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d’hui complètement abandonné par la médecine, et ne se trouve plus que dans les jardins d’agrément, qu’il orne par la beauté de son feuillage et de ses fleurs.

AGNUS DEI s. m. (ag-nuss dé-i — mots lat. qui signif. agneau de Dieu). Liturg. Partie de la messe où le prêtre frappe trois fois sa poitrine en prononçant autant de fois la prière qui commence par les mots Agnus Dei : L’Agnus Dei se trouve entre le Pater et la Communion ; il a été placé à cet endroit de la messe par le pape Serge Ier, en 688. La messe était à l’Agnus Dei. J’ai été forcé de m’en aller à l’Agnus Dei. || Morceau de plain-chant ou de musique que le chœur chante quand le prêtre récite cette prière : Entonner l’Agnus Dei. Un bel Agnus Dei. C’est en chantant l’Agnus Dei que le roi Robert renversait les forteresses de ses ennemis. (Dulaure.) || Morceau de cire bénit par le pape. V. Agnus.

AGOBARD, savant archevêque de Lyon, né vers 779, près de Trèves ; m. en 840. Il s’éleva contre le duel judiciaire, les épreuves par le feu et diverses autres pratiques superstitieuses ou barbares de son temps. Il fut déposé un moment pour sa participation à la révolte des fils de Louis le Débonnaire. Ses œuvres ont été réimprimées par Baluze en 1666.

AGOBILLES s. m. pl. (a-go-bi-lle ; ll mll.). Vieux mot qui signifiait Choses malpropres, chiffons, objets de peu de valeur. Il se retrouve dans l’argot, où il a le sens d’outil. || Le mot gobille ou bille, sorte de petite boule en pierre, en marbre ou en agate, dont les enfants se servent dans leurs jeux, semble venir d’agobilles.

AGOGE s. m. (a-go-je — du gr. agògè, conduite). Rigole servant à l’écoulement de l’eau dans les mines.

AGOGÉ s. f. (a-go-jé — du gr. agò, je conduis). Mus. Mot par lequel les anciens indiquaient la succession des tons ascendants et descendants.

AGOMÈTRE, AGOMÉTRIE, AGOMÉTRIQUE (du gr. agò, je conduis ; metron, mesure). Physiq. Syn. de diagomètre, diagométrie, diagométrique. V. ces mots.

AGOMPHE adj. (a-gon-fe — du gr. a priv. ; gomphios, dent). Zool. Qui n’a pas de dents ; se dit des infusoires rotifères dont les mâchoires sont dépourvues de dents.

AGOMPHOSE s. f. (a-gon-fo-ze — du gr. a priv. ; gomphos, articulation). Méd. État des dents lorsqu’elles vacillent dans leurs alvéoles.

AGON ou AGONE s. m. (a-gon). Ichthyol. Nom d’un poisson que l’on pêche en abondance dans les lacs de Côme et de Guarda, et qui ressemble à la sardine pour la grosseur et la saveur.

AGONAL, ALE adj. (a-go-nal — rad. agonales). Qui concerne les fêtes, les jeux publics.

AGONALES s. f. pl. (a-go-na-le — lat. agonalia, même sens ; de Agonius, surnom de Janus, ou du gr. agòn, combat). Antiq. rom. Fêtes que les Romains célébraient aux mois de janvier, mai et décembre, en l’honneur de Janus, et à l’occasion desquelles un prêtre appelé le roi des sacrifices, lui immolait un bélier.

AGONATE adj. (a-go-na-te — du gr. agonatos, sans genoux). Zool. Qui n’a point de genoux. || s. m. pl. Ancien nom d’une classe d’animaux articulés, qui répond à peu près à ce qu’on appelle aujourd’hui crustacés.

AGONAUX s. m. pl. (a-go-nò — rad. agonales). Antiq. rom. Classe de prêtres saliens institués par le roi Tullus Hostilius, en exécution d’un vœu fait pendant une guerre contre les Sabins. Ils étaient chargés du culte de la Peur et de la Valeur. On les appelait aussi Collins (Collini). Ce double nom venait de ce qu’ils avaient leur temple sur le mont Quirinal ou mont Collin.

