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qui distingue essentiellement l’adjudication de la concession directe.

ADJUGEANT (ad-ju-jan) part. prés. du v. Adjuger : Une académie adjugeant un prix.

ADJUGÉ, ÉE (ad-ju-jé) part. pass. du v. Adjuger. Concédé par adjudication : Fournitures adjugées.

— Par ext. Accordé, concédé, attribué : Le prix fut adjugé à un savant du Nord, qui démontra par A plus B, moins C, divisé par Z, que le mouton devait être coupé. (Volt.) Le prix de vertu a été adjugé à un huissier qui a refusé une succession de 200,000 livres, qu’on voulait lui laisser au préjudice des héritiers naturels. (La Harpe.)

Adjugé ! Expression ellipt. et invar. dont on se sert dans les ventes aux enchères publiques, pour annoncer que la chose est adjugée : Une fois, deux fois, trois fois ; personne ne dit rien ? adjugé ! Un innocent se laisse aller à un signe de tête ; le marteau s’abat : adjugé ! (G. Pelin.)

ADJUGER v. a. ou tr. (ad-ju-jé — lat. adjudicare, même sens ; formé de ad, à ; judicare, juger. — Il prend un e muet après le g devant les voyelles a, o : Il adjugea, nous adjugeons). Accorder, concéder par adjudication : On lui adjuge les meubles juste au moment où elle refuse à sa fondée de pouvoirs de surenchérir. (G. Pelin.) || Se dit de même des fournitures, des travaux proposés au rabais : On lui a adjugé le balayage des rues de Paris, la serrurerie du nouveau palais.

— Par ext. Décerner, attribuer : On lui adjugea le prix tout d’une voix. (Acad.) La France est une terre d’équité ; elle a généralement, en ces cas douteux, adjugé la terre à celui qui travaillait la terre. (Michelet.)

— Prat. Déclarer en jugement qu’une chose appartient à l’une des deux parties qui se la disputent : L’arrêt lui a adjugé le legs qui lui était contesté. (Acad.) L’arrêt qui vous adjuge mon bien doit être cassé. (Beaumarch.) || Adjuger au demandeur ses conclusions, Rendre un jugement conforme aux prétentions du demandeur.

S’adjuger, v. pr. Être adjugé : On parle de pots-de-vin de cinquante mille écus : tout s’adjuge à huis-clos et sans publication.(P.-L. Cour.)

— Par ext. S’approprier, se mettre en possession de : Plus tard l’avoué s’adjugea le titre héréditaire de comte de Ponthieu, et Abbeville devint la capitale de ce comté. (Encycl.) L’arbre éprouvé mûrement, le pic se l’adjuge, s’y établit : là il exerce son art. (Michelet.)

ADJURANT (ad-ju-ran) part. prés. du v. Adjurer : Ses parents l’adjurant de dire la vérité.

ADJURATEUR s. m. (ad-ju-ra-teur — rad. adjurer). Syn. d’exorciste. Peu usité.

ADJURATION s. f. (ad-ju-ra-si-on — lat. adjuratio, même sens ; de adjurare, adjurer). Théol. Formule employée par l’Église catholique pour les exorcismes, et qui commence invariablement par les mots lat. adjuro te, je t’adjure. || L’adjuration est impérative ou déprécatoire, selon que l’on emploie une formule de commandement ou de prière ; expresse ou implicite, suivant qu’on se sert du nom de Dieu, ou qu’on invoque celui de quelqu’une de ses œuvres.

— Dans le langage ordinaire, Prière instante, supplication : L’obstiné ne se rendit qu’après d’instantes adjurations. Il adressa aux parties extrêmes les plus touchantes adjurations. (Mignet.)

ADJURÉ, ÉE (ad-ju-ré) part. pass. du v. Adjurer. Commandé au nom de Dieu.

— Par ext. Invité, pressé, supplié : Adjurée de dire toute la vérité, elle n’a rien répondu.

ADJURER v. a. ou tr. (ad-ju-ré — lat. adjurare, même sens ; de ad, à ; jurare, jurer). Théol. Commander, ordonner au nom de Dieu : Je t’adjure par le Dieu vivant. (Acad.)

