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un mouvement nul. De cette façon les équations d’équilibre deviennent des équations de mouvement qui reposent sur le théorème suivant, connu sous le nom de Principe de d’Alembert : Si l’on considère un système de points matériels liés entre eux de manière que leurs masses acquièrent des vitesses respectives différentes, selon qu’elles se meuvent librement ou solidairement, les quantités de mouvement, gagnées ou perdues dans le système, sont égales. Les idées de d’Alembert amenèrent une révolution dans la science du mouvement, et les différents ouvrages qu'il publia n'en ont été que des applications. Voici la liste de ces ouvrages : Mémoire sur la cause générale des vents (1746), qui remporta le prix de l’Académie de Berlin, et dans lequel l’auteur recherchait l’influence que le soleil et la lune peuvent exercer sur la partie gazeuse de notre globe. — Recherches sur la précession des équinoxes (1749), où l’on trouve la première solution générale servant à déterminer le mouvement de rotation d’un corps de figure quelconque. — Essai sur la résistance des fluides (1752). — Recherches sur différents points importants du système du monde (1754). — Enfin un nombre considérable d’opuscules sur toutes les parties des mathématiques, parmi lesquels on doit particulièrement distinguer des essais de calcul intégral, et l’application qui fut faite de ce calcul à la Théorie des cordes vibrantes.

Telles sont les œuvres capitales de d’Alembert en géométrie. Bientôt, entraîné par Diderot, il entra dans une voie plus large, sans abandonner cependant les études qui lui étaient chères et sans cesser d’enrichir les recueils d’académie de ses admirables dissertations sur les questions de mathématiques et d’astronomie. Associé à Diderot pour la fondation de la grande Encyclopédie, il en écrivit le Discours préliminaire, admirable morceau où il montrait l’esprit humain marchant par sa propre force à la conquête successive de toutes les connaissances, et où, appuyant sa démonstration sur l’histoire, il esquissait à larges traits le progrès des sciences dans le mouvement de l’humanité. Il rédigea en outre un grand nombre d’articles scientifiques ou philosophiques pour l’Encyclopédie, et se chargea d’en revoir toute la partie mathématique. Entraîné dès lors dans le grand courant du siècle, philosophe sceptique en religion et en métaphysique, il garda cependant une réserve qui avait quelque chose de la prudence de Fontenelle ; il pensait, suivant les expressions de Condorcet, qu’au lieu d’attaquer de front des préjugés dangereux, il vaut mieux élever à côté d’eux des vérités dont la fausseté de ces opinions est une conséquence facile à déduire. Le fond de sa pensée, entrevu déjà dans ses ouvrages philosophiques et littéraires, ne parut bien à découvert que dans sa volumineuse correspondance avec Voltaire, qui fut publiée plus tard par Condorcet. Néanmoins, ses véritables sentiments éclataient assez, malgré sa tolérance et sa modération, pour lui susciter de nombreux ennemis en même temps que sa renommée grandissait dans toute l’Europe. Ces ennemis répétaient, avec plus de mauvaise foi que d’esprit, qu’il était un grand géomètre parmi les littérateurs, et un bon littérateur parmi les géomètres. La postérité n’a point ratifié cette saillie paradoxale, et nul ne conteste aujourd’hui que d’Alembert ne fût au premier rang parmi les géomètres de son siècle. S’il ne s’est élevé qu’au second en littérature et en philosophie, il n’en brille pas moins par sa passion pour la recherche de la vérité, par des pensées ingénieuses et souvent élevées, et par un style sobre, limpide et précis. Ses principaux ouvrages en ce dernier genre sont les suivants : Mélanges de philosophie et de littérature ; Essai sur les gens de lettres, vigoureuse attaque contre les littérateurs qui se font les familiers des grands ; Éléments de philosophie, où il cherchait à appuyer la morale sur la certitude géométrique, et où il émettait ce principe, qu’un homme ne doit pas regarder comme légitime l’usage de son superflu, lorsque d’autres sont privés du nécessaire ; des Mémoires sur Christine de Suède, sur la Suppression des jésuites, des Éléments de musique, etc. — Sa querelle avec Jean-Jacques Rousseau à propos de son article Genève, où il déplorait la proscription portée par les calvinistes contre les théâtres, offrit le spectacle singulier d’un mathématicien prenant parti pour la liberté des arts contre un littérateur couronné au théâtre et qui s’élevait contre les spectacles.

