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trouve-t-il un spectacle correspondant aux illusions de son orgueil ? Non, il trouve tout le contraire, il trouve des rangs formés où il n’a point sa place. Et en voyant cela, l’homme s’indigne ; comme Ajax prêt à mourir menaçait du tronçon de l’épée la majesté des dieux, son orgueil irrité porte à tout le défi. »

                 Lacordaire.

« Le marbre animé parle aux yeux :
Une autre Vénus plus féconde,
Près d’Hercule victorieux,
Étend son flambeau sur le monde.
Ajax, de son pied furieux,
Insulte au flot qui se retire ;
L’œil superbe, un bras dans les cieux,
Il s’élance, et je l’entends dire :
« J’échapperai malgré les dieux. »
C. Delavigne.

« Le jésuite Berthier, grand et célèbre directeur du Journal de Trévoux, est à la tête de cette belle entreprise, qui tend à décrier auprès du dauphin les hommes les plus éclairés de la nation. Ces gens-là sont le contraire d’Ajax ; ils ne cherchent que la nuit pour se battre ; mais laissons les dire et faire ; la raison finira par avoir raison ; malheureusement vous et moi nous n’y serons plus quand ce bonheur arrivera au genre humain. »

                 Voltaire.

« Je laisse faire, et je m’occupe jour et nuit à préparer une édition plus ample et plus correcte. Une première édition n’est jamais qu’un essai. Ni le Siècle, ni Rome sauvée ne sont ce qu’ils seront. Je demande seulement de la santé au ciel, comme Ajax demandait du jour. »

                 Voltaire.

Ajax. tragédie de Sophocle. Après la mort d’Achille, les chefs des Grecs, réunis en assemblée, donnèrent à Ulysse les armes du héros ; Ajax les lui disputa vainement. Sophocle suppose qu’Ajax, furieux du triomphe de son rival, s’est levé la nuit pour aller tirer vengeance de cet affront. « Minerve, la protectrice des Grecs, a troublé ses sens et détourné sur les troupeaux, qui formaient le butin de l’armée, les coups destinés à Ulysse, aux Atrides et aux autres chefs. Après s’être rassasié de carnage, Ajax est rentré dans sa tente, conduisant enchaînés quelques-uns de ces vils animaux sur lesquels s’est égarée sa colère. Tout à coup sa raison lui est rendue, il voit dans quel abîme l’a jeté le courroux des dieux, il mesure l’étendue de son infortune et se décide à sortir d’une vie déshonorée. » C’est l’accomplissement de cette résolution qui fait le sujet de la tragédie de Sophocle.

Le passage le plus remarquable est sans contredit le monologue d’Ajax luttant contre les images ravissantes de la vie qu’il va perdre. « Adieu le jour ; adieu la patrie, le foyer de ses pères, les compagnons de son enfance, cette Athènes, voisine de Salamine, Athènes, dont le seul nom prononcé dans cette énumération pathétique devait charmer les oreilles délicates des auditeurs de Sophocle ! Ajax n’oublie rien dans ses adieux ; il a des larmes pour Troie elle-méme, pour ses fleuves, ses fontaines, pour cette terre qu’il appelait tout à l’heure ennemie et dont tant d’années de combats et de gloire lui ont fait une autre patrie. C’est l’Argant du Tasse qui, chancelant sous l’épée de Tancrède et les yeux déjà obscurcis par les ombres de la mort, jette un regard attendri sur les murs de Jérusalem, qu’il a si longtemps défendus. Enfin Ajax prononce encore le nom de ses parents chéris ; ce seront ses derniers mots, il n’en doit plus proférer que dans les enfers. » (Patin.)

AJAXTIES s. f. pl.  (a-jak-stî — de Ajax, n. pr.). Antiq. gr. Fêtes célébrées en l’honneur d’Ajax.

AJICUBE s. m. (a-ji-ku-be). Bot. Arbrisseau du Japon.

AJO s. m. (a-jô). Bot. Espèce de narcisse à fleur jaune.

AJOINTANT (a-jou-ain-tan) part. prés. du v. Ajointer.

AJOINTÉ, ÉE (a-jou-ain-té) part. pass. du v. Ajointer.

AJOINTER v. a. ou tr. (a-jou-ain-té — rad. joint). Techn. Joindre des tuyaux bout à bout, ou placer deux planches l’une contre l’autre.

S’ajointer, v. pr. Être ajointé : Ces tuyaux et ces planches s’ajointent difficilement.