AGONE s. m. (a-go-ne — du gr. agòn, combat). Antiq. Lutte, soit de corps, soit d’esprit, en usage chez les anciens. Il y avait les agones capitolins, fêtes instituées par Dioclétien ; les agones d’Adrien, fêtes instituées par cet empereur, et qui se célébraient à Athènes ; les agones isélastiques, fêtes instituées par Antonin à Pouzzoles ; les agones actiaques, fêtes instituées par Auguste en mémoire de la bataille d’Actium.

AGONE adj. (a-go-ne — du gr. a priv. ; gonè, angle). Hist. nat. Qui n’offre point d’angles : Roche agone.

— s. m. Entom. Genre d’insectes coléoptères carnassiers, formé aux dépens du genre carabe, et présentant les mêmes mœurs.

— Ichthyol. V. Agon.

AGONI, IE (a-go-ni) part. pass. du v. Agonir. Être agoni d’injures, d’invectives, de sottises, En être accablé : Je fus agoni de sottises par les envieuses. (Rétif de la Bret.)

AGONIE s. f. (a-go-nî — du gr. agòn, combat). Dernière lutte de la vie contre la mort ; état d’un malade à l’extrémité : Être à l’agonie. Une longue et cruelle agonie. Une des causes de l’ agonie de Jésus, c’est la douleur qu’il ressent des péchés qu’il porte. (Boss.) Il n’est rien de plus fécond en enseignements moraux que l’agonie et la mort de l’homme. (Lauvergne.) Je l’ai vu mourir dans les convulsions d’une lente agonie. (G. Sand.) La cloche funèbre sonne les dernières agonies du trappiste. (Chateaub.) L’agonie peut ne durer qu’un petit nombre d’heures ou se prolonger plusieurs jours. (Chomel.) Je dois vous rappeler le vœu qu’elle exprimait sur son lit d’agonie. (Alex. Dum.)

Déjà se prolongeait, par l’écho répété
Le psaume d’agonie en triomphe chanté
A. Soumet.
Une terreur profonde, une angoisse infinie
Redouble sa torture et sa lente agonie.
A. de Vigny.

— Par ext. Mort : Il faut suer, veiller, pour avoir un peu de fortune, ou la devoir à l’agonie de ses proches. (La Bruy.)

— Fig. Ce qui finit, s’éteint, en parlant des institutions, et même des choses morales : L’empire romain est à l’agonie. La vieille société fait semblant de vivre, elle n’en est pas moins à l’agonie. (Chateaub.) Cette agonie de la fierté eut lieu dans les plus affreuses conditions. (Balz.) Vous voyez une femme, non pas au désespoir, mais à l’agonie de l’honneur. (Balz.) Le docteur s’est tué après une longue agonie intellectuelle. (H. Lucas.) La décroissance, c’est l’agonie morale. (Montalemb.) L’agonie du luxe de M. de Montlouis pouvait, à la rigueur, durer deux ou trois mois encore. (X. de Montépin.) La lutte est vive et poignante ; il semble qu’on assiste à l’agonie d’une conscience. (P. de St-Victor.) || Peines, souffrances morales : Toute notre vie n’est qu’une longue et pénible agonie. (Mass.) L’humiliation est redoutée comme une agonie plus cruelle que la mort. (Balz.) Il lui prédisait les plus honteuses agonies de la misère. (Balz.)

Encycl. Pathol. L’agonie, dont la durée est variable, est caractérisée par l’immobilité et l’altération profonde des traits, la perte de la voix et de la parole, la lividité et la sécheresse de la langue et des lèvres, le râle trachéal ressemblant au bruit que produit l’eau en ébullition, la petitesse et l’intermittence du pouls, et l’extinction graduelle de la chaleur animale de la périphérie au centre. La respiration semble au premier abord finir la dernière, et c’est pour cela sans doute que dans toutes les langues le mot expirer est synonyme de mourir ; mais en réalité le cœur mérite l’épithète que la science lui a donnée, ultimum moriens. L’agonie présente des phénomènes différents suivant les âges : le vieillard décrépit s’éteint peu à peu, et n’a, pour ainsi dire, pas d’agonie.

Épithètes. Longue, courte, rapide, pénible, pâle, extrême, douloureuse, cruelle, tremblante, affreuse, terrible, râlante, déchirante, mortelle.

Anecdotes. Dans le délire de son agonie, le célèbre médecin Chirac se tâta le pouls en disant : « On a saigné ce malade, il fallait l’évacuer, c’est un homme mort, » et il rendit le dernier soupir.

