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courage les abandonne. (Fén.) Mon cœur se trouble, ma confiance m’ abandonne. (Fén.) La gaieté vous abandonne. (J.-J. Rouss.) L’amour est privé de son plus grand charme, quand l’honnêteté l’abandonne. (J.-J. Rouss.) Le beau temps, qui avait si agréablement accompagné notre voyage, nous abandonna sur les confins de la Provence. (Marmontel.) Rien ne remplace les biens et les avantages qui abandonnent une femme avec ses belles années. (Mme de Rémusat.) La grâce des mouvements et le piquant de l’esprit n’ abandonnent jamais les femmes françaises. (Ségur.)

Je ne me soutiens plus ; ma force m’abandonne.
Racine.
Ainsi, de toutes parts, les plaisirs et la joie
M’abandonnent.……Racine.


— Négliger, interrompre ses relations avec quelqu’un, cesser de le voir, de le fréquenter : M. de Chaulnes m’écrit de Rome une grande lettre d’amitié, et se plaint que je l’abandonne bien dans sa solitude. (Mme de Sév.) Je vis hier madame de Nevers tout le matin, et puis je retournai chez elle le soir. C’est pour vous dire que je ne l’ai point abandonnée. (Coulang.)

Si tu voulais, Amour, tu saurais bien qu’en dire,
Toi qui ne l’as jamais abandonné d’un pas.
Racan.
Je promets d’observer ce que la loi m’ordonne,
Mon Dieu, punissez-moi si je vous abandonne.
Racine.
Qui depuis, égarée en ce funeste lieu,
Pour un maître barbare abandonna son Dieu.
Voltaire.

|| Quitter un lieu, s’en éloigner : J’ ai abandonné Ithaque pour chercher mon père. (Fén.) Vous ne considérez point ce que c’est que d’abandonner sa patrie. (Prévost.) Nos conquérants abandonnèrent leurs retranchements. (Volt.) La pie n’ abandonne jamais la tige des arbres. (Buff.) Ne pense point que, pour te suivre, j’abandonne jamais la maison paternelle. (J.-J. Rouss.) C’était une règle inviolable des premiers Romains, que quiconque avait abandonné son poste ou laissé ses armes dans le combat, était puni de mort. (Montesq.) Dès le commencement de la guerre, Pompée fut obligé d’ abandonner l’Italie. (Montesq.)

Avons-nous sans votre ordre abandonné Mycène ?
Racine.

|| Accorder, concéder : Soit, je vous abandonne ce point. || Quitter, se séparer, en parlant de deux choses antérieurement jointes ensemble : Les cendres traitées par l’eau abandonnent la potasse. || Se retirer, en parlant de la mer : La mer a abandonné une partie de cette côte. (Acad.) || Laisser échapper, ne plus retenir, lâcher : Abandonner les rênes d’un cheval. Abandonner les étriers. (Acad.) S’il échappe à quelqu’un de dire : Je m’en vais, il se met à le suivre, et il ne l’ abandonne pas qu’il ne l’ait remis jusque dans sa maison. (La Bruy.) Le père abbé tâcha, par les exhortations les plus tendres et les plus chrétiennes, de me faire abandonner ce corps, que je tenais étroitement embrassé. (Mme de Tencin.) Elle abandonne aux vents des monosyllabes prophétiques. (Chateaub.) La femme n’ abandonne point une pensée qu’elle ne l’ait réalisée. (Bautain.)

— Fig. N’abandonnez pas les étriers. Maintenez vos avantages, tenez ferme.

— Renoncer, laisser de côté, laisser perdre ; se désister de : Abandonner un projet, un dessein, une entreprise. Abandonner ses prétentions, ses droits. Abandonner la poursuite d’une affaire. (Acad.) On {(sc|a}} entièrement abandonné l’ordre gothique, que la barbarie avait introduit pour les palais et pour les temples. (La Bruy.) Depuis l’invention de la boussole, on a change de manière, on a abandonné les rames. (Montesq.) Un autre à sa place aurait abandonné la partie ; mais il ne se rebuta point. (Le Sage.) Christine abandonna le trône pour les beaux-arts. (Volt.) Il mourut à cet âge où la raison fait abandonner la vie sans regret. (Prévost.) Il n’ avait cependant point abandonné l’étude. (Fontanes.) Son père lui ayant laissé une succession fort embrouillée, il aima mieux, quoique Normand, abandonner le tout que de plaider. (D’Olivet.)