Entré en 1754 à l’Académie française, il en fut nommé secrétaire perpétuel en 1772, et écrivit alors ces Éloges historiques des académiciens morts de 1700 à 1770, qui forment une suite naturelle à l’ouvrage de Pellisson et d’Olivet.

Le caractère de d’Alembert était honorable et pur, indépendant et droit. Malgré la médiocrité de ses revenus, il ne se lassa jamais de venir au secours de toutes les infortunes. Parvenu au faite do la célébrité, membre de toutes les académies, lié avec les hommes les plus illustres, en correspondance suivie avec des souverains, il continuait de vivre avec la même simplicité, soutenant sa vieille nourrice, et n’abandonnant après de longues années le logis étroit et le quartier malsain qu’elle habitait que chassé par la maladie et par l’ordre formel des médecins. Frédéric le Grand avait en vain voulu le fixer à Berlin, et n’était parvenu que difficilement à lui faire accepter une modique pension. Le philosophe avait également refusé les offres brillantes de l’impératrice Catherine, autant par simplicité de goûts que par indépendance de caractère. L’étude et l’amitié suffisaient à sa vie. On connaît sa longue liaison avec Mlle de l’Espinasse, qu’il avait connue chez Mme du Deffand. L’inaltérable affection qu’il nourrit pendant vingt années pour cette personne aimable et spirituelle, mais d’un esprit romanesque, fut pour lui la source de cruelles souffrances, dont Marmontel était le seul confident. Non-seulement il essuya avec la plus admirable constance ses froideurs, ses injustices et ses amertumes, mais encore il ferma les yeux sur ses faiblesses et poussa le dévouement pour elle jusqu’à l’oubli de sa propre dignité, jusqu’à aller chercher lui-même, dès le matin, les lettres qu’elle recevait du marquis de Mora, pour les lui présenter à son réveil. Sa mort (1776) le plongea dans un désespoir qui aggrava dans ses dernières années les souffrances de la maladie. Il mourut de la pierre, dont il n’avait pas voulu se laisser opérer, le 29 octobre 1783, après avoir institué pour ses exécuteurs testamentaires Watelet et Condorcet. Ce dernier prononça son éloge à l’Académie des sciences. C’est un des plus beaux morceaux qui soient sortis de la plume de ce grand écrivain.

La meilleure édition des œuvres littéraires et philosophiques de d’Alembert est celle de Bossange, Paris, 1821 : on y trouve, outre plusieurs morceaux jusqu’alors inédits, sa correspondance avec Voltaire et Frédéric. Ses œuvres scientifiques n’ont malheureusement jamais été réunies en collection complète.


ALEMBROTH s. m. et adj. (al-an-brott — mot chald. qui signif. la clef de l’art). Alchim. Sel alembroth ou sel de sagesse, Produit que l’on obtient en sublimant ensemble du deutochlorure de mercure et du chlorure d’ammoniaque.


ALEMDAR s. m. (a-lèmm-dar). Officier qui porte l’étendard vert de Mahomet, lorsque le sultan assiste à quelque solennité.


ALÉMONA ou ALIMONA. Myth. Chez les Romains, déesse qui présidait au premier développement de l’enfant dans le sein de sa mère.


ALENÇON, ch.-lieu du départ. de l’Orne, à 193 kil. O. de Paris, au confl. de la Sarthe et de la Briante ; pop. aggl. 13,401 hab. — pop. tot. 16,110 hab. L’arr. a 6 cant., 91 comm., 71,202 hab. Le plus beau monument de la ville est l’église Notre-Dame, édifice gothique orné de magnifiques vitraux et d’un superbe portail. Fabriques de dentelles et de toiles dites point et toiles d’Alençon ; patrie du médecin Desgenettes, des conventionnels Hébert (le rédacteur du Père-Duchesne), Dufriche-Valazé, et du naturaliste La Billardière.


ALENÇON (point d’) s. m. Sorte de dentelle très-fine qui se fabrique à Alençon : Le point d’Alençon n’est point encore déchu du rang que ses produits avaient conquis par les soins du ministre de Louis XIV. (Manuf. comp.) Quelques jeunes personnes travaillaient sans honte à des dessins pour du point d’Alençon. (Balz.) De doubles rideaux de point d’Alençon cachaient entièrement les vitres. (E. Sue.)