Un usurier agonisait. Comme son confesseur lui présentait un crucifix d’argent, il le saisit, en appréciant le poids et dit : « Monsieur, je ne puis pas prêter grand’chose là-dessus. »

Haller, le savant auteur de la Flore de la Suisse, se tâtant le pouls au moment de son agonie, disait avec une tranquillité d’âme toute stoïque : « L’artère bat… l’artère bat encore… l’artère ne bat plus…, » et il expira.

Le confesseur de Richelieu lui ayant demandé, lorsqu’il était à l’agonie, s’il pardonnait à ses ennemis, le cardinal répondit froidement : « Je n’ai jamais connu d’autres ennemis que les ennemis de l’État. »

Un roi était presque à l’agonie. Un courrier entra et dit : « Seigneur, vos armées ont pris une ville sur vos ennemis. — Allez l’annoncer à mon héritier, répondit le monarque, et dites-lui que la prise de cent villes ne console pas un roi à ses derniers moments, autant que le souvenir d’une bonne action. »

Lantara, dont les tableaux sont des chefs-d’œuvre de naturel, fut toute sa vie d’une insouciance qui le conduisit enfin à l’hôpital. C’est là qu’il mourut. Lorsque l’aumônier lui eut administré les derniers sacrements, au moment de l’agonie : « Que vous allez être heureux, mon fils ! lui dit-il ; vous verrez Dieu face à face toute l’éternité. — Quoi ! mon père, objecta l’incorrigible artiste, toujours de face et jamais de profil ? »

Le célèbre mathématicien Lagny était à l’agonie, lorsque Maupertuis, son ami, vint le voir et demanda de ses nouvelles à sa famille. « Oh ! monsieur, lui répondit-on, il est perdu ! il ne parle plus. — Il ne parle plus ? reprit Maupertuis ; attendez, je vais le faire parler. » Et s’approchant du moribond, il lui cria à l’oreille : « Lagny le carré de douze ? — Cent quarante-quatre, répondit le mathématicien par un suprême effort, et il mourut.

Toute une famille assistait à l’agonie d’une jeune fille. La malheureuse mère s’écria dans le délire de son désespoir : « O mon Dieu ! rendez-la-moi et prenez tous mes autres enfants ! » Un de ses gendres, qui assistait à cette scène de douleur, lui dit aussitôt : «Madame, les gendres en sont-ils ? » À ces mots, prononcés avec le plus grand sang-froid, la malade, qui possédait encore toute sa connaissance, fut prise d’un si violent accès de rire, que l’abcès intérieur dont elle se mourait creva au même instant, et cela lui sauva la vie.

Un loup à l’agonie faisait son examen de conscience : « Je suis vraiment un grand pécheur, disait-il ; j’ai dévoré bien des créatures innocentes, et la mort de ce pauvre petit agneau que j’étranglai si injustement autrefois, me remplit aujourd’hui de remords. Cependant, je crois avoir fait aussi quelques bonnes actions : j’épargnai un jour un jeune mouton écarté de son troupeau ; une autre fois j’eus la patience d’écouter les railleries insolentes d’une vieille brebis, qui n’avait auprès d’elle ni chien ni berger pour la défendre. — Je puis attester tous ces faits, interrompit un renard de ses amis, qui l’assistait dans ses derniers moments. Toutes les circonstances en sont encore présentes à ma mémoire  : c’était à l’époque où tu manquas d’être étranglé par cet os que la cigogne te retira du gosier. »

AGONIONEURE s. m. (a-go-ni-o-neu-re — du gr. agònios, sans angles ; neuron, nervure). Entom. Genre d’insectes hyménoptères de la famille des chalcidiens.

AGONIOS adj. m. (a-go-ni-oss — du gr. agòn, combat). Myth. gr. Épithète de Jupiter, de Mercure, de Neptune et généralement de tous les dieux qui présidaient aux luttes gymniques.

AGONIR v. a. ou tr. (a-go-nir — du v. fr. ahonnir, faire honte). Accabler. Est presque toujours suivi des mots injures, sottises, etc. : Agonir quelqu’un d’injures. Elle m’a presque agonie de sottises. (Balz.) || Peut s’employer absolum. : Il m’a agnoni pendant une heure. Pop.

S’agonir, v. pr. S’accabler d’injures.

— Le peuple dit souvent à tort agoniser, s’agoniser : Je veux t’agoniser d’ici à demain. (Ricard.) C’était de petits mendiants qui l’avaient agonisé de sottises. (E. Sue.)

