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fourire avec délices, il faut être écolier, et, si possible, avoir un maître qui ait sur le nez une verrue et trois poils follets :

. . . . Cet âge est sans pitié. »
Toppfer.

« En Espagne, tous les accidents d’une course aux taureaux excitent dans la foule un rire homérique, une hilarité foudroyante, des applaudissements furieux. Les alguazils, qui ont l’air d’être là pour l’ordre public, n’y sont en réalité que pour le plaisir de la multitude. Ce sont les niais et les paillasses du drame, avec cette différence que, faisant ce métier sans vocation décidée comme les paillasses ordinaires, ils n’en sont que plus amusants pour la foule. Cet âge est sans pitié ! Cela peut se dire des peuples comme des enfants. »

Cuv.-Fleury.        

ÂGES (les Quatre). Myth. Les poëtes anciens divisaient l’âge du monde en quatre périodes différentes : 1o l’âge d’or, sous le règne de Saturne, ère d’innocence et de bonheur, d’abondance sans travail, de justice idéale, de paix et d’égalité, pendant laquelle un printemps perpétuel faisait de la terre un lieu de délices, et dont le nom est resté dans la langue de tous les peuples comme une métaphore poétique ; 2o l’âge d’argent, sous le règne de Jupiter, qui marque un degré de moins dans l’état d’innocence et de bonheur ; 3o l’âge d’airain ; l’injustice commence à s’établir sur la terre, l’égalité disparaît, la propriété se fonde, et avec elle naissent la rapine et la guerre ; 4o l’âge de fer ; la nature devient avare de ses dons, tous les vices et tous les crimes envahissent la terre ; Astrée, déesse de la Justice, se réfugie dans les cieux.

Ce dernier âge est celui sous lequel nous vivons.

Tout le monde connaît l’admirable description qu’Ovide a donnée des quatre âges dans ses Métamorphoses.

Les quatre âges mythologiques sont pour l’imagination des écrivains une mine féconde de poétiques allégories, et ils y font fréquemment allusion :

« Bernardin de St-Pierre aimait à se reporter vers ces images de bonheur, d’innocence, réalisées, supposées dans la vie patriarcale et dans les mœurs des nations primitives. Philosophe du xviiie siècle, il révérait cet âge d’or de la perfectibilité qui doit naître du raisonnement et de la science. »           Villemain.

« Il m’est resté de ce temps un souvenir rempli de charme. Que de nuits joyeuses passées au corps de garde ! que de scènes bouffonnes charbonnées sur les murs ! quels gais propos et quels repas de corps ! quelle verve et quelle union ! quel zèle et quel enthousiasme ! Tout nous semblait beau et bon, glorieux et pur, grand et désintéressé. C’était l’âge de Saturne avec ses merveilles et ses fleuves de lait. »           Louis Reybaud.

« Quelqu’un espère-t-il arriver à l’âge d’or de la fraternité universelle sans passer par le dévouement, par le sacrifice, par le travail intérieur, et par la mort peut-être ? Si cela est, il se trompe. »           Edgar Quinet.

« Les régénérateurs du peuple français ne se contraignaient plus dans leurs conversations sur le projet de partager à chaque famille une portion de terre au milieu de laquelle s’élèverait une baraque couverte de chaume. Saint-Just ajournait le bonheur de la France à l’époque où chacun, retiré au milieu de son arpent avec sa charrue, passerait doucement sa vie à le cultiver. C’était le retour de l’âge d’or et du siècle d’Astrée. »           Vilate.

« Ce siècle de Périclès, l’âge d’or de l’esprit humain, avait produit dans les intelligences un ébranlement qui les poussa vers des régions inconnues. »           Victor Duruy.

« En vain quelques esprits dédaigneux voudraient-ils dire que l’Académie française n’est plus ce qu’elle était autrefois. C’est une vieille et calomnieuse accusation. Déjà, du temps de La Bruyère, ne parlait-on pas de la décadence de l’Académie, de son âge d’or, qu’apparemment il fallait faire remonter à Conrart et à Chapelain, et de son âge de fer, qui coïncidait justement avec l’époque la plus brillante du siècle de Louis XIV ? »

Silvestre de Sacy.        
     « Sous Fouquet, qu’on regrette encor,
     L’on jouissait du siècle d’or ;
     Le siècle d’argent vint ensuite,
Que fit naître Colbert ; concevant du chagrin,
L’ignare Pelletier, par sa fade conduite,
     Amena le siècle d’airain.
Et la France aujourd’hui sans argent et sans pain,
     Au siècle de fer est réduite
     Sous le vorace Pontchartrain. »
Épigramme citée par Gérard de Nerval.
     Je le dis sans blesser personne,
     Notre âge n’est point l’âge d’or ;
     Mais nos fils, qu’on me le pardonne,
     Vaudront bien moins que nous encor. »
Béranger.