— Par ext. Supplier avec instance : Eh bien ! monsieur, rendons-nous près de lui ; adjurons-le au nom de Dieu, devant lequel il va être appelé peut-être, de dire la vérité. (Alex. Dum.) Par votre parole de gentilhomme, monsieur le comte, je vous adjure ici de me dire la vérité. (E. Sue.) Enfin, elle referma la citerne et adjura la déesse d’être favorable aux deux amants. (G. de Nerv.)

Dites à ces palais un éternel adieu,
Enfant, je vous adjure au nom de votre Dieu.
Morel.


|| Prendre à témoin : Oh ! j’adjure ce Dieu aux pieds duquel depuis dix ans je me prosterne chaque jour, j’atteste ce Dieu que je vous avais fait le sacrifice de ma vie. (Alex. Dum.)

S’adjurer, v. pr. Être adjuré.

ADJUTATOIRE adj. (ad-ju-ta-toi-re — lat. adjutatorius, même sens ; de adjutare, aider). Secourable, propre à aider. Vieux.

ADJUTEUR s. m. (ad-ju-teur — lat. adjutor, même sens ; de adjutare, aider). Celui qui aide, auxiliaire : Je regardais le bourreau comme un complaisant adjuteur. (J. Jan.)

— Jurispr. anc. Magistrat adjoint à un autre pour l’aider dans ses fonctions.

— Dans l’hist. du Bas-Empire, Chacun des officiers chargés d’aider dans ses fonctions le trésorier du sacré palais.

ADJUTOIR ou ADJUTOIRE s. m. (ad-ju-toir). Secours. Vieux.

ADJUVANT, ANTE adj. (ad-ju-van, an-te — lat. adjuvans, même sens ; part. prés. de adjuvare, aider. Qui aide, auxiliaire.

— s. m. Médicament qu’on fait entrer dans une formule pour seconder l’action de celui qu’on regarde comme plus énergique : Les adjuvants jouissent de propriétés analogues à celles de l’agent thérapeutique principal. Les adjuvants sont fréquemment mis en usage pour disposer les voies digestives à l’action des émétiques et des purgatifs. (Encycl.)

ADLERFELD (Gustave), historien suédois, né près de Stockholm en 1671, tué à la bataille de Pultawa, en 1709, était gentilhomme de la chambre de Charles XII, et suivit ce prince dans toutes ses campagnes. Les Mémoires qu’il écrivit alors ont été publiés sous ce titre : Histoire militaire de Charles XII, roi de Suède. C’est un récit fidèle et impartial des opérations de l’armée suédoise, de 1700 jusqu’à la bataille de Pultawa (1709).

ADLERSCREUTZ (Charles-Jean, comte), général suédois, né en 1757, mort en 1815, se distingua dans la guerre de Finlande et vainquit les Russes à Sikajocki. Il fut, en 1809, le chef avoué de la révolution qui détrôna Gustave IV, et à la suite de laquelle le souverain pouvoir fut déféré au duc de Sudermanie, oncle du roi.

ADLERSPARRE (Georges, comte), général suédois, né en 1760, mort en 1837. Il joua un grand rôle dans la révolution qui précipita Gustave IV du trône, et fut comblé d’honneurs par le nouveau souverain. Il a publié (1830) un ouvrage fort curieux : Documents pour servir à l’histoire de la Suède ancienne, moderne et contemporaine.

AD LIBITUM loc. adv. (ad li-bi-tomm — mots lat. qui signif. à volonté). À volonté, d’une façon ou d’une autre, comme il plaît : Les Russes répètent avec emphase, à tout propos, que la peine de mort est abolie chez eux. Ces hommes comptent pour rien le knout ad libitum et ses cent un coups ! Ils en ont le droit : l’Europe ne les voit pas donner. (Custine.) M. Ricard dispose comme il lui plaît des mouvements du cœur ; il accélère, ralentit ou même interrompt ad libitum le pouls des malades, ce qui est extrêmement commode et utile dans beaucoup de cas. (L. Peisse.) L’esprit ne se rappelle point les choses ad libitum ; et pour que la réflexion se tourne sur un souvenir, il faut déjà que ce souvenir soit présent. (Bautain.) Je fus obligé de reconnaitre que j’avais fabriqué à mon usage un Vésuve d’invention, une île de Capri ad libitum, une Ischia factice, un faux cap de Misène, une Chiasa manquée, un Portici plein d’erreurs et un Naples incomplet. ( Paul de Musset.)