AGONIS s. m. (a-go-niss). Bot. Genre de plantes de la famille des myrtacées. Il ne renferme que trois espèces, que l’on cultive comme arbustes d’ornement.

AGONISANT (a-go-ni-zan) part. prés. du v. Agoniser : Une vieille femme agonisant sur un grabat. Il avait des instants de délire, pendant lesquels il croyait, à travers les fenêtres, voir dans une pauvre chambre un vieillard agonisant sur un grabat. (Alex. Dum.)

Les deux bras étendus, dans l’ombre agonisant,
Jésus-Christ transforma le monde en l’embrassant.
A. Soumet.

AGONISANT, ANTE adj. (a-go-ni-zan, an-te — du rad. agoniser). Qui est à l’agonie : Les forces du roi étaient épuisées, et il était comme agonisant. (Fén.) Ils récitent les prières qu’ils avaient si souvent récitées près des fidèles agonisants. (Duval.) || En parlant des choses, Qui indique l’agonie : Laissez-la s’approcher, dit Privat d’une voix agonisante. (H. de Lacret.) Je me débarrassai péniblement de l’étreinte agonisante du cul-de-jatte. (E. Sue.)

— Par exag. Qui est très-affaibli par l’âge ou la maladie : On m’a empaqueté pour Commercy, et j’y suis agonisant comme à Paris. (Volt.)

— Fig. Se dit des choses qui sont à leur déclin, qui touchent à leur fin : Un empire agonisant. Une société agonisante. Encouragés par la faiblesse d’une souveraineté agonisante, les magistrats ne gardèrent plus de mesure. (J. de Maistre.)

— Subst. Celui, celle qui agonise : Le ministre saint s’entretient avec l’' agonisant de l’immortalité de son âme. (Chateaub.) Lorsqu’il arriva au monastère, la communauté récitait les prières des agonisants. (G. Sand.) Les religieux de Saint-François s’y étaient introduits par charité, pour consoler les agonisants. (Alibert.)

Prières des agonisants, Dernières prières que l’on récite au chevet des mourants.

— Hist. relig. Confrérie des agonisants, Confrérie établie d’abord à Rome, et qui a subsisté longtemps dans les pays catholiques. Sa mission était d’assister les condamnés à mort et de prier pour eux.

AGONISER v. n. ou intr. (a-go-ni-zé — rad. agonie). Être à l’agonie : L’abbé de Foix se meurt, il a reçu tous les sacrements, il agonise. (Mme de Sév.) Pourtant vous m’avez plaint en me voyant pleurer à la porte de la maison où ma mère agonisait. (G. Sand.) Tandis que l’archidiacre, à quelques pieds de là, agonisait de cette horrible façon ; Quasimodo pleurait. (V. Hugo.)

— Par compar., en parlant des choses :

La nuit, quand la veilleuse agonise dans l’urne.
V. Hugo.

— Par ext. Mener une vie languissante ; mourir peu à peu : Jeune homme, il a l’air d’un vieillard ; il agonise ainsi quelque temps, enfin il meurt. (V. Hugo.) || Mourir : Un gibet et un pilori permanents ne contribuaient pas peu à faire détourner les yeux de cette place fatale, où tant d’êtres pleins de santé et de vie ont agonisé. (V. Hugo.)

— Fig. Être prêt à disparaître, à se dissoudre, à s’éteindre, en parlant des institutions, des empires, etc. : Toute société qui discute, agonise. (Colins.) Le vieux monde agonise en Europe. (V. Considérant.)

AGONISTARQUE s. m. (a-go-ni-star-ke — du gr. agònistès, combattant ; archos, chef). Antiq. gr. Officier qui était chargé du soin de faire exercer les athlètes, et qui présidait à leurs luttes.

AGONISTE s. m. (a-go-ni-ste — du gr. agòn, combat). Antiq. Nom donné, chez les Grecs, aux simples citoyens qui se livraient aux exercices gymnastiques dans l’unique but d’augmenter leurs forces physiques et de se rendre plus propres au service militaire.

AGONISTIQUE adj. (a-go-ni-sti-ke — du gr. agònizomai, je combats). Antiq. gr. Qui concerne l’art athlétique : Les jeux agonistiques étaient ceux où il y avait des combats de gladiateurs ou d’autres athlètes.

