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ACRATHÈRE s. m. (a-kra-tè-re — du gr. akra, sommet ; athèr, eros, barbe d’épi). Bot. Genre de graminées. La seule plante de ce genre est originaire du Népaul.

ACRATIE s. f. (a-kra-tî — du gr. a priv. ; kratos, force). Pathol. Manque de forces absolu.

ACRATISME s. m. (a-kra-ti-sme — du gr. akratizò, je bois du vin pur). Le premier des quatre repas des Grecs, le déjeuner.

ACRATOPHORE s. m. (a-kra-to-fo-re — du gr. akraton, vin pur, et pherò, je porte). Vase dans lequel les anciens Romains plaçaient sur la table le vin pur. || Adj. Un des surnoms de Bacchus.

ACRATOPOTE adj. (a-kra-to-pott — du gr. akratos, vin pur ; poteos, qui boit). Qui boit du vin pur ; surnom de Bacchus.

ACRE s. f. (a-kre — du saxon acker, champ). Mesure de superficie usitée en Angleterre et autrefois dans le nord de la France, et dont la contenance a beaucoup varié. En Angleterre, elle est de quarante ares et demi.

ÂCRE adj. (â-kre — lat. acer). Qui a une saveur brûlante, qui semble brûler le palais : La chaux est âcre et brûlante sur la langue. La saveur âcre indique le plus souvent des plantes vénéneuses. || Qui affecte fortement ou désagréablement l’odorat : Une fumée âcre et fétide empoisonnait l’atmosphère. (G. Sand.) Le pauvre grillon chante sous l’herbe, enivré de l’âcre odeur des foins fraîchement coupés. (Alex. Dum.) Les haies de romarins fleurissent tout l’hiver, et attirent, par leur âcre parfum, les artistes ailés qui travaillent sur l’Hymette. (E. About.) || Aigu ; criard, qui produit une sensation désagréable sur l’organe de l’ouïe :

Peste soit du fausset de l’âcre cornemuse ! Piis.


|| Se dit en pathologie d’une chaleur ardente, accompagnée d’une sensation de picotement.

— Par ext. : Sang âcre, bile âcre, humeurs âcres. Quant au vieux Tibère, c’était un scélérat raffiné et poltron, qu’un sang âcre et un esprit défiant portaient au crime avec prudence. (Joubert.)

— Fig. Mordant, piquant, revêche : Il se donna la satisfaction de lui reprocher sa lésinerie dans les termes les plus âcres, les plus blessants qu’il put trouver. (G. Sand.) La pauvre femme subissait les pointilleries injurieuses et les attaques lancinantes d’une âcre opposition. (Balz.) Ses duretés, sa parole âcre et incisive, ont élevé entre lui et moi une barrière infranchissable. (Baron de Montaran.) || Se dit du regard : Elle, fascinée par ce regard âcre et brûlant, murmurait en fermant ses yeux appesantis. (E. Sue.)

— s. m. Méd. La médecine humorale donnait le nom d’âcres à certains principes auxquels elle attribuait une action irritante particulière : L’âcre vénérien ; l’âcre dartreux.

Syn. Âcre, acerbe, acide, acrimonieux, aigre. V. Acerbe.

ACRE ou SAINT-JEAN D’ACRE, l’ancienne Ptolémaïs, ville forte de la Turquie d’Asie (Syrie), chef-lieu de pachalik, sur la Méditerranée, au pied du Carmel, 20,000 hab. C’était une ville florissante sous les Ptolémées. Enlevée aux Sarrasins par les premiers croisés en 1104, reprise par Saladin, prise de nouveau en 1191 par Philippe-Auguste et Richard Cœur-de-Lion, elle reçut alors le nom de Saint-Jean d’Acre, d’une magnifique église qu’y élevèrent les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Reprise par les Turcs et ruinée, elle se releva au xviiie siècle sous le pacha Djezzar et résista, en 1799, à Bonaparte, qui l’assiégea inutilement pendant deux mois. En 1832, elle fut assiégée et prise par Ibrahim-Pacha, fils de Méhémet-Ali, vice-roi d’Égypte ; bombardée en 1840 par la flotte anglo-austro-turque, elle fut perdue avec toute la Syrie pour le vice-roi d’Égypte et rendue au sultan. On y trouve un mélange bizarre de Turcs, de Grecs, d’Arabes, de Druses, de Maronites et d’Arméniens.

ACRE (Siéges de St-Jean d’). Deux siéges longs et meurtriers ont rendu célèbre le nom de cette ville.

