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trésor de ses connaissances et son pouvoir sur la nature. Bernardin de Saint-Pierre fait de l’ambition et de l’amour les deux passions mères, les deux grands mobiles de 1 activité humaine, h’ambition est une des quatre passions affectives de Ch. Fourier. Le fondateur de la philosophie positive, Auguste Comte, place Vambilion parmi les penchants personnels ; il distingue l’ambition temporelle ou orgueil, qui ost’le besoin de domination, et l’ambition spirituelle ou vanité, qui est le besoin d’approbation.

— Epithètes. Apre, ardente, vaste, immodérée, immense, démesurée, effrénée, sans bornes, insatiable, dévorante, impatiente, inquiète, égarée, folle, insensée, aveugle, cruelle, sanglante, horrible, effrayante, altière, superbe, orgueilleuse, pâle, réfléchie, sourde, secrète, ’cachée* vive, ouverte, déclarée, avouée, suspecte, bornée, rassasiée, juste, naturelle, légitime, noble, excusable, louable, respectable, ussouvie, :—"— :-

ambitionnant (an-bi-si-o-nan) part, prés, du v. Ambitionner.

Ambitionné, ée (an-bi-si-o-né) part, pass. du v. Ambitionner : Le Milanais était ambitionné par François /«’. Servir son pays est un honneur ambitionné de tout le monde. (Th. Corn.)

AMBITIONNER v. a. ou tr. (an-bi-si-o-né — rad. ambition). Souhaiter, rechercher, poursuivre avec ardeur : Ambitionner les honneurs, les dignités. Ambitionner la fortune. On ne doit ambitionner les éloges que de ceux dont le suffrage est éclairé. (M’"" d’Epinay.) Je ne veux ambitionnkr aucune gloire sans ta partager avec vous. (B. de St-P.) ^ambitionnez pas les faveurs de la fortune ; le bonheur est plus sur dans la médiocrité. (Pastorot.) Après tout, n’est-il pas naturel à des bourgeois ^’ambitionner la grandeur ?(Balz.) Mon cœur n’ambitionnera

Que d’être fcupres de vous tout ce qu’il vous p !aira.

— Par exagêr. : Ce que j’ambitionne le plus, c’est de pouvoir vous rendre quelque service. (Acad.) La gloire de vous servir est ce que /ambitionne le plus. (Th. Corn.) H Ce mot n’est pas très-ancien dans notre langue, et Vaugelas en a vivement critiqué l’emploi, en déclarant qu’il n’était pas du bel usage. Malgré cette sorte de proscription, le mot ambitionner n’en a pas moins fait son chemin.

AMBITUS s. m. (an-bi-tuss — mot lat. formé de ambire, aller autour). Antiq. Chez les Grecs et les Romains, petite niche creusée dans les tombeaux, et dans laquelle on plaçait une urne, ti Au moyen âge, se disait d’un terrain consacré autour d’une église, ordinairement rempli de tombes et servant do lieu d’asile.

— Mus. Tormo autrefois usité pour désigner l’étendue de chaque ton, le champ dans lequel la mélodie devait se renfermer, l’observance des tons marqués pour faire les transitions, dans une fugue.

AMBIVARÈTES OU AMBIVARITES S. m.

AMBLÀINVILLE, village du dép. de l’Oise, arrond. de Beauvais ; 824 hab. Église cruciforme, portail style Renaissance. En 1835, on y a découvert plus de quatre-vingts pierres tumulaires.

AMBLAKÈNE s. f : (an-bla-kè-ne — du’gr. amblus, obtus ; a priv. ; chainô, je m’ouvre). Bot. Section de plantes du genre achyrophore, caractérisée par ses fruits obtus.

(Froiss.)

AMBLE s. m. (an-ble — du lat. ambulare, aller). Allure du cheval, dans laquelle il lève simultanément les deux jambes’ du même côté, en alternant avec celles du côté opposé On le dit aussi du mulet et de l’âne : Accoutumer, mettre un cheval, un mulet a J-’amblb. Ce cheval a (’amble très-doux. £’amble était 'fort en honneur au moyen âge.

Le Magnifique avait un cheval d’amMe.

La Fontaine.