Un auteur, quelquefois, trop plein de son objet,
Jamais sans l’épuiser n’abandonne un sujet.
Boileau.
Abandonnez ce penser inutile,
Dit le vieillard, je vous parle en ami.
La Fontaine.

— S’emploie absol. dans le même sens : La légèreté fait que l’on entreprend sans sujet et que l’on abandonne de même. (Montesq.)

— Laisser momentanément, interrompre ce que l’on avait commencé : Je vais me remettre aux choses que pour t’écrire j’avais abandonnées. (Cl. Marot.) Il en fut si charmé, que, pour peu de chose, il eût abandonné ses noces, pour se jeter à corps perdu dans la conquête de cette charmante inconnue. (Scarron.) || Céder une chose à quelqu’un, lui en laisser l’entière disposition ; Il abandonna les détroits des montagnes à Théodose. (Fléch.) Nous ne saurions leur abandonner ces tours sans nous exposer à leurs incursions. (Fén.) Pour leurs mines, ils n’auront aucune peine à nous les abandonner ; elles leur sont inutiles. (Fén.) Nos maisons n’étaient plus à nous, il avait fallu les abandonner aux créanciers. (Le Sage.)

Il demande ma tête, et je te l’abandonne.
Corneille
Ma vie est peu de chose, et je vous l’abandonne.
Voltaire

|| Livrer en proie, exposer, mettre à la merci de : Abandonner une ville au pillage. (Acad.) Dieu n’ a pas abandonné ses élus aux caprices du hasard. (Pasc.)

J’abandonne ce traître à toute ta colère.
Racine.


|| Confier, remettre : Il abandonna aux femmes le soin de l’éducation de ses enfants. (Rollin.) Les professeurs abandonnent tout le soin de la discipline aux maîtres d’étude. (Dupanl.)

Abandonner son cœur, S’épancher librement, parler sans contrainte : Dans les plaisirs, on abandonne son cœur et son esprit, on se découvre tout entier. (Mme de La Fayette.) || Abandonner la place à quelqu’un, Lui céder, se retirer devant lui :

Son ombre nous console, et nous dit qu’à Paris
Il faut abandonner la place aux Scudéris.
Voltaire.

|| Abandonner un écolier, Ne plus vouloir se charger de son instruction. || Abandonner son drapeau, Déserter. || Abandonner un malade, Cesser de rendre visite à un malade, ne plus lui donner de soins, ou parce qu’on désespère de sa guérison, ou parce qu’on ne reçoit point d’honoraires. Se dit en parlant du médecin. || Abandonner quelqu’un à la nature, Remettre à la nature le soin de sa guérison :

Nature, agis sans moi ; mon art te l’abandonne.
C. Delavigne.

|| Abandonner au bras séculier, Livrer un individu, préalablement condamné par une juridiction ecclésiastique, au juge laïque pour le faire punir selon les lois. Se disait surtout du tribunal de l’inquisition à l’égard des hérétiques, et équivalait à une sentence de mort, puisque la loi d’alors portait cette peine contre les individus reconnus coupables de lèse-catholicisme.

— Jurispr. Faire un abandonnement, un abandon, une cession.

— Mar. Abandonner le service, Déserter. || Abandonner son bâtiment, En faire l’abandonnement, en sauvant l’équipage, || Abandonner la chasse, Cesser de poursuivre un bâtiment. || Abandonner une ancre, La laisser au fond de l’eau, après avoir coupé la chaîne ou le câble qui la joignait au navire.

— Fauconn. Abandonner l’oiseau, Lâcher l’oiseau dans la campagne, soit pour lui rendre la liberté, soit pour l’égayer.

— Chass. Abandonner la voie, En parlant des chiens, prendre le change.