Premier siége. En 1189, Philippe-Auguste et Richard Cœur-de-Lion s’embarquèrent en même temps pour la troisième croisade, et cinglèrent vers St-Jean d’Acre, que Gui de Lusignan, le faible roi de Jérusalem, assiégeait vainement depuis deux ans. Philippe arriva le premier au camp des chrétiens. Sa renommée, sa bravoure, les renforts puissants qu’il amenait a sa suite, changèrent rapidement la face des événements. Des assauts terribles furent livrés à la ville, que Philippe se refusa même à emporter, par un chevaleresque sentiment de courtoisie envers le roi d’Angleterre, qui n’était point encore arrivé. Le bouillant Richard parut enfin, et d’abord une harmonie généreuse sembla régner entre les deux souverains, qu’on vit se partager loyalement l’honneur et le danger. Lorsque le monarque français attaquait la ville, l’anglais gardait la tranchée ; le jour suivant Richard conduisait l’assaut et Philippe pourvoyait à son tour à la sûreté des assiégeants. Mais une rivalité haineuse ne tarda point à les diviser ; des dissensions, des troubles éclatèrent, et plusieurs fois Français et Anglais, venus de si loin apporter leur épée au service d’une cause sainte, furent sur le point de donner aux musulmans le spectacle honteux d’une lutte fratricide entre des princes chrétiens. Leur intérêt, les représentations des hauts barons parvinrent à imposer momentanément silence à la voix de leur ressentiment, et le siége fut poussé avec une vigueur croissante, qui força enfin Ptolémaïs à ouvrir ses portes aux croisés (1191). La capitulation portait que les Sarrasins restitueraient la vraie croix, prise à la bataille de Tibériade ; qu’ils briseraient les fers de tous les chrétiens prisonniers, et qu’ils payeraient aux deux rois, pour les frais de la guerre, deux cent mille besants d’or. L’orgueilleux Saladin refusa de ratiner ces humiliantes conditions. Le prince anglais s’en vengea par une cruauté qui était trop dans les mœurs du temps ; il fit couper la tête à cinq ou six mille captifs turcs, et ne se réserva que les principaux chefs, dont sa cupidité attendait une riche rançon. Ce siége sanglant moissonna l’élite de la noblesse française ; près de trois cent mille hommes y perdirent la vie. C’est devant les murs de Ptolémaïs que périt le jeune et infortuné Raoul de Coucy, l’amant de la belle Gabrielle de Vergy (V. ce nom), dont le théâtre et le roman ont rendu le nom si populaire.

Deuxième siége. Tandis que Bonaparte s’occupait d’organiser en Égypte une administration toute française, il apprit tout à coup la déclaration de guerre de la Turquie, et les préparatifs menaçants qu’elle faisait contre lui, de concert avec les Anglais. Il sentit sur-le-champ sa position, et voulut, suivant sa tactique favorite, déconcerter l’ennemi par la rapidité de ses attaques. Profitant de l’hiver (1798-1799) pour traverser le désert qui sépare l’Égypte de la Syrie, il résolut d’aller disperser les rassemblements qui se formaient à Acre et dans les villes principales, et se mit en marche le 1er février, à la tête des divisions Kléber, Régnier, Bon, Lannes et Murat, fortes d’environ treize mille hommes. En quelques semaines il emporta le fort d’El-Arisch, Gazah, Jaffa, et parut ensuite devant St-Jean d’Acre, situé au pied du mont Carmel. La Syrie était à lui s’il parvenait à s’emparer de cette ville ; mais elle était défendue par le chef de toutes les forces turques en Syrie, le pacha Djezzar, que sa cruauté et sa haine profonde contre les Français ont rendu célèbre ; par le commodore anglais Sidney-Smith, l’incendiaire de Toulon, et par un émigré français, Phélippeaux, officier du génie du plus grand mérite. Ce dernier répara les fortifications de la place, et Sidney-Smith la fournit d’ingénieurs, de pointeurs, de canonniers et de munitions, tandis que Bonaparte, privé de son artillerie de siége, qui lui avait été enlevée sur mer par les Anglais, ne pouvait faire entrer en ligne qu’une caronade de trente-deux, quatre pièces de douze, huit obusiers, et une trentaine de pièces de quatre. Il manquait même de boulets, mais il imagina un singulier moyen pour s’en procurer. Il faisait avancer quelques cavaliers sur la plage ; à cette vue Sidney-Smith faisait un feu roulant de toutes ses batteries, et les soldats, auxquels on donnait cinq sous par boulet, allaient les ramasser au milieu de la canonnade et de rires universels.