— s. f. Partie de la gymnastique qui comprenait les combats des athlètes : L’agonistique était pratiquée indistinctement dans la Grèce par les hommes en état de porter les armes. (Encycl.)

— Hist. relig. Nom donné par les Donatistes à ceux de leurs adeptes qui parcouraient les provinces, pour propager leur doctrine et combattre celle des catholiques.

AGONIUS. Myth. rom. Dieu qui, chez les Romains, présidait aux affaires et à tous les actes en général. Quelques auteurs pensent que le mot agonius était une simple épithète donnée à Janus.

AGONODÈME s. m. (a-go-no-dè-me — du gr. agònos, non anguleux ; demas, corps). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, famille des carabiques.

AGONODÈRE s. m. (a-go-no-dè-re — du gr. agònos, non anguleux ; derè, cou). Entom. Genre d'insectes coléoptères pentamères, tribu des harpaliens.

AGONOGRAPHIE s. f. (a-go-no-gra-fî — du gr. agòn, combat, graphé, description). Didact. Description des jeux solennels chez les anciens.

AGONOSOME s. f. (a-go-no-so-me — du gr. agònos, non anguleux ; soma, corps). Entom. Sous-genre de scutellériens, dont le type est une espèce des Indes orientales.

AGONOSTOME s. m. (a-go-no-sto-me — du gr. agònos, non anguleux ; stoma, bouche). Ichthyol. Poisson assez ressemblant aux muges, et qu’on rencontre sur les côtes de l’île Maurice.

AGONOTHÈTE s. m. (a-go-no-tè-te — du gr. agònothetès ; de agòn, combat ; tithèmi, je dispose). Antiq. gr. Magistrat athénien qui, dans les jeux et les combats publics, remplissait les fonctions de directeur, de président et de juge.

AGONYCLITES s. m. (a-go-ni-kli-te — du gr. a priv. ; gonu, genou, et klinò, je plie). Hist. ecclés. Membre d’une secte chrétienne qui voulait qu’on priât Dieu debout, prétendant que c’était une superstition de se mettre à genoux.

AGORA, nom sous lequel on désignait la principale place publique dans les villes de l’ancienne Grèce. La forme de l’agora, ordinairement carrée ou rectangulaire, était néanmoins subordonnée aux exigences de la configuration du sol. Tout autour régnaient des portiques sous lesquels les magistrats rendaient quelquefois la justice ; dans l’intérieur, s’élevaient des temples, des autels, les statues des dieux ou des grands hommes, tandis que des édifices importants le bordaient à l’extérieur. L’agora le plus célèbre est celui d’Athènes, où se tenaient souvent les assemblées du peuple, et où les oisifs concitoyens de Démosthène aimaient à se réunir, et dédaignaient, pour des conversations frivoles, les accents éloquents du grand orateur. Ce n’est plus aujourd’hui qu’un champ désert où paissent les troupeaux.

AGORANOME s. m. (a-go-ra-no-me — du gr. agora, place publique ; nemò, je gouverne). Antiq. gr. Magistrat chargé de la police des marchés chez les Grecs, plus particulièrement de vérifier la qualité des denrées, de réprimer les fraudes sur le mesurage, de veiller à ce que, dans les transactions, tout se passât loyalement. Les agoranomes avaient une partie des attributions des édiles romains : de là vient que les écrivains grecs, Plutarque, Denys d’Halicarnasse, etc., traduisirent les mots latins œdilis, œdilitas, par agoranome, agoranomie.

AGORANOMIE s. f. (a-go-ra-no-mî — rad. agoranome). Antiq. gr. Charge, fonctions d’agoranome ; durée de cette charge.

AGORARQUE s. m. (a-go-rar-ke — du gr. agora, place publique ; 'archos, chef). Antiq. gr. Magistrat qui remplissait à Sparte les fonctions de l’agoranome à Athènes.

AGORÉEN, ENNE adj. (a-go-ré-ain, è-ne). Myth. gr. Épithète commune à plusieurs divinités qui présidaient aux marchés, ou aux affaires judiciaires. Se dit particulièrement de Mercure, de Jupiter et de Diane.

AGORES s. m. pl. (a-go-re — du gr. agoraios, grossier). Arachn. Groupe d’araignées du genre disdère.

AGOS s. m. pl. (a-goss). Géogr. Nom d’un des peuples fixé sur les plateaux et dans les vallées de l’Abyssinie : Les Agos paraissent appartenir à la race nègre. Les Agos sont des