S’abandonner, v. pr. Se livrer, se laisser aller sans réserve à : Il s’abandonna au sommeil aussitôt qu’il fut couché. (La Font.) Comment, pendard, c’est toi qui t’abandonnes à ces coupables extrémités ! (Mol.) Mon cœur s’abandonne à cette espérance. (Mme de Sév.) Il s’abandonna à la plus honteuse ivrognerie. (Volt.) Tous les Cypriens qui étaient dans le vaisseau s’abandonnèrent à une folle joie. (Fén.) Je m’assis sur le tronc d’une colonne, et là je m’abandonnai à une rêverie profonde. (Volney.) Paul s’abandonnait à une tristesse sombre. (Bern. de St-P.) L’âme qui s’abandonne à la volupté perd bientôt le sentiment moral. (Laténa)

Comme aux tentations s’abandonne votre âme !
Molière.
Une fausse vertu qui s’abandonne au vice.
Boileau.
Mon cœur désespéré s’abandonne à la rage.
Quinault.

|| Se confier entièrement, s’en remettre à, se reposer sur : S’abandonner à la Providence, à la fortune. (Acad.) Pygmalion se défie des gens de bien, et s’abandonne à des scélérats. (Fén.) Chaque état a ses contraintes : le tout est de savoir s’abandonner à Dieu. (Boss.) Il est plus sûr de s’arrêter à l’autorité de l’Église, que de s’abandonner aux faibles efforts de notre misérable raison. (Nicole.)

S’abandonner aux mers sur la foi de leurs voiles.
L. Racine.
Charles, qui s’abandonne à d’indignes ministres.
Voltaire.
Fais ce que tu voudras, je m’abandonne à toi :
Dans le trouble où je suis, je ne puis rien pour moi.
Racine.

|| Manquer de force, perdre courage, se désespérer : Vous êtes perdu, si vous vous abandonnez. (Acad.) Il n’est pas d’une âme forte de s’abandonner. (Diderot.) Un peuple qui ne s’abandonne pas finit toujours par être maître de son sort. (E. Laboulaye.) Dieu abandonne qui s’abandonne lui-même. (Alex. Dumas.) || Se négliger dans son maintien, dans son habillement : Il ne faut pas s’abandonner ainsi lorsqu’on veut plaire. (Acad.) Avoir de l’abandon, du laisser-aller : La véritable grandeur est libre, douce, familière, elle s’abandonne quelquefois. (La Bruy.) Fléchier possède bien plus l’art et le mécanisme de l’éloquence qu’il n’en a le génie ; il ne s’abandonne jamais. (Thomas.) On a toujours plus d’esprit et d’agrément quand on s’abandonne dans la conversation. (Mme Necker.)

— Fig. Ouvrir son cœur, parler sans contrainte : Il n’y a ici que vous et moi ; voilà justement ce qui fait que je m’abandonne. (Balz.) J’ai le cœur si plein, l’imagination si inquiète, qu’il faut que je cherche quelque consolation à tout cela, en m’abandonnant avec vous. (G. Sand.) || Avoir des mouvements naturels : Ne vous raidissez pas, abandonnez-vous. || Se laisser emporter, dominer : Artiste qui s’abandonne à son inspiration. Orateur qui s’abandonne à des mouvements sublimes. S’abandonner dans l’improvisation.

S’abandonner à soi-même, Ne suivre que ses propres inspirations ; n’écouter que ses passions ; se livrer tout entier à ses réflexions : Dieu exerça sur nous sa justice, pour nous être abandonnés à nous-mêmes. (Bourdal.)

Qu’un moment à moi-même en paix je m’abandonne.
C. Delavigne.

— Se livrer sans résistance : En voyant Brutus, César s’abandonna aux assassins. || Se prostituer : Les mauvais exemples d’une mère portent quelquefois une fille à s’abandonner. (Acad.) Semblable à ces malheureuses, qui pouvaient s’abandonner publiquement avec impunité. (St-Réal.) Cette fille, d’un enjouement et d’une liberté qui promettaient tout, eut pourtant l’adresse de ne se pas abandonner entièrement. (Volt.) La Fortune est une fille de condition qui s’abandonne à des valets. (Le Sage.)

Sachant bien que Fortune est ainsi qu’une louve,
Qui sans choix s’abandonne au plus laid qu’elle trouve.
Régnier.
C’est Vénus……
Toute femme qui s’abandonne
La reconnaît pour patronne.      Scarron.

S’abandonner à, suivi d’un infinitif, a le sens de Se permettre de, prendre la liberté, la licence de : Il ne faut pas s’abandonner témérairement à punir les coupables. (Boss.) Elle peut s’abandonner à vous aimer. (Pascal.) Voilà jusqu’où va l’égarement de l’esprit humain, quand on s’abandonne à le suivre. (Bourdal.) Le moindre défaut des femmes qui se sont abandonnées à faire l’amour, c’est de faire l’amour. (La Rochef.)