— Encycl. Dans Yamble, lo corps de l’animal est constamment porte par les deux pieds du même côté. Ainsi, pendant que les deux pieds du côté gauche (ou, comme on dit, le bipède latéral gauche) sont à l’appui, les deux pieds du côté droit sont au soutien, et l’instant du poser de ces derniers est celui du lever des autres. (V. Allure.) Le mouvement de Yamble est donc parfaitement représenté par celui de deux, hommes marchant au pas, 1 un suivant l’autre à. une certaine distance.

L’amble est une allure exceptionnelle, lamarche naturelle de la majeure partie des quadrupèdes consistant à faire succéder au mouvement du pied de devant le mouvement du pied de derrière du côté opposé. Lagirafe, l’ours, le chameau, sont peut-être les seules espèces chez lesquelles Yamble soit la règle et non l’exception. C’est aussi la première allure des poulains ; mais ils l’abandonnent dès qu’ils sont assez forts, et ne la reprennent plus que lorsque la vieillesse et lo travail les ont rendus faibles de nouveau. On peut dresser les chevaux à marcher Yamble en les soumettant

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jeunes à un système prolongé d’entraves : quelques-uns, par une disposition héréditaire, gardent naturellement cette allure.

Dans Yamble, le corps étant supporté successivement par chacun des bipèdes latéraux, le centre de gravité doit, à chaque pas complet, se porter successivement sur la ligne qui joint les deux pieds de chacun de ces bipèdes. Or, plus le centre de gravité se trouve en dehors de la partie centrale du rectangle dont les Quatre extrémités forment les angles, plus 1 équilibre est instable, et moins par conséquent le corps peut rester dans la même position. De la la nécessité d’une succession rapide de l’action des deux bipèdes ; aussi la vitesse de Yamble est-elle à peu près égale a celle du trot. Cette rapidité explique pourquoi l’allure est très-basse, - l’animal n’ayant pas le temps de relever les extrémités qu’il doit porter tout de suite en avant. On comprend très-bien qu’il ne peut les relever librement, car, dit M. Leeoq, ■ s’il cherchait, en repoussant la massédu corps sur le bipède qui est à l’appui, à donner plus de liberté au bipède opposé, il risquerait de faire dépasser au centre de gravite la ligne qui représente sa base de sustentation, et d’éprouver une chute sur le côté. » Les efforts nécessaires pour conserver le centre de gravité en dedans de cette ligne rendent Yamble fatigant pour les épaules du Cheval ; en même temps, le peu d’élévation des pieds est une causo fréquente de faux pas. Mais cette allure, rejetee avec raison des manèges par les écuyers, .est commode et douce pour le cavalier. Au moyen âge, un grand nombre de coursiers marchaient l’amble, et les haquenées, les palefrois qui portaient les châtelaines et les prélats, étaient des chevaux qui possédaient naturellement cette allure ou qu’on y avait habitués artificiellement ; ces chevaux servaient aussi à transporter les chevaliers mis hors de combat dans les tournois et les batailles.

— Antonymes. Aubin, entrepas, galop, pas, traquenard, trot.

AMBLÈME s. m. (an-blè-me — du gr. emblèma, greffe). Moll. Genre de mollusques acéphales a coquille bivalve, formé aux dépens des mulettes, et dont le nom devrait plutôt s’écrire emblème. Il n’a pas été adopté.

amblémide adj. (an-blé-mi-de — rad. amblème). Qui ressemble à un amblème.

— s. m. pi. Famille de mollusques qui a pour type le genre amblème.

AMBLÉOCARPE adj. (an-b !é-o-kar-pe — du gr. amblus, faible ; karpos ; fruit). Bot. Qui produit peu de semences.

AMBLER v. n. ou intr. (an-blé — rad. amble). Aller, marcher l’amble : Le temps qui s’en va nuit et jour SariB repos prendre et sans séjour,-Et qui de vous se part et amble.

i. DE MEUNO.

Ce mot est vieux.

AMBLESTISs. m. (an-blè-stiss — du gr. amblus ; obtus). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, famille des longicornes, dont on ne connaît qu’une espèce, originaire du cap de Bonne-Espérance.