ÂGÉ, ÉE adj. (a-jé — rad. âge). Qui a un certain âge, un certain nombre d’années : Un homme âgé de vingt ans, de trente ans, de soixante ans. L’homme conservant ses forces plus longtemps qu’une femme ne garde sa beauté, il doit prendre celle-ci moins âgée que lui de plusieurs années. (Virey.) — Voltaire, ouvrant un volume des œuvres de Voisenon, tomba sur son épître au chevalier de Boufflers, qui commence ainsi :

Croyez qu’un vieillard cacochyme,
Âgé de soixante-douze ans…

Le grand poëte entra en fureur et déchira le feuillet en s’écriant : « Barbare ! dis donc chargé, et non pas âgé ! fais une figure, et non un extrait baptistaire. »

— Absol. Avancé en âge : C’est un homme âgé. Respecter les gens âgés. Il paraît plus âgé que vous. Sésostris était déjà fort âgé. (Fén.)

— Se dit, par anal. des animaux et des végétaux : Voilà un cheval bien âgé. Plus un arbre est âgé plus il produit de fruits ou de graines. (Buff.)

Syn. Âgé de, à l’âge de. Âgé de désigne simplement l’âge, indépendamment de toute idée accessoire : Homme âgé de trente ans. A l’âge de précise une époque, et ajoute une circonstance à l’idée d’âge : Il mourut à l’âge de vingt ans.

AGÉDOÏTE s. f. (a-jé-do-i-te). Chim. Principe cristallin extrait de la réglisse, et dont on a reconnu l’identité avec l’asparagine.

AGÉLAIA s. f. (a-jé-la-ia — du gr. agelaios, qui vit en troupe). Entom. Genre d’insectes hyménoptères, dont on ne connaît qu’une seule espèce, et qui vivent en troupe.

AGÉLAÏNÉES s. f. pl. (a-jé-la-i-né — du gr. agelaios, qui vit en troupe). Ornith. Sous-famille d’oiseaux appartenant à la famille des sturnidées.

AGÉLASTE adj. (a-jé-la-sto — du gr. agelastos, triste). Antiq. gr. Nom donné à une pierre, située sur la route d’Athènes à Eleusis, et sur laquelle se reposa Cérès, fatiguée de chercher en vain sa fille Proserpine. || Une des épithètes données à Pluton.

AGÉLASTIQUE s. f. (a-jé-la-sti-ke — du gr. agelastikos, qui vit en troupe). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, famille des chrysomélines.

AGELÈNE s. f. (a-je-lè-ne — du gr. agelè, troupe). Arachn. Genre de l’ordre des arachnéides, que l’on trouve aux environs de Paris.

AGÉLÉNOÏDE adj. (a-jé-lé-no-i-de — de agélène, et du gr. eidos, forme). Entom : Qui ressemble à l’agélène. || s. f. pl. Classe d’aranéides de l’Afrique.

AGEM s. m. (a-jèmm — mot arabe). Nom sous lequel les Arabes désignent un étranger. V. Adjem.

AGÉMA s. m. (a-jé-ma). Antiq. gr. Une des divisions de l’armée macédonienne, correspondant à la légion romaine. || Corps d’élite qui était spécialement chargé de la défense du prince : de là le nom de troupe royale, que lui donna Arrien.

AGÉMI s. m. (a-jé-mi — mot arabe). Nom sous lequel les Arabes désignent les étrangers. || Paraît être la forme plurielle de agem, adjem.

AGEN, (a-jain), ch.-lieu du dép. de Lot-et-Garonne, sur la Garonne, à 718 kil. de Paris ; évêché et cour impériale ; cathédrale remarquable, appelée église St-Caprais ; restes d’un temple romain dédié à Jupiter ; voies romaines ; sarcophages romains ; patrie de Joseph Scaliger, du naturaliste Lacépède et du poëte Jasmin ; pop. aggl. 14,709 hab. — pop. tot. 17,263 hab. L’arrond. a 9 cant., 72 comm. et 80,517 hab. Comm. considérable de prunes, dites pruneaux d’Agen ; serges, teintureries. Prise et reprise par les Goths, les Huns, les Alains, les Burgundes, les Sarrasins, cette ville appartint successivement aux rois de France, aux ducs d’Aquitaine, aux rois d’Angleterre, aux comtes de Toulouse ; elle fut réunie à la France en 1592.