— Mus. Mots mis au commencement ou dans le cours d’un morceau de musique, pour indiquer que l’exécutant peut donner carrière à son imagination, presser ou ralentir le mouvement. Sur une partition ces mots désignent une partie qui n’est pas indispensable et qu’on peut supprimer.

AD LITEM loc. adv. (ad li-tèmm — mots lat. qui signif. Pour un procès). Jurispr. Mandat ad litem ; procuration ad litem, Que l’on donne spécialement pour tel procès.

AD LITTERAM loc. adv. (ad litt-té-ramm — mots lat. qui signif. à la lettre). À la lettre, littéralement : Quand on cite un auteur, on doit le citer ad litteram.

ADLUMIE s. f. (ad-lu-mî). Bot. Petite plante indigène de l’Amérique septentrionale.

AD MAJOREM DEI GLORIAM (ad ma-jo-rèmm dé-i glo-ri-amm — mots lat. qui signif. Pour la plus grande gloire de Dieu). Devise de la Compagnie de Jésus, dont les initiales A. M. D. G. servent d’épigraphe à la plupart des livres émanés de cette Compagnie.

Au temps où florissaient à Montrouge et à Saint-Acheul les maisons d’éducation de la Compagnie de Jésus, la célèbre devise jouait un rôle important dans la discipline. Le révérend père fouetteur (ceux qui ont été placés sous sa main pourraient l’attester) avait fait graver les quatre initiales sur le manche du terrible martinet. La gent écolière était fouettée ad majorem Dei gloriam, gloire dont elle se serait sans doute fort bien passée.

La devise des jésuites est devenue proverbiale, et on la rencontre souvent dans les prosateurs français :

« Oui, que du fond de ses ateliers, de ses fabriques, de ses ports, de ses arsenaux, l’industrie, par toutes les âmes qu’elle tient sous sa domination, dise de sa grande voix : Ad majorem Dei gloriam ! et le monde va marcher de progrès en progrès vers le terme suprême de sa destinée. Cette parole, c’est la formule du progrès matériel, c’est la formule du progrès moral, c’est la formule de tous les progrès à la plus grande gloire de Dieu ! Ad majorem Dei gloriam ! »         Le Père Félix.

« Les agents du clergé sont d’autant plus infatigables qu’aucune affection humaine n’occupe leur âme, et que, dans la solitude que leur fait la religion, ils trouvent une sorte de volupté misanthropique à procurer de toutes leurs forces la défaite de la société, ad majorem Dei gloriam ! »         P.-J. Proudhon.

« Pourquoi ces révolutions, avec leurs déviations et leurs retours, leurs catastrophes et leurs crimes ? Pourquoi ces crises terribles qui semblent annoncer aux sociétés leur dernière heure ; ces tremblements parmi les peuples, ces grandes désolations de l’histoire ? Écoutez Bossuet, écoutez tous ceux que la foi humilie sous son joug salutaire ; ils vous répondront que les vues de la Providence sont inaccessibles à la prudence de l’homme, et que tout arrive pour la plus grande gloire de Dieu : Ad majorem Dei gloriam ! »     P.-J. Proudhon.

— Dans l’application, cette phrase subit quelquefois une légère modification ; et c’est alors le mot Dei (Dieu) qui est remplacé par un autre mot en rapport avec l’idée particulière que l’on veut exprimer. En 1791, le journal l’Apocalypse, fondé pour la défense du trône et de l’autel, prit pour épigraphe : Ad majorem regis gloriam, pour la plus grande gloire du roi :

« Je vous envoie, mon cher ami, ma réponse au cardinal Albéroni. Vous ferez de sa lettre et de la mienne l’usage que vous croirez le plus propre, ad majorem rei litterariœ gloriam (pour la plus grande gloire de la littérature). »

Voltaire.

ADMÈTE, roi de Phères, en Thessalie, l’un des Argonautes, donna l’hospitalité à Apollon banni de l’Olympe, et lui confia ses troupeaux.

ADMETTANT (ad-mé-tan) part. prés. du v. Admettre.