— Encycl. C’est sous l’administration de Colbert qu’on commença à fabriquer de la dentelle à Alençon. Cette dentelle imitait plus ou moins le point de Venise, ville qui, d’ailleurs, a fourni les premières ouvrières. Elle se travaille entièrement à la main, sur un parchemin, avec une aiguille et une petite pince ; il n’y entre que du fil de lin et jamais de coton. Ce fil, qui se tire des environs de Nouvion (Somme), vaut de 100 à 1,200 fr. le demi-kilogramme, suivant son degré de finesse. Chaque coupe est le produit du travail de 10 ou 12 ouvrières, dont chacune fait des morceaux longs seulement de 20 à 30 centimètres, qui sont rattachés ensuite par des coutures imperceptibles. — Le point d’Alençon s’appelait primitivement point de France, et avait tellement été mis à la mode à la cour, qu’on n’était reçu à Versailles qu’à la condition d’en porter sur soi. Sa fabrication occupait, avant 1789, jusqu’à 9,000 ouvrières. Tombée dans le marasme et pour ainsi dire abandonnée depuis lors, jusque vers 1830, cette fabrication a repris un nouvel essor, et, par la richesse et la finesse de ses dessins, le point d’Alençon a été, dans les dernières expositions internationales, qualifié de reine des dentelles.


ALENÇON (duc D’), titre que porta François, duc d’Anjou, jusqu’à l’avènement de son frère Henri III au trône de France.


ALENÇON (comtes et ducs D’). Le comté d’Alençon, possédé par des seigneurs normands dont est sortie la branche anglaise de la maison de Montgommery, fut réuni à la couronne par Philippe-Auguste, en 1221, puis donné en apanage à une branche des Valois, en faveur de laquelle il fut érigé en duché-pairie, en 1414. Cette branche de Valois, éteinte au commencement du xvie siècle, a pour auteur Charles de Valois, frère du roi Philippe IV, qui lui donna le comté d’Alençon en 1293. Charles Ier, d’Alençon, mourut en 1325, laissant pour successeur Charles II, tué à la bataille de Crécy, en faveur de qui le comté avait été érigé en pairie, en 1328. Charles II eut pour fils Charles III, qui se fit moine, devint archevêque de Lyon, et laissa le comté d’Alençon à son frère, Pierre de Valois, qui avait été en Angleterre comme otage du roi Jean, et qui, otage du roi Jean, et qui, depuis, combattit les Anglais en Bretagne sous Duguesclin. Pierre de Valois, comte d’Alençon, mourut en 1404, laissant pour successeur Jean de Valois, son fils, en faveur de qui le comté d’Alençon fut érigé en duché-pairie, en 1414, et qui le premier porta le titre de duc d’Alençon. Il fut partisan de la faction d’Orléans et périt à la bataille d’Azincourt, laissant pour successeur Jean de Valois, duc d’Alençon, longtemps prisonnier des Anglais, puis compagnon d’armes de Jeanne d’Arc : condamné sous prétexte d’intelligences avec les Anglais, mais en réalité pour avoir favorisé les intrigues du dauphin, depuis Louis XI, il fut emprisonné, puis mis en liberté à l’avènement de ce dernier. Convaincu de nouvelles intrigues, il fut de nouveau enfermé et mourut en prison (1476). Il eut pour successeur son fils René, duc d’Alençon, dépouillé par Louis XI et enfermé pendant plusieurs mois dans une cage de fer. Réintégré par Charles VIII, il mourut en 1492, laissant pour fils et successeur Charles IV, duc d’Alençon, marié à l’illustre Marguerite de Valois, sœur de François Ier, et qui, après s’être vaillamment comporté dans différentes campagnes, prit la fuite à la bataille de Pavie, et en mourut de honte, sans laisser d’enfants.

Le duché d’Alençon, possédé par Catherine de Médicis, fut donné en apanage (1566) à son quatrième fils, le comte du Perche, depuis duc d’Anjou, et de nouveau réuni à la couronne en 1584. Vendu au duc de Wurtemberg, il passa par héritage à Gaston d’Orléans, puis à sa seconde fille, Mlle d’Alençon, mariée au duc de Guise, fut réuni une troisième fois à la couronne, donné en apanage à Charles, duc de Berry, petit-fils de Louis XIV ; réuni de nouveau, il donna une dernière fois son titre à Louis-Stanislas-Xavier de Bourbon, frère du roi Louis XVI, et depuis roi sous le nom de Louis XVIII.