La tranchée s’ouvrit le 20 mars, à 150 mètres du corps de la place, et cinq jours après on se présenta à l’assaut. Mais les Français se virent arrêtés par un fossé de quinze pieds, revêtu d’une forte contrescarpe. Le 28 mars, la mine ayant joué de nouveau, vingt-cinq grenadiers, conduits par le jeune adjudant Mailly, s’élancent au milieu d’un feu terrible jusqu’à la contrescarpe et y plantent leurs échelles. Déjà les Turcs fuient épouvantés, mais l’intrépide Mailly tombe frappé à mort, deux adjudants généraux sont tués à la tête de leurs bataillons, et les assaillants déconcertés reviennent sur leurs pas. Tandis que ces sanglants assauts décimaient les troupes françaises, Acre recevait plusieurs mille hommes de renfort, une grande quantité de canonniers exercés à l’européenne et des munitions immenses. Cependant, chaque fois que les Turcs veulent exécuter une sortie, ils sont refoulés dans la place avec d’énormes pertes. Mais Bonaparte apprend que la grande armée turque s’avance contre lui. Aussitôt il envoie Kléber à sa rencontre, le suit bientôt lui-même, écrase les Turcs à la bataille du Mont-Thabor (16 avril), et revient continuer les opérations du siége. Mais vainement il multiplie les assauts, vainement ses troupes multiplient les prodiges de valeur. Il a devant lui et autour de lui des obstacles que tout son génie est impuissant à briser. D’un côté se trouvaient toutes les ressources de l’art et de la nature pour la défense, et de l’autre un courage invincible, mais dénué de moyens matériels pour atteindre un ennemi maître de la mer, qui foudroyait chaque jour les Français derrière des remparts sans cesse renaissants, et recevait continuellement des troupes fraîches dans ses murs. Bonaparte, lui, avec une artillerie de siége insuffisante, est encore obligé de ménager des munitions qu’il ne peut renouveler, une poignée de soldats qu’il ne peut remplacer, et dont la peste, ce fléau de l’Orient, dévore les bataillons brûlés par le soleil ardent de ce climat. Déjà nos plus braves généraux sont blessés ; Caffarelli a trouvé la mort dans la tranchée ; mais l’indomptable ténacité de Bonaparte n’a point encore fléchi devant l’arrêt immuable de la fortune. Apprenant qu’une armée de douze mille hommes est arrivée le 7 mai dans le port d’Acre, il calcule aussitôt qu’elle ne peut pas être débarquée avant six heures, et il profite de la nuit pour faire envahir la brèche que le canon vient de pratiquer. Les Français s’emparent des travaux de l’ennemi, les comblent, enclouent les pièces, égorgent tout ce qui s’oppose à leur furie. Malheureusement les Turcs sont débarqués, ils s’avancent en bataille et présentent une masse effrayante, impossible à percer. Le général Rambaut est tué, Lannes est blessé, et l’ennemi exécute une sortie vigoureuse ; mais les troupes de siége le ramènent dans la place, après en avoir fatt un carnage épouvantable et lui avoir enlevé huit cents prisonniers. Obstiné jusqu’à la fureur, Bonaparte ordonne, le 10 mai, un dernier assaut. On y monte avec la même intrépidité, on escalade la brèche, mais on ne peut la dépasser : une armée entière gardait la place et en défendait toutes les issues.

Il y avait deux mois que les Français étaient devant Acre ; nous avions fait des pertes irréparables, et il eût été imprudent de s’exposer à en faire davantage. D’ailleurs, Bonaparte avait réalisé le fond de ses projets, puisqu’il avait détruit les rassemblements formés en Syrie, et que de ce côté l’ennemi se trouvait réduit à l’impuissance d’agir. Quant à la partie brillante de ces mêmes projets, quant à ces vagues et merveilleuses espérances de conquêtes orientales, à ce projet gigantesque qu’on prêtait à son ardente imagination, de marcher sur Constantinople pour s’en emparer, et de révolutionner le monde par l’Orient, il fallait y renoncer pour ramener ses regards sur l’Europe. Il se décida enfin à lever le siége ; mais son regret fut tel, que, malgré sa destinée inouïe, on lui a entendu répéter souvent, en parlant de Sidney-Smith : Cet homme m’a fait manquer ma fortune. Toutefois, avant de quitter St-Jean d’Acre, il voulut laisser une terrible trace de son passage. Il ordonna de continuer le feu des mortiers et des canons pendant les préparatifs du départ, et fit employer le reste des munitions de siége à raser les fortifications, le palais de Djezzar et tous les édifices publics. Étonnés de ce feu terrible, les Turcs font deux sorties, mais ils sont mitraillés et se hâtent de rentrer dans leurs places d’armes. Pendant ce temps, Bonaparte faisait remplacer l’artillerie de siége par des pièces de campagne, réduisait en cendres les magasins et les maisons des environs, et faisait détruire un aqueduc de plusieurs lieues qui conduisait les eaux dans la ville. Le 20 mai, deux mois après avoir ouvert la tranchée, il reprit la route du désert, ayant perdu par le feu, les fatigues ou les maladies, près du tiers de son armée d’expédition, c’est-à-dire environ quatre mille hommes, sans compter douze cents blessés qu’il emmenait avec fui. Il ravagea tout le pays sur son passage, y imprima une profonde terreur, et fit sauter les fortifications de Jaffa. Il rentra enfin en Égypte après une expédition de trois mois, remplie d’événements merveilleux qui ont rendu son nom à jamais légendaire en Orient.