AJONC s. m. (a-jon). Bot. Arbrisseau épineux, à fleurs jaunes appartenant à la famille des légumineuses et à la tribu des lotées. L’ajonc d’Europe, appelé communément landier, vient çà et la dans les lieux secs et arides de la plupart des provinces de France. On l’emploie en Bretagne comme fourrage, après l’avoir écrasé sous la meule. On s’en sert aussi pour faire des haies, et on l’admet même quelquefois dans les plantations d’ornement. L’ajonc nain, connu vulgairement sous le nom de bruyère jaune, croît également dans les lieux arides, sur les coteaux incultes, parmi les buissons. Il est brouté par les bestiaux, mais on ne le cultive pas : C’est un endroit bien triste, où il ne pousse que de la bruyère et des ajoncs. (G. Sand.) Ces plaines immenses, unies comme un lac, sont couvertes de bruyères roses et dajoncs d’un jaune d’or, que la brise du soir fait doucement onduler, ainsi qu’une nappe de verdure et de fleurs. (E. Sue.) Aux alentours de la haie, je piétinai sur l’herbe, j’ouvris un passage à travers les ronces, je foulai les broussailles, j’écrasai les ajoncs, pour simuler la fuite d’un voleur. (J. Sandeau.)

AJOUPA s. m. (a-jou-pa — mot ind.) Hutte élevée sur des pieux et recouverte de branchage, de feuilles ou de jonc, chez les sauvages et dans les colonies : Si la mort nous surprend dans ces bois, j’abattrai un palmiste, et je ferai avec ses feuilles un ajoupa pour te mettre à l’abri. (B. de St-P.) Cinq personnes étaient réunies dans l’intérieur d’un ajoupa, d’où sortait, à l’extérieur, la fumée des tiges de cardasses, allumées pour donner la chasse aux maringouins. (Rog. de Beauv.) || Abri momentané construit par les marins qui abordent sur une côte inhabitée.

AJOUR s. m. (a-jour — de à et jour). B.-arts. Ce qui est à jour dans la sculpture proprement dite ou dans la menuiserie sculptée : On ne trouve de traces d’abat-sons antérieure au xve siècle que dans les manuscrits. Ils étaient souvent décorés dajours, de dents de scie, etc. (Viollet-le-Duc.)

— Anc. jurispr. Syn. du mot ajournement, qui s’en est formé. || Nom que l’on donnait à Valenciennes à l’ensemble des poursuites faites par le créancier d’une rente dont trois termes étaient dus.

AJOURÉ, ÉE adj. (a-jou-ré — rad. jour). Blas. Se dit des fenêtres d’un château, d’une tour, d’un bâtiment quelconque, quand elles sont d’un émail particulier. Famille d’Aboville : de sinople, au château de trois tourelles crénelées d’argent, ajourées et maçonnées de sable, celle du milieu plus haute que les autres. — Se dit des pièces qui sont percées à jour de manière à laisser voir l’émail du champ. Peu employé. || Rétif de la Bretonne a fait entrer ce mot dans la langue littéraire, et dans le sens d’Éclairé : Une chatière ajourée par deux carreaux de papier huilé me servait de fenêtre.

AJOURNABLE adj. (a-jour-na-ble — rad. ajourner). Qui peut, qui doit être ajourné ; que l’on peut ajourner sans inconvénient : Projet ajournable. Décision ajournable.

AJOURNÉ, ÉE (a-jour-né) part. pass. du v. Ajourner. Remis à un autre jour : Discussion ajournée. Projet ajourné. Affaire ajournée. Notre partie de plaisir est ajournée.

— Jurispr. Remis, renvoyé à un autre jour : Cause ajournée. Témoins ajournés. || Peut s’empl. substantiv. en parlant des personnes ajournées : Mais quand faudra-t-il revenir ? demanda avec humeur un des ajournés. (Balz.)

— Hist. L’Ajourné, Surnom de Ferdinand IV, roi de Castille et de Léon. Ce prince ayant fait précipiter du haut d’un rocher les deux frères Carvajal, accusés d’assassinat, ceux-ci l’ajournèrent à comparaître devant Dieu dans trente jours, et, en effet, il mourut au bout de ce terme : de là son surnom.

AJOURNEMENT s. m. (a-jour-ne-man — rad. ajourner). Action de remettre à un autre jour : Ajournement d’une affaire, d’un voyage. Les victoires des autorités que le respect ne défend plus ne sont que des ajournements de leur défaite. (Le P. Félix.) L’impuissance n’est ingénieuse et féconde que dans l’art de concevoir des prétextes dajournement qui l’aident à s’abuser elle-même. (E. de Gir.)