ADMETTRE v. a. ou tr. (ad-mè-tre — lat. admittere, même sens, formé de ad, auprès ; mittere, envoyer. — J’admets, tu admets, il admet, nous admettons, vous admettez, ils admettent. J’admettais, nous admettions. J’admis, nous admîmes. J’admettrai, nous admettrons. J’admettrais, nous admettrions. Admets, admettons, admettez. Que j’admette, que nous admettions. Que j’admisse, que nous admissions. Admettant. Admis, admise). Recevoir, agréer, faire participer à un avantage : Admettre quelqu’un dans sa société, à sa table. Admettre quelqu’un au rang, au nombre de ses amis. (Acad.) Malgré une vive opposition, l’assemblée admit ce représentant. (Encycl.) Aristote n’admet dans la fable que les animaux ; il en exclut les hommes et les plantes. (La Font.) Caron admit dans sa barque le jeune Grec. (Fén.) Dans ses soirées intimes, elle n’admettait que des personnes de choix. (Balz.) Crois-tu qu’un prêtre t’admettrait à la communion catholique après un mariage turc ? (G. Sand.)

En vous le produisant, je ne crains point le blâme
D’avoir admis chez vous un profane, madame.
Molière.


|| Dans ce sens, il peut avoir pour complément un nom de chose : Les Provinces-Unies admettent dans leur sein toutes les religions par tolérance politique. (Volt.)

— Par ext. Reconnaître comme vrai, comme existant : Tout le monde admet aujourd’hui que le soleil est au centre de notre système planétaire. Admettre tous les récits de magie ou les nier tous paraît un égal inconvénient. (La Bruy.) Nous n’admettons pour vérités historiques que celles qui sont garanties. (Volt.) La saine philosophie doit admettre toutes les théories complètes. (J. Droz.) Avant de raisonner, il faut admettre une infinité de choses sans démonstration et sans raison. (Ventura.) L’éclectisme philosophique admet un Dieu sans action dans la société. (De Bonald.) Les femmes n’admettent le fatalisme que pour justifier toutes leurs fautes. (St-Omer.) L’homme demeure longtemps avant d’admettre qu’il ne soit pas le centre de toutes choses. (B. Const.)

. . . . . . . Mon cœur, qui s’ignore,
Peut-il admettre un Dieu que mon amant abhorre ?
Voltaire.


|| Souffrir, comporter, permettre ; dans ce sens il s’emploie souvent avec la négation : Cette affaire n’admet point de retard. Il n’y avait point d’homme si souillé que la religion du Christ n’admît à repentir. (Chateaub.) Il lui répondit avec un accent qui n’admettait pas de réplique. (E. Sue.)

L’honneur qu’on doit Dieu n’admet point de partage.
L. Racine.
Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme,
Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme.
Boileau.


|| Accueillir favorablement, trouver bon, valable : Admettre une prière, une requête. Admettre les raisons, les excuses de quelqu’un.

Donne des cautions, sois sûr, si tu m’abuses,
Que je n’admettrai point tes mauvaises excuses.
Voltaire.

Admettre quelqu’un à se justifier, Permettre à cette personne d’exposer tout ce qu’elle a à dire pour sa justification. On dit de même, Admettre quelqu’un à ses preuves justificatives ; Admettre quelqu’un à faire preuve. (Acad.)

— Douanes. Admettre temporairement, Recevoir en franchise, pour un temps déterminé, certaines marchandises étrangères : On admet aussi temporairement les ustensiles, les machines, les instruments, etc., pourvu qu’il s’agisse d’opérations isolées et peu considérables.

S’admettre, v. pr. Être agréé, admis, reçu : De pareilles raisons ne peuvent s’admettre.

Syn. Admettre, recevoir. On admet dans sa familiarité ceux qu’on en juge dignes ; on reçoit dans les sociétés ceux qui y sont présentés. Recevoir a rapport au fait, et admettre au droit : Romulus reçut les peuples vaincus comme membres de l’État, et les admit à tous les priviléges des sujets naturels. (Roll.)

Antonymes. Chasser, éconduire, éliminer, exclure, expulser, renvoyer, repousser.

ADMINICULE s. m. (ad-mi-ni-ku-le — du lat. adminiculum, soutien). Jurispr. Circonstance qui, dans un procès, peut servir à former, à compléter une preuve : Il n’y a pas de preuves formelles, il n’y a que des adminicules. (Acad.) || Dans le langage ordinaire, Secours, moyen auxiliaire : Nos instruments, nos forges, nos marteaux, ne sont point des moyens uniques, puisque la nature, dénuée de ces adminicules de notre art, ne laisse pas de produire du fer assez semblable à celui de nos forges. (Buff.)