AGENAIS, AISE s. et adj. (a-je-nè, è-ze). Géogr. Habitant d’Agen ; qui appartient à Agen ou à ses habitants : Un Agenais, une Agenaise. Des taureaux de race agenaise pure. Les contrées voisines d’Agen apprécient les qualités de la race bovine agenaise. || On dit aussi agenois. || L’Agenais, contrée qui forme les trois quarts du dép. de Lot-et-Garonne.

AGENÇANT (a-jan-san) part. prés. du v. Agencer : Il se coucha tout de son long sur le bûcher, s’agençant le plus honnêtement possible. (Vaugelas.)

AGENCE s. f. (a-jan-se — rad. agent). Emploi d’agent, charge d’agent : Il a obtenu l’agence de cette compagnie, de cette administration. || Temps durant lequel un agent remplit ses fonctions : Il s’est fait aimer pendant son agence. || Administration dirigée par un ou plusieurs agents : Les contrebandiers avaient leurs espions comme les agences de police, et leurs assureurs, comme une compagnie d’armateurs. (X. Marmier.) || Les bureaux mêmes de l’agence.

Agence de placement, Bureau où l’on se charge de procurer des places aux personnes sans emploi.

— Autrefois, Fonction d’agent du clergé : L’abbé d’Aquin avait plu au roi dans l’exercice de son agence du clergé. (St-Sim.)

AGENCÉ, ÉE (a-jan-sé) part. pass. du v. Agencer. Ajusté, disposé d’une certaine manière, mis dans un certain ordre : Cela n’est pas bien agencé. (Acad.) Il y a dans cette toile de très-beaux morceaux, des groupes heureusement agencés, des draperies d’un bon ajustement. (Th. Gaut.)

— Ironiq. Accoutré, paré : Comme les voilà agencés ! Vous êtes singulièrement agencé.

— Fig. Se dit en parlant des parties d’un discours : Communément tout se passe en beaux discours, bien agencés, bien ronflants, où l’on voit d’abord que le premier soin de chaque interlocuteur est toujours de briller. (J.-J. Rouss.) Tout cela était si artistement agencé, qu’il fallait un effort de la raison pour reconnaître l’artifice. (G. Sand.)

AGENCEMENT s. m. (a-jan-se-man — rad. agencer). Action d’agencer, de disposer ; état de ce qui est agencé : L’agencement des os est une chose admirable. (Acad.) Sa coiffure en bandeaux, par l’ampleur et le savant agencement de ses tresses luxuriantes, donnait à deviner la plus magnifique chevelure. (Balz.) Il donnait à tout l’agencement de son costume un cachet de bon goût et de haute élégance. (X. de Montépin.) || Manière d’arranger, de mettre en ordre : L’agencement d’un appartement. L’agencement des livres d’une bibliothèque. Vieux en ce sens.

— Fig. Disposition, enchaînement : Dans l’agencement des affaires humaines, il y a mille choses qui nous échappent. (Volt.) || Combinaison, disposition habile, en parlant du style, des différentes parties d’un ouvrage d’esprit : N’y a-t-il pas du choix et de l’agencement dans mes paroles ? (Perrot d’Ablanc.) L’agencement adroit des épisodes de son roman et sa publication fragmentée avaient dissimulé la faiblesse de l’action principale. (G. de Nerv.) Le livret montre une certaine gêne dans la coupe et l’agencement des situations. (Th. Gaut.)

— B.-arts. Arrangement des parties d’une figure, des draperies, des accessoires d’un tableau : L’agencement de ces draperies est très-heureux. (Millin.)

AGENCER v. a. ou tr. (a-jan-sé — de à, et gent, gentil. Le c prend une cédille devant les voyelles a et o : Nous agençons, il agença, etc.). Ajuster, accommoder, disposer plusieurs choses ou les parties d’une même chose dans un certain ordre : Agencer une chevelure avec goût. Il s’entend à agencer de petites choses. (Acad.) Elle était bouleversée de voir que sa compatriote avait plus de génie qu’elle pour agencer les parties délicates d’un corsage. (G. Sand.)