— Dans les chambres délibérantes, Renvoi d’une discussion à une autre époque : Proposer, adopter, voter, repousser lajournement.

— Au palais, Assignation, sommation de comparaître en justice à jour fixe : Ajournement à bref délai. Ajournement indéterminé. Le jour de la signification ni celui de l’échéance ne sont jamais comptés pour le délai général fixé pour les ajournements. (C. de procéd.)

— Anc. procéd. Ajournement personnel, Assignation donnée à quelqu’un, en vertu d’une ordonnance ou d’un décret du juge, pour comparaître en personne et répondre sur les faits dont il est accusé. || Ajournement à ban ou à cri public, Ajournement donné à son de trompe, au lieu où se faisaient d’ordinaire les criées et proclamations. Il était particulièrement en usage contre les contumax, les vagabonds et les criminels.

AJOURNER v. a. ou tr. (a-jour-né — rad. jour). Renvoyer, remettre à un autre jour, différer : Ajourner une affaire. Ajourner une partie de plaisir. Ajourner une opération, un mariage. Il lui promettait la croix de la Légion d’honneur, mais il lajournait au jour où il serait assis sur les bancs du centre gauche. (Balz.) Il ajourna sa réponse au moment où il pourrait se lever et s’occuper d’affaires. (Balz.)

— Fig. : Moi qui n’avais pas de temps à perdre, jajournai ma pensée. (Napol. 1er.) Richardson, devenu riche, put se livrer à son aise à ces vagues inspirations de cœur, à ce besoin de penser, de sentir et d’écrire, qui le tourmentaient depuis sa jeunesse, et qu’il avait ajournés, afin de s’occuper du sérieux et du prosaïque de la vie. (Villem.) Mieux vaut ajourner le suffrage universel que de le fausser. (Vacherot.)

— Renvoyer une discussion, une délibération, un projet de loi à une autre séance, à un autre jour, à une autre session : Louis XVI, sans rien répondre, ajourna le conseil, afin de consulter la reine. (Michelet.)

— Assigner à un jour fixe pour comparaître en justice : Ajourner quelqu’un devant le tribunal. Ajourner des témoins. Enfin, je l’ai pris sur le fait, tuant de nuit un mouton ; je l’ai battu, et je l’ai fait ajourner devant monsieur le juge. (Brueys.)

— Par ext. Donner, fixer un rendez-vous : Je badine selon mon usage, et je vous prie de ne pas majourner où deux braves se coupent impitoyablement la gorge. (Ch. Nod.)

— S’empl. absol. Le tribunal ajourne à huitaine, à quinzaine. La chambre a ajourné. Nous sommes deux de l’avis dajourner. (F. Soulié.) || Par ext. : Il y a des heures suprêmes dans la vie des nations où les passions ajournent et font silence d’elles-mêmes devant la gravité d’un événement qui rend tout le monde prudent. (Lamart.)

S’ajourner, v. pr. Être ajourné : En s’ajournant, toutes les difficultés s’aggravent. (E. de Gir.)

AJOUTABLE adj. (a-jou-ta-ble — rad. ajouter). Qui peut, qui doit être ajouté.

AJOUTAGE s. m. (a-jou-ta-je — rad. ajouter). Mécan. Chose ajoutée à une autre. V. Ajutage.

AJOUTÉ s. m. (a-jou-té — rad. ajouter). Ce qu’un auteur ajoute à un manuscrit, à une feuille, à une épreuve : Ceci est un ajouté. Faire un grand nombre dajoutés.

AJOUTÉ, ÉE (a-jou-té) part. pass. du v. Ajouter : Passage, chapitre ajouté à un livre. Expliquer certains mots ajoutés de siècle en siècle à notre belle langue, ce serait faire une magnifique histoire. (Balz.)

Sous cette charge immense, ajoutée à son poids,
La tour avec fracas éclate, croule et tombe.
Delille.

— Par ext. : Votre gloire ne sera plus qu’un poids ajouté à votre affliction. (Mass.) Il est un âge où quelques mois ajoutés à la vie suffisent, pour développer des facultés jusqu’alors ensevelies dans un cœur à demi fermé ; on se couche enfant, on se réveille homme. (Chateaub.) Une certaine quantité de calorique ajoutée à un corps solide le change en fluide. (St-Martin.)