ACRÉE s. f. (a-kré). Entom. Genre d’insectes lépidoptères, de la famille des diurnes, répandu dans les régions tropicales des deux continents.

ACREMENT s. m. Sorte de pelleterie ou de cuir en usage en Turquie.

ÂCREMENT adv. (a-kre-man — rad. âcre). D’une manière âcre, piquante : Qui reprend plus âcrement que les bigots ?

ACRÉMONIEN, ENNE adj. (a-kré-mo-ni-ain, è-ne — rad. acrémonion). Bot. Qui ressemble à un acrémonion, || s. m. pl. Bot. Nom donné à une famille de champignons.

ACRÉMONION s. m. (a-kré-mo-ni-on — du gr. akros, sommet). Bot. Petit champignon qui pousse sur les feuilles du hêtre et du chêne presque pourries.

ÂCRETÉ s. f. (â-kre-té — rad. âcre). Qualité de ce qui est âcre : Quand les arbres sont greffés, les fruits qu’ils portent perdent beaucoup de leur âcreté. (Trév.) C’est à l’âcreté du sang et surtout à celle des humeurs qu’il faut attribuer la fureur de beaucoup d’hommes. (***)

— Fig. Qualité de ce qui est mordant, piquant ; se dit du style, du ton, des paroles : Il parla longtemps sur ce ton avec une âcreté inouïe. (G. Sand.) Il fut soutenu par son son supérieur avec une âcreté toute monastique. (J. ***.) Lucien comprit à l’air aigre qui glaçait cette figure envieuse, l’âcreté des reparties que ce journaliste semait dans sa conversation. (Balz.) L’ironie, chez Le Sage, n’a aucune âcreté comme chez Voltaire. (Ste-Beuve.)

— En parlant des sentiments : Il s’aperçut que ce rigorisme outré avait sa source dans l’âcreté de sa haine envieuse contre tout ce qui lui était supérieur. (E. Sue.) || Amertume : L’âcreté de mes pleurs. (Lamart.) || Expression revêche, maussade de la physionomie : Sa physionomie reprit tout à coup son âcreté ordinaire. (Fr. Soulié.)

Syn. Âcreté, acrimonie, aigreur. L’âcreté marque de la haine : Il a de l’âcreté dans l’humeur. (Acad.) L’acrimonie est une disposition constante à l’âcreté : Il y a de l’acrimonie dans son caractère, dans ses discours. (Acad.) L’aigreur est plutôt une disposition à mal prendre tout ce qu’on fait et ce qu’on dit : S’emporter dans la dispute à des mouvements d’aigreur. (Pasc.)

ACRIBELLE s. f. (a-kri-bè-le). Mus. Espèce de corde qui sert pour les instruments à archet : Les acribelles ont eu beaucoup de peine à triompher de la routine, mais aujourd’hui elles jouissent d’une grande vogue. (F. Clément.)

ACRIBOLOGIE s. f. (a-kri-bo-lo-jî — du gr. akribologia, recherche, soin minutieux). Choix rigoureux du mot, précision dans le style.

ACRIBOMÈTRE s. m. (a-kri-bo-mè-tre — du gr. akribès, exact ; metron, mesure). Instrument destiné à mesurer les objets très-petits.

ACRIDIE s. f. (a-kri-dî — du gr. akris, akridos, sauterelle). Entom. Genre d’orthoptères qui ressemblent aux sauterelles. V. Criquet.

ACRIDIEN, ENNE adj. (a-kri-di-ain, è-ne — rad. acridie). Qui ressemble à une sauterelle.