AMBLETEOSE, ville du dép. du Pas-de-Calais, à 8 kil, N, de Boulogne ; 600 hab. L’origine d’Ambleteuse est fort ancienne ; au Vie siècle elle était déjà, connue par son commerce et par sa position. Ruinée par les barbares, elle fut plus tard relevée par’Renaud de Brio, comte de Boulogne. En 1544, Henri VIII en avait fait son magasin général de munitions de guerre sur le continent ; n’était alors un des meilleurs ports de la Manche, Le roi de France Henri II s’en rendit maître en 1549, et en fit raser les fortifications. Vauban essaya un instant de rendre à ce port son ancienne splendeur, mais les travaux restèrent inachevés. En 1803, Napoléon renouvela là même tentative, à l’époque où il établit le camp de Boulogne. C’est à Ambleteuse que le roi détrôné Jacques If débarqua en 1688.

ambleor, euse adj. (an-bleur, eu-zerad. amble). Qui va l’amble ; dont l’allure est l’amblo : Cheval ambleur. Aiment, mule amdlisusb. il Peu usité. On a dit aussi amblikr,

AMBUÉRE.

— s. m. Vén. Cerf dont la trace du pied do derrière dépasse la trace du pied de devant.

AMBLIRION s. m. (an-bli-ri-on — du gr. amblus, obtus ; leiriou, lis). Bot. Genre de plantes de la famille des liliacées, tribu des tulipacées ; formé aux dépens des lis, et qui n’a pas été adopté.

amblodon s. m. (an-blo-don — du gr. amblus, émoussé ; odous, odontos, dent). Ichthyol. Poisson de l’Ohio, du genre des sciènes. Il a été si mal décrit qu’il est difficile de fixer sa place dans la classification.

AMBLOSE ou AMBLOSIE s. f. (an-blo-ze, zî — du gr. amblosis, même sens). Méd. Syn. aujourd’hui inusité A’avortement.

amblotique adj. (an-blo-ti-ke — rad. amblosie)^ Méd. Se dit des médicaments proprés a favoriser l’avortement. il On ne dit plus que ABORTIF.

AMBLYCARPE s. m. (an-bli-kar-pe — du gr. amblus, obtus ; karpos, fruit). Bot. Genre de plantes de la famille des composées et de la tribu des sénécionidées, ne renfermant qu’une espèce. C’est une herbe à fleurs jaunes, trouvée sur les bords de la mer Caspienne, et

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dont le port rappelle celui d’une espèce d’aunée, vulgairom. appelée herbe aux puces.

AMBLYCÉPHALE s. m. (an-bli-sé-fa-ledu gr. amblus, large, obtus ; kephalè, tête). Erpét. Genre do reptiles ophidiens, syn. de pareas.

— Entom. Genre d’insectes orthoptères, voisin des cigales, et ayant pour type la cigale verte. Syn. de tettigonie.

AMBLYCÈRE s. m.. (an-bli-sè~re — du gr. amblus, obtus ; Aéras, * corne). Entom. Genre de coléoptères tétramères, de la famille des curculionites, réuni aujourd’hui au genro anthribe.

AMBLYCHE s. m. (an-b !i-che — du gr. amblus, obtus). Entom. Genre de coléoptères pentamères, famille des «arabiques, réuni aujourd’hui au genre badistor.

AMBLYCHÈLE s. m. (an-bli-kè-lo — du gr. amblucheilès, qui a les bords obtus). Entom.’ Genre de coléoptères pentamères, famille des carabiques, voisin des cicindôles.

amblye s. f. (an-blî — du gr. amblus, obtus). Bot. Genre de fougères, formé aux dépens des polypodes, mais qui s’en distingue surtout par la distribution des nervures. Il renferme, une seule espèce, Vamblye a feuilles de noyer, qui croît dans les régions équatoriales de l’Amérique.

AMBLYGLOTTE s. f. (an-bli-glo-te — du gr. amblus, émoussé ; gldtta, langue). Bot. Genre de plantes de la famille des orchidées, syn. du genre calanthe.

AMBLYGNATHE s. m. (an-blig-na-tedu gr. amblus, émoussé ; gnathos, mâchoire). Entom. Genre de coléoptères pentamères, famille des carabiques, indigènes de Cayennc.

AMBLYGONE adj. (an-bli-go-nc — du gr. amblus, obtus ; gâma, angle). Miner. Qui a un vangle obtus.

— Géom. V. Obtusangle.

— s. m. Bot. Genre de plantes do la famille dos polygonées. Ce sont des herbes annuelles à racine fibreuse, que plusieurs auteurs rapportent au genre polygonum.