La nature en fureur s’abandonne à tout faire.
Corneille.

— Dans le sens réciproque, S’abandonner une chose l’un à l’autre, La laisser à la libre disposition de chacun :

Nous avons pris chacun une haine mortelle
Pour un nombre de mots, soit ou verbes ou noms,
Que mutuellement nous nous abandonnons.
Molière.

— Ne pas venir au secours les uns des autres : Les bons s’isolent, s’abandonnent.

Syn. Abandonner, délaisser, quitter, renoncer. Abandonner, c’est ne pas garder près de soi, ne plus faire usage ; et quand l’abandon porte sur des personnes, il s’y joint une idée de souffrance et de besoin pour ces personnes, de négligence, de froideur pour celui qui abandonne. Délaisser veut dire se retirer de celui près duquel on a longtemps vécu, le laisser dans l’isolement. Quitter se rapproche beaucoup de abandonner, mais il exprime la séparation de la manière la plus simple, sans y ajouter rien de fâcheux. Enfin renoncer présente l’action comme un sacrifice, comme le résultat d’une sorte de violence qu’on se fait à soi-même, ou comme ayant un certain caractère de publicité. On quitte une religion quand on cesse de la professer par un motif quelconque ; on l’abandonne quand on manque du zèle nécessaire pour la pratiquer ; on y renonce quand on l’abjure.

ABANET s. m. (a-ba-nè). Ceinture dont se servaient les prêtres juifs dans l’exercice de leur culte.

ABANGA s. m. (a-ban-ga). Fruit d’une espèce de palmier de l’île Saint-Thomas, avec lequel les nègres font une liqueur fermentée.

ABANNATION s. f. (a-bann-na-si-on — lat. ab et annus, année). Anc. jurispr. Exil d’un an, infligé à l’auteur d’un homicide involontaire.

ABANO (Pierre d’), médecin et alchimiste italien, né à Abano en 1246, mort vers 1320. Il mêlait à de profondes connaissances en médecine les rêveries de l’astrologie judiciaire, ce qui le fit accuser de magie devant l’inquisition. Il mourut pendant l’instruction de son procès, et sa servante ayant soustrait son cadavre à la condamnation qui l’avait frappé, les inquisiteurs ne purent que faire brûler son portrait par le bourreau. Abano composa de savants et nombreux ouvrages. Un siècle après sa mort, ses concitoyens lui rendirent un hommage tardif, en plaçant son buste sur l’une des portes du palais public, à côté de celui de Tite-Live.

ABANO, ville de la Vénétie. Eaux thermales célèbres que l’on emploie contre les maladies de la peau, les affections goutteuses et syphilitiques. Elle dispute à Padoue l’honneur d’avoir donné le jour à Tite-Live. 3,000 h.

ABANTIADE adj. et s. (a-ban-si-a-de — rad. abas). Hist. anc. Membre de la dynastie argienne issue d’Abas.

ABANTIDAS (dàss), tyran qui usurpa le pouvoir à Sicyone, après avoir fait massacrer Chinias, père d’Aratus (267 av. J.-C). Il fut tué lui-même peu après par les philosophes Dinias et Aristote le Dialecticien.

ABAORTES s. m. pl. (a-ba-or-te). Géog. Peuple de l’Inde, établi sur les bords de l’Indus.

ABAPUS s. m. (a-ba-puss). Bot. Genre de plantes exotiques, appartenant à la famille des amaryllidées, tribu des narcissées.

ABAQUE s. m. (a-ba-ke — du lat. abacus, qui lui-même vient du gr. abax, table, tablette, buffet). Archit. Partie supérieure du chapiteau d’une colonne sur laquelle porte l’architrave.

— Math. Machine à calculer d’origine étrusque, employée par les Romains dans toutes leurs opérations arithmétiques.

— Par extens., Abaque est appliqué à la table de multiplication qu’on appelle encore Table de Pythagore : Le nombre dénaire contient, selon lui, tous les rapports numériques et harmoniques, et forme ou plutôt termine son abaque ou sa table. (Diderot.) || A été appliqué aussi à des tableaux dressés pour effectuer une multitude de calculs : multiplication et division, élévation au carré et au cube, extraction des racines carrées et cubiques, évaluation des superficies et des volumes, etc. Ces tableaux ont été publiés sous le titre d’Abaque ou Compteur universel. || Abaque est devenu chez tous les peuples de race latine synonyme d’Arithmétique, et on le retrouve encore avec cette acception dans plusieurs ouvrages du XVIe siècle. V. Abaco.