— Fig. Distribuer avec art, en parlant des choses morales : Le vrai ne saisit notre intelligence qu’à l’aide d’un mécanisme qui semble l’étendre, l’agencer, le mouler, lui donner un corps et un visage, à peu près comme on voit une moralité figurée et dramatisée dans une fable. (Proudh.) || Disposer habilement toutes les parties d’un discours ; les scènes, les situations d’un drame, les épisodes d’un poëme, etc. : Cet auteur a un talent merveilleux pour agencer les scènes d’un roman.

Ce n’est tout d’agencer des paroles
Et de souffler de froides hyperboles ;
Il faut sentir, il faut vous élever
Aux vérités que vous voulez prouver.
J.-B. Rousseau.

— B.-arts. Arranger, combiner les groupes d’une composition, les figures d’un même groupe, les accessoires d’un tableau.

S’agencer, v. pr. Être agencé, placé, disposé, combiné : Toutes les pièces d’une machine doivent s’agencer avec la même justesse.

— Fig. S’unir, s’accorder : Il faut se demander si l’exercice du droit de révocation peut s’agencer, dans la pratique, avec l’organisation de la procédure en saisie immobilière. (Encycl.)

— A signifié S’ajuster, se parer :

On a beau s’agencer et faire les doux yeux.
Régnier.

AGENDA s. m. (a-jain-da — mot lat. qui signif. choses à faire ; du v. agere, faire). Registre, carnet de poche, sur lequel on inscrit jour par jour ce qu’on a fait ou ce qu’on a à faire : Écrire sa dépense sur un agenda. Prendre une note sur son agenda. J’ai mis votre adresse sur mon agenda. Colbert présentait au roi, tous les jours de l’an, un agenda où ses revenus étaient marqués en détail. (L’abbé de Choisy.) J’oubliais la principale affaire ; je ne l’ai pas mise sur mon agenda. (Le Sage.) Je serais bien trompé s’il n’avait ce numéro écrit quelque part sur son agenda. (Balz.) Elle ouvrit un riche agenda. (Scribe.)

. . . . Je hais les pleurards, les rêveurs à nacelle,
Cette engeance sans nom qui ne peut faire un pas
Sans s’inonder de vers, de fleurs et d’agendas.
A. de Musset.

— Nota. Le mot agenda, tiré de toutes pièces de la langue latine, a commencé par s’écrire sans s au pluriel ; mais aujourd’hui qu’un assez long usage lui a conféré le droit de bourgeoisie, il obéit à la nouvelle législation sous laquelle il est placé ; et l’art. Ier du code de la syntaxe française dit que s est la marque du pluriel. Dans son dictionnaire, l’Académie a négligé de donner à ce mot la forme plurielle.

Encycl. Dans les agendas on inscrit les adresses, les dates, les démarches, en un mot tous les détails qu’on craint d’oublier. Ils contiennent en outre certains renseignements d’utilité générale, comme l’heure du départ des voitures publiques, le tarif des voitures de place, la situation des établissements publics, le prix des places dans les théâtres, les heures de la levée et de la distribution des lettres, des tables de monnaies, de poids et de mesures, etc. || Un homme bien connu par ses distractions, et voyageant de Paris à Lyon, écrivit sur son agenda : « Me souvenir de me marier en passant par Nevers. »

AGENDE s. f. (a-jan-de — même étym. qu’agenda). Autrefois, Administration municipale : En ce temps, l’ancienne agende fut changée. (Boss.)

— Liturg. Chez les chartreux, L’office des morts, divisé en neuf leçons.

AGÈNE adj. (a-jè-ne — du gr. a priv. ; genos, naissance, production). Bot. Qui ne produit pas, dépourvu d’une surface distincte d’accroissement où s’engendrent de nouvelles parties. || s. m. pl. Famille comprenant les plantes agènes.

— Anat. Syn. d’agénosome.

AGÉNÉIEN, IENNE adj. (a-jé-né-i-ain, i-è-ne — du gr. a priv. ; geneion, barbe). Ornith. Se dit de certains oiseaux grimpeurs, qui sont dépourvus de poils ou longues soies à la base du bec. || s. m. pl. Famille de l’ordre des grimpeurs.