AMBLYGONITE s. m. (an-bli-go-ni-to— du gr. amblus, émoussé ; gonia, angle). Miner. Phosphate d’alumine et do lithine, dont les clivages se coupent sous l’angle obtus de 105», ce qui lui a fait donner son.nom.

amblylépiss. f. (an-bli-lé-piss — du gr. amblus, obtus ; lepis, écaillé). Bot. Genre de plantes de la famille dos composées, établi sur une plante du Mexique, à fleurs jaunes.

AMBLYMÈREs. m. (an-bli-mè-re — du gr. amblus, émoussé ; méros, cuisse). Entom. Genre d’insectes hyménoptères, de la famille des chalcidiens, renfermant un assez grand nombre d’espèces, dont la plupart habitent l’Angleterre.

AMBLYODE s. f. (an-bli-o-do). Bot. Nom donné à un genre de cryptogames, u On dit

AMBLYOPE adj. (an-bli-o-pe — du gr. amblus, obtus, affaibli ; ôps, œil). Pathol. Qui a la vue faible.

— Zool. Se dit des animaux qui ont les yeux très-petits, qui ne voient que très-peu.

— s. m. Celui qui est affecté d’amblyopie : Un amblyope.

— Ichthyol. Genre de poissons gobioïdes, renfermant cinq espèces, originaires do l’Inde, et qu’on mange dans ce pays. N

AMBLYOPHIS, s.’ m. (an-bli-o-fiss — du gr. amblus, obtus ; ophis, serpent). Infus. Genre d’infusoires verts, dont la seule espèce connue vit isolément au fond dos marais ou dans les infusions d’herbes aquatiques conservées longtemps.

AMBLYOPIE S. f. (an-bli-0-pî — rad. amblyope). Pathol. Affaiblissement de ia vu, c. L’amblyopie est le premier degré de Yamaurose.

AMBLYPOGON s. m. (an-bli-po-gon — du gr. amblus, affaibli ; pàgôn, barbe). Bot. Genre de plantes originaires de la Perse, et que l’on regarde comme une section dol’ambrette.

AMBLYPTÈRE s. m. (an-bli-ptè-re-du gr. amblus, obtus ; pleron, nageoire). Paléont. Genre do poissons fossiles, de la famille des lépido’ides, qui appartiennent tous aux formations inférieures des dépôts jurassiques.

— Ornith. Genre de passereaux do la famille des engoulevents, contenant une sculo espèce, qui vit au Brésil.

AMBLYPTÉRIX s. m. (an-bli-pté-riksdu gr. amblus, émoussé ; pterux, aile). Entom. Genre d’insectes névroptères, syn. du genro

AMBLYPCTS s. m. (an-bli-puss — du gr. amblus, obtus ; pous, pied). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, dont on connaît deux espèces qui habitent los Indes orientales.

AMBLYRHAMPHE s. m. (an-bli-ran-fcdu gr. amblus, obtus ; ramphos, bec). Ornith. Genro d’oiseaux de la famille des troupiales, qui habitent les roseaux, et dont la seule espèce connue vit en Amérique ; on la désigne sous les noms A’amblyrhamphe bicolore et de troupiale noir à tête rouge.

AMBLYRHIN s. m. (an-bli-rain — du gr. amblus, obtus ; rhin, nez). Entom. Genre de coléoptères tétramères, famille des curculio AMB

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nites, ne renfermant que deux espèces des Indes orientales.

AMBLYRHYNQHE s. m. (an-bli-rain-kcdu gr. amblus, obtus ; runchos, museau, groin). Erpét. Genre do reptiles iguaniens pleurodontes, originaires do Californie.

AMBLYS s. m. (an-bliss — du gr. amblus, obtus, émoussé). Entom. Genre de coléoptères pentamères, famille des stornoxes. il Genre d’insectes hyménoptères, de la famillo des mellifères.

AMBLYSPERME s. m. (an-bli-spèr-medu gr. amblus, obtus  ; sperma, semence). Bot. Genre do plantes de la famille des composées, établi sur une seule espèce trouvée dans la partie S.-O. de la Nouvelle-Hollande.

AMBLYTERE adj. (an-bli-tè-re — du gr. ambluteros, plus obtus). Miner. Se dit d’un cristal dans lequel tous les bords et tous les angles subissent des décroissemenls, à l’exception d’un bord situé à la rencontre do deux faces, qui forment ensemble fin angle obtus.

— s. m. pi, Entom. Genre de coléoptères pentamères, famille des lamellicornes, fondé sur une seule espèce de la Nouvello-IIollande.