ALENÇONNAIS, AISE s. et adj. (a-lan-so- nè, è-ze — rad. Alençon). Qui est d’Alençon, qui habite cette ville : Elle a épousé un Alençonnais. Une jeune Alençonnaise. || Qui appartient à Alençon ou à ses habitants : Le commerce alençonnais est très-actif.


ALÊNE s. f. (a-Iê-ne — autref. alesne, de l’esp. alesna. Ce mot se présente sous des formes identiques dans un grand nombre d’idiomes, et toutes semblent devoir se rapporter à un même type, le goth al, signifiant aiguille ; en ail. ahle). Espèce de poinçon d’acier ou de fer aciéré, droit ou courbe, en forme de losange vers sa pointe, dont se servent les cordonniers, les bourreliers, etc., pour percer le cuir afin de le coudre : Il s’est blessé avec s»n alêne. Les alênes de Toulouse sont réputées les meilleures. — En 17S9, un cordonnier orateur et qui, quoique farouche républicain, dissimulait soigneusement sa profession, stimulé par l’exemple de Camille Desmoulins, était monté sur une chaise dans le jardin du Palais-Royal, et se préparait à faire une motion populaire. Comme il était tout essoufflé et qu’il ne proférait que des mots entrecoupés, un plaisant lui cria : ■ Reprenez votre haleine. » Il se crut reconnu, et ce mauvais jeu de mots coupa net le fil de son discours.

Manier l’alêne, Exercer l’état de cordonnier : Je ne commençais jamais ma journée sans soupirer, en pensant combien j’aimerais mieux manier le crayon et le pinceau que J’alène. (G. Sand.)

— Ane. art milit. Sorte de flèche.

— Conchyl. Nom donné à quelques espèces du genre vis.

— Ichthyol. Npm vulgaire d’une espèce de raie à museau aigu. •

— Encycl. Les alênes sont en acier et se font à la forge et à la lime : on commence par les faire droites et on les courbe ensuite. Après les avoir trempées et recuites, on les polit en les agitant dans des sacs de peau avec de l’émeri et de l’huile, après quoi on les dégraisse avec de la sciure de bois. Droites et coniques dans l’origine, les alênes ne sont arrivées que par des perfectionnements graduels à la forme qu’elles reçoivent aujourd’hui.

— Homonyme. Haleine.

alêne, ÉE adj. (a-lé-né-rad. alêne). Qui est on forme d’alcne, pointu comme une alêne.

— Bot. Syn. peu usité de subulé. alénier s. m. (a-lê-ni-é — rad. alêne).

Fabricant ou marchand d’alênes ; ouvrier qui fait des alênes.

alénois adj. m. (a-lé-noi — rad. alêne, parce que, dit-on, le cresson alénois est de saveur ûcre, piquante comme une alêne ; ou mieux, corruption de Orlenois, c’est-à-dire Orléanais, pays où ce cresson croît en abondance. La phrase suivante d’un de nos vieux auteurs donne quelque certitude à cette étymologie :

Aus et oingnons à longue alaine !

Puis après cresson da fontaine !

AI.ENTEJ O (a-lain-té-jo— c’est-a-dire audelà du Tage). Prov. de Portugal, ch.-l. Evora, bor"" ’• "^ —-"—— Atlantique etTEstramadure, au S. par les Algarves, " à TE.

Eagne, au N. par la prov. de Beir ab. Pays de plaines parcourues par des

chaînes aie montagnes peu élevées ; nombreux marécages ; climat chaud et très-sec : récolte abondaste de froment, orge, riz, huile, fruits

excellents ; élève considérable de chèvres, de moutons et de porcs ; fromages renommés. Cette province est couverte de places fortes, dont les plus importantes sont Elvas et CampoMayor.

alenti, IE (a-lan-ti) part. pass. du v. Alentir : J’ai cru, en voyant cette abbaye, revoir mes bois et mes étangs de Combourg, le soir, aux clartés alknties du soleil. (Chatcaub.) J’allais me déclarer sans l’offre d’Aristie, Non que ma passion s’en soit vue alcnlie.