— Mus. Se dit d’un son réuni à un autre, dont il ne fait pas partie essentielle. || Sixte ajoutée, Sixte qu’on ajoute à l’accord parfait, et de laquelle cet accord ainsi augmenté prend son nom.

AJOUTÉE s. f. (a-jou-té). Géom. Ligne ajoutée à une autre pour la prolonger.

AJOUTEMENT s. m. (a-jou-te-man — rad. ajouter). Action d’ajouter ; ce qui est ajouté : Le parlement prétend que l’enregistrement, en fait de lois, d’ordonnances, de levées, etc., est lajoutement d’une autorité nécessaire et supérieure à l’autorité qui peut faire les lois et ordonnances. (St-Sim.) Vieux et inusit.

AJOUTER v. a. ou tr. (a-jou-té — du lat. ad, à ; juxta, auprès). Joindre à une chose une chose de même nature ou de nature différente : Cette compagnie n’était composée que de cinquante soldats ; on en a ajouté dix. (Acad.) Ne pourrions-nous pas ajouter cet article à celui des contradictions ? (Volt.) Bien des gens ne se font pas scrupule pour augmenter leur bien, d’y ajouter celui des autres. (Girard.) Najoutez pas de chapitre à un livre manqué. (V. Hugo.) Les paysans ne songent qu’à ajouter un champ à un champ. (Guizot.) Aux auteurs déjà nommés, il faut ajouter Cicéron. (Littré.)

Souffrez qu’à mon logis j’ajoute encore une aile.
La Fontaine.


|| Faire addition d’un nombre : Ajoutez cette somme à celles que vous avez déjà reçues.

— Par ext. À ces reproches, ils ajoutaient les plus affreuses malédictions. (Fén.) À ces saintes institutions, il ajouta des cérémonies majestueuses. (Boss.) Il serait à souhaiter que les réflexions que l’observateur y a ajoutées allassent un peu mieux au fait. (J.-J. Rouss.) Ce que l’on ôte à ses nuits, on lajoute à ses jours. (Lantier.)

Est-ce ainsi qu’au parjure on ajoute l’outrage ?
Racine.
Quand à ce grand pouvoir que la valeur vous donne,
Vous auriez ajouté l’éclat d’une couronne.
Corneille.

— Fig. : La fourberie ajoute la malice au mensonge. (La Bruy.) Le plus fort et le plus pénible est de donner : que coûte-t-il d’y ajouter un sourire ? (La Bruy.) La prospérité najoute rien à sa grandeur, parce qu’elle najoute rien à son mérite. (D’Aguess.) Le malheur ajoute un nouveau lustre à la gloire. (Fén.) Ces circonstances ajoutaient alors de la grandeur à son discours. (Villem.) Associer le ciel au crime des hommes, c’est ajouter l’impiété à la barbarie. (Bignon.) La modestie ajoute au mérite le même charme que la candeur ajoute à la bonté. (De Gérando.) La vérité n’a jamais besoin de l’erreur, et les ombres najoutent rien à la lumière. (Lamart.) Dieu ne peut rien ajouter au bonheur de ceux qui s’aiment que de leur donner la durée sans fin. (V. Hugo.)

Ajoutez cette grâce à tant d’autres bontés.
Racine.
Mais j’espère qu’enfin le ciel, las de tes crimes,
Ajoutera ta perte à tant d’autres victimes.
Racine.
Le Public, enrichi du tribut de nos veilles,
Croit qu’on doit ajouter merveilles sur merveilles.
Boileau.

— Amplifier, mettre du sien, joindre des circonstances : Ajouter quelque chose à la lettre, au conte, au texte. Najoutons rien du nôtre à la religion. (Mass.)

Ajouter foi à quelqu’un, Croire à ce qu’il dit : On peut lui ajouter foi. (Acad.)

Je ne veux pas que vous m’ajoutiez foi.
La Fontaine.


|| Ajouter foi à quelque chose, Croire que cette chose est vraie : Gardez-vous dajouter foi à ce qu’on raconte.