AMBLYURE s. m. (an-bli-u-re — du gr.

ille des lépido’ides. AMBOINE, île principale d’un groupe c même nom, faisant partie des Moluques. El

Ille

appartient aux Hollandais, qui y

giroflier et y font le commerce du sagou, du tapioca et de l’indigo ; 60,000 hab. ; découverte vers 1515 par les Portugais, qui la prirent en 1564 ; les Hollandais s’en emparèrent en 1007, et les Anglais en 1796 ; elle a été depuis vendue aux Hollandais. — L’archipel des Moluques comprend onze îles. — La ville d’Amboine est le ch.-lieu de l’île de ce nom et de toutes les possessions hollanda 7,000 hab.

s dans les Moluques ;

AMBOISE, ch.-lieu de cant. (Indre-et-Loire), arr. de Tours, sur la rive gauche de la Loire ; pop. aggl. 4,499 hab. — pop. tot. 4,578 hab. Cette ville est dominée par un admirable château fort où naquit et mourut Charles VIII, et qui servit de prison à l'émir Abd-el-Kader, de 1848 à 1852. Ce magnifique château est embelli de jardins élevés sur terrasse jusqu'à 30 m. au-dessus du sol de la ville. Deux tours remarquables s'élancent à 30 m. de hauteur. On remarque encore deux édifices taillés dans le roc, de quatre étages chacun, désignés sous le nom de Greniers de César, et enfin la chapelle Saint-Florentin, érigée en 1044, et qui renferme un sarcophage curieux, ouvert par devant, et laissant voir le Christ étendu mort. L'église paroissiale, bâtie par Saint-Martin, renferme le tombeau du duc de Choiseul ; elle est surtout célèbre par la conjuration de 1560 contre les Guises. (V. l'art. suivant.) Patrie du jésuite Commire.


AMBOISE (CONJURATION D’), complot formé en 1560 par les calvinistes et une partie de la noblesse française, pour soustraire le jeune François II à la domination des Guises, arracher le pouvoir à ceux-ci, et assurer le libre exercice du protestantisme. Les conjurés avaient pour chef ostensible La Renaudie, gentilhomme périgourdin ; mais l’âme du complot était, dit-on, le prince de Condé. On devait arriver en armes sur Blois, où se trouvait la cour, le 15 mars. Prévenus à temps par les révélations de l’avocat parisien Avenelle, les Guises se renfermèrent avec le roi dans le château d’Amboise. La Renaudie, assailli au milieu de ses préparatifs d’attaque, mourut les armes à la main, et les autres conjurés, surpris par petites troupes au moment où ils marchaient sur Amboise, furent forcés rendre (17 mars 1560). Beaucoup périrent sur l’échafaud, et le prince de Condé lui-même fut obligé, pour sa sécurité, d’affirmer par serment qu’il n’avait pris aucune part à la conspiration.


AMBOISE (Georges, cardinal D’), prélat, ministre de Louis XII, né en 1460, au château de Chaumont-sur-Loire, mort en 1510. Il fut successivement évêque de Montauban, archevêque de Narbonne, puis de Rouen, cardinal et premier ministre de Louis XII. Au milieu des embarras de la guerre d’Italie, il sut administrer non-seulement sans augmenter les impôts, mais encore en les réduisant d’un dixième, opéra de grandes réformes dans la législation et dans la procédure, prit des mesures sévères contre la vénalité des charges, mit de l’ordre dans les finances, et, s’il ne laissa point la réputation d’un grand ministre, se montra constamment honnête homme, patriote et désintéressé. Légat du saint-siège en France en même temps que ministre, il crut pouvoir aspirer, après la mort d’Alexandre VI, au souverain pontificat, mais se laissa guider par les conseils du cardinal de la Rovère, qui le trompa et se fit élire à sa place. (V. Jules ii.) Il mourut à Lyon, dans le couvent des célestins, et l’on rapporte qu’il répétait souvent au frère infirmier chargé de le soigner dans sa dernière maladie : « Frère Jean, que n’ai-je été toute ma vie frère Jean ! » On a publié de lui des Lettres au roi Louis XII, Bruxelles. 1712.


AMBON s. m. (an-bon — du gr. ambôn, lieu élevé). Archit. Tribune en marbre ou en pierre sur laquelle, dans certaines églises, on lisait Kcpitre et l’évangile, et où, pendant la semaine sainte, on chantait la passion ot les