagne, en Russie, en Italie, offrant à toutes les cours ses services contre la Révolution française, et recevant de toutes de l’argent. En 1797, il était, à Venise, l’âme de toutes les machinations de Louis XVIII et des coalisés. Arrêté par un détachement de l’armée d’Italie, avec tous ses papiers, qui furent publiés par le Directoire, il parvint à s’échapper, repassa en Russie, y embrassa la religion grecque, devint conseiller de la légation russe à Dresde, trahit l’empereur Alexandre, en 1807, en livrant au cabinet britannique les articles secrets du traité de Tilsitt, dont il avait eu connaissance, et résida dès lors à Londres, d’où il continua à entretenir une correspondance active dans l’intérêt de Louis XVIII. C’est dans ces nouvelles intrigues que l’on a vu la cause de son assassinat et de celui de sa femme, Mme Saint-Huberti, artiste de l’Opéra.


ANTRAIN, ch.-lieu de cant. (Ille-et-Vilaine), arrond. de Fougères ; pop. aggl. 1,148 hab.pop. tot. 2,262 hab. Fabriques de grosses étoffes de laine ; tanneries. En 1793, l'arrière-garde de l’armée républicaine y fut taillée en pièces par l’armée vendéenne.

ANTRE s. m. (an-tre — du lat. antrum, mémo sens). Caverne, grotte profonde, ob ’ -scure, creusée naturellement : Antre sauvage. Î’antre de ta sibylle. £’antre d’un lion, d’un tiare. Les nremiers habitants de la Grèce que des a

| fonds : (Barthél.) //

I /’antre,

hors de

pieds, il

tremble de presser un de ces dangereux reptiles. (Marmontel.) Lés chauoes-souris effrayées sortent à ce bruit de leur antkk, et me frappent le visage de leurs membranes gluantes. (Lamart.)

Ld, dans un antre obscur, se retirait Protée. ■

Dei.illb.

Osais-tu pénétrer dans l’<m(re du lion 7

V. Hugo.*

l’inquisition. Une

est un antre, un véritable antre. On savai jeter dans /’antre ténébreux des brocanteur une fouléde chefs-d’œuvre controuvés, destiné à rehausser la magnificence des galeries de no Turcarets modernes. (L. Figuier.) Il est trois portes à cet nncn :

Et par les deux autres qu’on sort.