— Neutral. Augmenter, donner plus de relief, plus de lustre : Le malheur ajoute à la renommée des grands hommes. La grâce avec laquelle on donne ajoute au bienfait. (Mass.) La modestie ajoute au mérite et fait pardonner la médiocrité. (La Rochef.) Le droit au travail ajoute à la force de l’État sans ajouter à son fardeau. (E. de Gir.) L’État ne peut procurer satisfaction aux uns sans ajouter au travail des autres. (Bastiat.) Le désœuvrement ajoute à toutes les douleurs comme à tous les vices. (Mme de Rémus.) La pudeur est en nous pour ajouter au plaisir et non pour le réprimer. (Sénanc.) La singularité ajoute toujours au prestige du génie. (Thiers.) Rien najoute à l’insistance d’une offre de service comme la certitude d’un refus. (Petit-Senn.) Ma santé est faible, et cela ajoute beaucoup à mes fatigues de théâtre. (Scribe.)

Mon fils, que la clémence ajoute à votre gloire.
Voltaire.
Ce voile nébuleux ajoute à sa grandeur.
Saint-Lambert.

— Absol. dans ce sens : Ceux qui, après avoir peint, ajoutent encore, font un tableau au lieu d’un portrait. (Pasc.)

Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Boileau.

— Particulièrem. Dire, écrire en outre, de plus : Ces grands hommes célèbres parmi les gentils, et jajoute trop estimés des chrétiens. (Boss.) Le roi, ajoutait-il, est le père de son peuple. (Fén.) Quel est, ajouta aussitôt Télémaque, cet homme si triste ? (Fén.) Mais, ajoutait cette enfant avec un sang-froid déplorable, je voudrais qu’elle mourût. (Esquiros.)

Rassure, ajouta-t-il, les tribus alarmées.
Racine.


|| En ce sens, peut être suivi d’une proposition complétive : Jajouterai que. Ajoutons encore que les Romains étaient cruels envers leurs ennemis. (Boss.)

S’ajouter, v. pr. Être ajouté : Une contrariété réelle venait s’ajouter à sa peine secrète. (G. Sand.) Le bonheur s’ajoute ordinairement à la vertu. (V. Cousin.)

Syn. Ajouter, augmenter. Ajouter fait entendre qu’on joint des choses différentes, ou que, si elles sont de la même espèce, on les joint de façon qu’elles ne soient pas confondues ensemble : L’auteur des Guèbres a beaucoup ajouté à son ouvrage, et j’ai été assez content de ce qu’il a fait de nouveau. (Volt.) Augmenter marque qu’on rend la chose ou plus grande ou plus abondante, de manière que l’addition ne fasse avec elle qu’un tout : Il augmenta, dans un peuple déjà si libre, l’amour de la liberté. (Boss.)

Antonymes. Amoindrir, déduire, défalquer, détacher, diminuer, éliminer, escompter, extraire, ôter, priver de, retirer, retrancher, supprimer.

AJOUTOIR s. m. (a-jou-toar). V. Ajutage.

AJOUVÉ s. m. (a-jou-vé — nom caraïbe). Bot. Laurier de la Guyane, dont le fruit contient un noyau à amande huileuse et aromatique.

AJOUX s. m. (a-jou). Techn. Nom donné aux lames de fer employées par les tireurs d’or pour retenir les filières.

AJUGA s. m. (a-ju-ga). Bot. Genre de plantes de la famille des labiées, plus connu sous le nom vulgaire de bugle.

AJUGOÏDÉ, ÉE adj. (a-ju-go-i-dé — du lat. ajuga, bugle et du gr. eidos, forme). Bot. Qui ressemble à l’ajuga ou bugle.

— s. f. pl. Bot. Tribu de la famille des labiées, ayant pour type le genre ajuga.

AJUNTAMIENTO s. m. V. AYUNTAMIENTO.

AJUST ou AJUT s. m. (a-ju). Mar. Sorte de nœud facile à délier, servant à joindre les deux bouts d’un cordage rompu, ou deux cordages que l’on veut réunir momentanément pour leur donner plus de longueur.

AJUSTAGE s. m. (a-ju-sta-je — rad. ajuster). Dans les manufactures d’armes et chez les mécaniciens, Série d’opérations qui ont pour but de convertir en pièces finies des pièces qui ne sont qu’ébauchées, ou de donner le dernier coup de main à des pièces qui demandent à être montées, polies, etc. : C’est surtout avec la lime que s’exécutent presque tous les travaux dajustage. Dans l’horlogerie, lajustage est une opération très-importante. Lajustage est la dernière et la plus délicate de toutes les opérations de la construction des machines ; il comprend le tournage des pièces, leur planage, leur forage, leur mise en accord à la lime, et leur pose ou montage : de lui dépend presque uniquement la manière dont fonctionne l’appareil et même sa durée. (De Bou-