ALENTIR v. a. ou tr. (a-lan-tir — du lat. lentus, indolent, long à agir). Rendre lent, plus lent, ralentir : II ne faut ■qu’augmenter le nombre des roues d’une horloge, ou charger son balancier, pour alentir son mouvement. (Trév.)

— Fig. : // fut résolu à Blois qu’on traiterait une paix pour alentir les desseins des réformés. (D’Aubigné.)

Je veu

m rival alentir les transports

MoLii

S’alentlr, v. pr. So ralentir : J’en trouve qui se mettent inconsidérément et furieusement en liçe et s’alentissent en la course. (Montnig.) L’escarmouche s’alentissait ; tout ce qui était sur le pont entra d la file. (Sully.) l’ardeur des soldats commence un peu à s’alentir. (Richel.) La fureur s’alentit par le retardement.

ALENTISSEMENT s. m. (a-lan-ti-so-man

— rad. alentir). Action d’alentir, de so ralentir. Il Ce mot, ainsi que les précédents do la même famille, a vieilli. On dit aujourd’hui

RALENTISSEMENT, RALENTIR, etc.

ALENTOUR adv. (a-lan-tour — de la prép. à, l’art, le et le subst. entour). Aux environs, dans les lieux cireonvoisins : Tourner, rôder alentour. On ne voyait alentour que des gens de mauvaise mine. Elle répandait alentour une puanteur insupportable. (Mass.) Vous tournez alentour, ~vous regardes, vous cherche :, les portes sont fermées, mais les bedeaux les ferment pour gagner trente sous. (V. Hugo.) On a bâti des maisons alentour. (Raym.)

Les plaisirs nonchalants folâtrent alentour.

ÎÎOILBAU.

— Prov. et popul. Ne confondez pas autour avec alentour. Se dit à propos d’une méprise, d’une confusion quelconque, alors qu’il’ne s’agit nullement d une question do grammaire.

Alentour de, loc. prép. Autour de : En même temps, elle se mit à parler, mais d’une voix si suppliante, si douce, si soumise et si poignante, çu’alentour de Tristan, plus d’un vieil argousin, qui aurait mangé de la chair humaine, s essuyait les yeux. (V. Hugo.)

À son réveil il trouve

L’attirait de la mort alentour de son corps.

La Fontaine.

Il Cette loc. a vieilli ; on dit aujourd’hui au-

•— D’alentour, loc. adv. Des environs : Les bois, les échos, les rockers d’alentour. Les muisons d’alentour. Les hommes de ce liqu-là l’ayant connu, ils envoyèrent dans tout le pays d’alentour, et lui présentèrent tous les malades. (Evang. J La ville et les villages d’alentour étaient pleins de jeunesse. (Fén.) Le pays

d’alentour est une vallée ceinte et e

de montagnes. (Amyot.)

Des postes d’alentour il faut te rendre ma

t, furent touchés

Pas une voix qui me réponde,

Que le bruit plaintif de cette onde, Ou l’écho réveillé des débris d’alentour.

— Gramm. Employé comme adverbe, alentour ne doit être suivi d’aucun complément ; on ne dit plus aujourd’hui alentour de la maison, mais autour de la maison. Il en est autrement lorsqu’on emploie ce mot substantivement au pluriel, pour désigner les choses ou les personnes qui sont autour ; on dit très-bien : les alentours du château.

alentours s. m. pi. (a-lan-tour — do alentour). Lieux cireonvoisins : Les alentours de la ville. L’ennemi infestait tous les alentours. Les alentours de ce château sont magnifiques. (Acad.) Tous les alentours se sont embellis ; nous avons des fleurs, de la verdure et de l’ombrage. (Volt.) iV osant pas entrer dans la ville, je me contentais d’en parcourir tes alentours. (B. de St-P.) Les alentours des bivouacs étaient jonchés des corps de plusieurs milliers de chevaux. (Ségur.)

— Se dit aussi on parlant des personnes qui vivent familièrement, sont en commerce suivi avec quelqu’un, ’qui forment son entourage : Si vous voulez réussir auprès de ce ministre, gagnez d’abord ses alentours. (Acad.) Dès les premiers jours de l’avènement de Bonaparte au consulat, tes alentours savaient déjà de quelle façon il fallait s’y prendre pour lui plaire. (M">° de Staël.) Cependant^ Louis XVI l’aurait fait s’il avait été moins dominé par ses

— (Mignot.)