— Fig. : La justice doit exister par elle-même et se démontrer à la conscience sans adminicule étranger. (Proudh.)

— Méd. Ce qui peut faciliter l’effet d’un remède.

— Zool. Petites dents qui garnissent l’abdomen des nymphes souterraines et facilitent leur sortie de terre.

— Bot. Appui, soutien d’une plante.

— Numism. Adminicules, Ornements qui entourent la figure d’une médaille.

ADMINISTRANT (ad-mi-ni-stran) part. prés. du v. Administrer.

ADMINISTRANT, ANTE adj. et s. (ad-mi-ni-stran, an-te — rad. administrer). Qui est chargé de l’administration : Les dames administrantes d’une société de bienfaisance. Dans le ministère de l’instruction publique, il y a la partie enseignante et la partie administrante. (Littré.)

ADMINISTRATEUR, TRICE s. (ad-mi-ni-stra-teur, tri-se — lat. administrator, même sens ; de administrare, veiller à). Personne qui administre, qui régit les biens d’un particulier, d’une compagnie, d’une communauté, etc. : Cette abbesse fut une bonne administratrice. (Acad.) Il n’est presque aucune science qui ne puisse fournir à l’administrateur d’utiles conseils. (J.-B. Say.) Les administrateurs des chemins de fer à Londres ont réduit à trente centimes le parcours du chemin sur toutes les lignes jusqu’à vingt kilomètres de la capitale. (J.-M. Cayla.) || Fonctionnaire chargé d’une administration publique : Nous avions à table le maire du pays, administrateur fort habile d’une commune fort pauvre. (Scribe.) Le curé est administrateur de son église et des bienfaits de la charité. (Lamart.)

— Absol. Celui qui entend bien l’administration, qui a les qualités propres à cet emploi : Ce préfet, ce maire n’est pas un administrateur. À toutes les connaissances, il faut que l’homme d’État ajoute les connaissances plus vulgaires, mais non moins nécessaires, de l’administrateur. (Thiers.)

— Peut s’employer adjectiv. : N’étant pas morte civilement, elle reste administratrice de ses biens. (Encycl.) Il apprit la pratique des affaires, et devint politique et administrateur. (Mignet.)

ADMINISTRATIF, IVE adj. (ad-mi-ni-stra-tif, i-ve — lat. administrativus, même sens ; de administrare, veiller à). Qui a rapport à l’administration, qui concerne l’administration : Le pouvoir administratif doit nécessairement finir par dominer le pouvoir militaire. (St-Sim.) Au sommet de la hiérarchie administratrive se trouve placée l’autorité royale. (Cormen.) Ce travail n’était pour lui qu’un délassement de ses fonctions administratives. (Arnault.) || En parlant des personnes, Qui fait partie d’une administration : Je le déclare pour ceux de mes amis qui chercheraient à mettre en contradiction l’homme politique et l’homme administratif. (Cormen.) Pour lancer le poëte, il donna un dîner où se trouvèrent toutes les sommités administratives. (Balz.)

Corps administratif, Ensemble de tous les hauts fonctionnaires qui concourent à l’administration de l’État. || Police administrative, Ensemble des lois et règlements qui ont pour but de maintenir l’ordre dans la société. || Division administrative, Celle d’après laquelle un gouvernement partage en provinces, cercles, départements, etc., le territoire qui lui est soumis : La division administrative de la France comprend des départements, des arrondissements, des cantons et des communes. || Chacune de ces divisions, administrée par un fonctionnaire particulier : Les départements sont les principales divisions administratives de la France.

ADMINISTRATION s. f. (ad-mi-ni-stra-si-on — du lat. administratio, service). Action d’administrer les affaires publiques ou privées : L’administration d’un État, d’une province. L’administration des finances de l’État, des revenus d’un hospice. L’administration des biens d’un interdit, d’un orphelin. Jonathan prit l’administration du royaume. (Boss.) Cherchez dans vos impositions et dans vos administrations publiques ces proportions de justice et de charité. (Fléch.) Avant mon départ, je le priai de se charger de l’éducation de ma fille et de l’administration de mes revenus. (Le Sage.) || Pouvoir administratif ; exercice de l’autorité : Charlemagne, comme tous les grands hommes, par l’attraction naturelle du génie, concentra