— Couvercle carré d’une corbeille de fleurs. || Tablette carrée placée sur un corps rond. || Plaque de bronze, de verre ou de toute autre matière, qu’on incrustait dans les lambris des édifices ou des palais, || Buffet destiné à placer les vases en usage dans les repas, et dont se servirent dans la suite les gens riches pour étaler leur vaisselle la plus précieuse.

Abaque à jouer, Sorte d’échiquier ou de damier. || Abaque de lecture. Tableau sur lequel on traçait les lettres pour apprendre à lire aux enfants.

Abaque des équivalents chimiques, Tableau qui donne à vue les résultats numériques de toutes les combinaisons et réactions mutuelles des corps simples et des corps composés, en proportions définies.

— Minér. Sorte d’auge dans laquelle on lave les métaux, et principalement l’or.

Encycl. Archit. Primitivement l’abaque constituait le chapiteau tout entier. Dans les ordres dorique, toscan, ionique, il rappelle assez bien, par la simplicité de sa forme carrée et plate, la signification grecque de son nom. Dans l’ordre corinthien et dans le composite, il s’éloigne de cette forme, se revêt d’ornements, s’enrichit de moulures. Échancré sur ses faces et taillé de diverses manières, il prend le nom de tailloir. Revenu à son état primitif pendant la période gallo-romaine, il présente généralement pendant la période ogivale la forme d’un octogone. Dans l’ordre corinthien, l’abaque ne constitue que la septième partie du chapiteau. Dans l’ordre toscan, il porte aussi le nom de plinthe, parce qu’il ressemble à la plinthe de la base.

— Math. L’abaque que les Romains employaient dans leurs opérations arithmétiques n’était autre chose qu’une table divisée en un certain nombre de colonnes parallèles, dont la première était affectée aux unités, tandis que les suivantes étaient affectées aux dizaines, centaines, etc. On y effectuait les calculs tantôt avec de petites pierres qui indiquaient des unités d’ordre plus ou moins élevé, selon la colonne où elles étaient placées, tantôt à l’aide de sable dont on couvrait l’abaque et sur lequel on traçait des caractères. Dans les abaques perfectionnés, les petites pierres étaient remplacées par des boutons qu’on faisait glisser dans une rainure. Plusieurs exemplaires de l’abaque romain nous sont parvenus. Il en existe un au cabinet des antiques de la Bibliothèque impériale. Depuis un temps immémorial, les Chinois et les Tartares possèdent une machine à calculer qui n’est autre que l’abaque et à laquelle ils donnent le nom de souwan-pan. Cette machine a été introduite en Russie vers la fin du moyen âge par les conquérants mongols, et importée en 1812 dans notre pays, où elle est employée dans les salles d’asile, sous le nom de boulier, pour enseigner aux enfants les premiers éléments de l’arithmétique. Alexandre de Humboldt fait remarquer avec raison que l’intérêt de l’abaque, au point de vue de l’histoire de l’arithmétique, est dans le principe de la valeur de position des signes numériques sur lequel repose cet instrument, et qui est devenu celui de notre numération écrite.

ABARCA (don Joaquin), évêque de Léon, né dans l’Aragon en 1780, mort en 1844, fut l’un des chefs du parti de don Carlos en Espagne. Banni en 1839, il alla mourir dans un couvent près de Turin.

ABARES s. m. pl. (a-ba-re). Géogr. anc. Peuple scythe, que l’on croit le même que les Bulgares. On lui a aussi donné le nom d’Alvares.

ABARIDE s. m. (a-ba-ri-de — du gr. abarès, léger). Entom. Genre de coléoptères pentamères, famille des carabiques, tribu des féroniens, qui a pour type et unique espèce l’abarique œnea, trouvé dans les environs de Carthagène, en Amérique.

ABARIGA s. m. (a-ba-ri-ga). Bot. Palmier de l’île St-Thomas, l’une des Antilles. Son fruit est nommé abanga par les nègres.

ABARIM (a-ba-ri-me), chaîne de montagnes à l’orient de la mer Morte et du Jourdain. Le Nébo, sur lequel mourut Moïse, en fait partie.