AGÉNÉIOSE s. m. (a-jé-né-io-ze — du gr. a priv. ; geneion, barbe). Ichth. Espèce de poissons du genre silure, qui n’en diffèrent que par l’absence de barbillons aux parties externes de la bouche : Les agénéioses vivent dans les eaux douces de Surinam. (Lacép.)

AGÉNÉSIE s. f. (a-jé-né-zî — du gr. a priv. ; gennaò, j’engendre). Pathol. Incapacité d’engendrer, impuissance, par suite d’une conformation vicieuse des organes génitaux, ou de l’altération du liquide séminal. N’est pas syn. d’anaphrodisie, qui n’exprime qu’une absence de désir vénérien, un état passager.

— Térat. Absence d’un organe ou défaut dans son développement.

AGÉNIUS s. m. (a-jé-ni-uss — du gr. a priv. ; geneion, barbe). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, famille des lamellicornes, du cap de Bonne-Espérance.

AGÉNOR s. m. (a-jé-nor — n. mythol.). Crust. Genre de crustacés de l’ordre des décapodes.

— Entom. Espèce de papillon diurne.

AGÉNOR, nom de plusieurs personnages mythologiques, dont les deux plus connus sont : Agénor, fils de Neptune, roi de Phénicie et frère de Bélus. Il eut six enfants, parmi lesquels étaient Europe, qu’enleva Jupiter, et Cadmus, le fondateur de Thèbes. Didon le comptait au nombre de ses ancêtres ; — Agénor, fils d’Anténor et de Théano, et l’un des plus vaillants défenseurs de Troie. Il osa même se mesurer contre Achille, qu’il atteignit de sa lance. Apollon, pour le soustraire à la colère du héros, l’entoura d’un nuage, et prenant lui-même la forme d’Agénor, il s’enfuit devant Achille, afin de l’attirer loin du combat et de sauver ainsi les Troyens. Cet Agénor fut tué par Néoptolème.

AGÉNORIE s. f. (a-jé-no-rî — de Agénorie, déesse de l’industrie et de l’activité, qui, selon saint Augustin, avait un temple à Rome sur le mont Aventin). Bot. Genre de plantes de la famille des asclépiadées.

AGÉNOSOME s. m. (a-jé-no-zo-me — du gr. a priv. ; genos, naissance, et sòma, corps). Térat. Nom donné à des monstres caractérisés par un défaut de développement dans les organes génitaux. V. Agène.

AGENOUILLÉ, ÉE (a-je-nou-illé, ll mll.) part. pass. du v. Agenouiller. Qui s’est mis à genoux : La jeune fille, agenouillée devant le gibet, et noyée dans sa longue chevelure, le laissait parler sans l’interrompre. (V. Hugo.) Elle voulait se lever, mais Michel était agenouillé sur le bas de sa robe. (G. Sand.) Le voyageur taciturne, exhumé de sa cachette par les chouans, avait été trouvé agenouillé dans un genêt. (Balz.) La véritable parure de l’autel, ce sont les cheveux du prêtre blanchis dans la prière et dans la vertu, et la foi et la piété des fidèles agenouillés devant le Dieu de leurs pères. (Lamart.)

Au pied de cet autel, couronnés de guirlandes,
Tous deux agenouillés présentaient leurs offrandes.
Delille.

— Fig. : Les tempéraments timorés, sans cesse agenouillés avec effroi devant l’avenir, penchent vers la superstition, comme le prouvent tous les êtres débiles. (Virey.)

AGENOUILLEMENT s. m. (a-je-nou-ille-man, ll mll. — rad. agenouiller). Action de s’agenouiller. Peu usité.

AGENOUILLER v. a. ou tr. (a-je-nou-illé ; ll mll. — rad. genou). Faire mettre à genoux, contraindre quelqu’un à se mettre à genoux : Le maître saisit l’enfant par le collet et l’agenouilla brutalement sur les dalles. Le prêtre fit agenouiller tout le monde. (Raym.)

S’agenouiller, v. pr. Se mettre à genoux dans une intention religieuse, pour prier, adorer, etc. : S’agenouiller devant l’autel, devant une croix. S’agenouiller devant l’évêque. Elle se mêla à la foule des femmes qui, dans ces campagnes, s’agenouillent sur le pavé de l’église. (G. Sand.)

Le peuple s’agenouille, et le pontife austère
Vient bénir le volcan endormi sur la terre.
A. Soumet.