— s. m. pl. Famille d’insectes de l’ordre des orthoptères : Les acridiens sont répandus dans toutes les parties du monde, et dans presque toutes en très-grand nombre. (D’Orbigny.) La plupart des acridiens exécutent leur chant par le frottement des pattes postérieures contre les élytres. (D’Orbigny.) || On dit aussi acridites.

ACRIDITES s. m. pl. (a-kri-di-te — rad. acridie). Entom. Famille d’insectes de l’ordre des orthoptères : Les acridites ont quelquefois les ailes agréablement variées de rouge et de bleu. (Boitard.) || On dit aussi acridiens. V. ce mot.

ACRIDOCARPE s. m. (a-kri-do-kar-pe — du gr. akris, idos, sauterelle ; karpos, fruit). Bot. Genre de plantes de l’Amérique, dont le fruit a quelque ressemblance avec la sauterelle.

ACRIDOGÈNE adj. (a-kri-do-jè-ne — du gr. akris, sauterelle ; généa, produit). Qui est occasionné par les sauterelles.

ACRIDOGÉNOSE s. f. (a-kri-do-jé-no-ze — du gr. akris, sauterelle ; génos, naissance). Maladie des végétaux occasionnée par les sauterelles.

ACRIDOPHAGE adj. et s. (a-kri-do-fa-je — du gr. akris, sauterelle ; phagò, je mange). Qui se nourrit de sauterelles : En Afrique, il y a des peuples acridophages. (Encycl.) || Niébuhr, témoin oculaire, rapporte que les Arabes font griller ces insectes sur du charbon, et les mangent en grande quantité.

ACRIDOPHAGIE s. f. (a-kri-do-fa-jî — rad. acridophage). Habitude de manger des sauterelles.

ACRIDOTÈRE s. m. (a-kri-do-tè-re — du gr. akris, sauterelle ; thèrào, je chasse). Ornith. Genre d’oiseaux restreint aux seules espèces des martins qui sont destructeurs des sauterelles.

ACRIMONIE s. f. (a-kri-mo-nî — du lat. acrimonia). Âcreté, acidité, âpreté : La médecine aujoud’hui ne croit plus à l’acrimonie des humeurs.

— Fig. Maussaderie, aigreur : Ces malheurs firent sur l’esprit du froid littérateur une impression profonde ; l’acrimonie de son caractère s’en accrut. (B. Constant.) Il est facile de voir, à la teinte d’acrimonie et de colère qui règne dans toute cette lettre, qu’Ina cherche peut-être à s’exagérer à elle-même les torts de son amant. (E. Sue.) Peut s’empl. au pluriel : Mademoiselle était, sans s’en douter, très-heureuse de ces petites querelles qui servaient d’émonctoire à ses acrimonies. (Balz.)

Syn. Acrimonie, âcreté, aigreur. V. Âcreté.

ACRIMONIEUX, EUSE adj. (a-kri-mo-ni-eu, eu-ze — rad. acrimonie). Âcre, qui a de l’acrimonie : Ces sels sont acrimonieux. (Acad.)

— Fig. Aigre, mordant : Les critiques de profession prouvent trop souvent qu’on peut être acrimonieux sans être piquant. (Carp.) L’acrimonieux Linguet fut partisan tour à tour des jésuites et des philosophes, du paradoxe et de la vérité. (Lerminier.)

Syn. Acrimonieux, acerbe, acide, âcre, aigre. V. Acerbe.

ACRIMONIEUSEMENT adv. (a-kri-mo-ni-eu-ze-man — rad. acrimonieux). D’une manière acrimonieuse, avec acrimonie : Repartir acrimonieusement.

ACRINIE s. f. (a-kri-nî — du gr. a priv. ; krinò, je sépare). Méd. Diminution, absence d’une sécrétion.

ACRISIE s. f. ( a-kri-zî — du gr. a priv. ; krisis, crise). Méd. Absence de crise dans la guérison d’une maladie.

ACRISIUS, arrière petit-fils de Danaüs et père de Danaé, appartient plutôt à la mythologie qu’à l’histoire. Il chassa son frère Prœtus du royaume d’Argos (1361 av. J.-C.), et fut tué par son petit-fils Persée.

ACRITES s. m. pl. (a-kri-te — du gr. akritos, confus). Zool. Division du règne animal, comprenant les infusoires, les polypes et une partie des intestinaux.

ACRITIQUE adj. (a-kri-ti-ke — rad. acrisie). Pathol. Qui a lieu sans crise, qui n’annonce pas de crise : Pouls acritique.

ACROAMA s. m. (a-kro-a-ma — du gr. akroaomai, entendre). Dans l’ancien théâtre grec, Intermède de musique instrumentale dans les jeux publics. || Chez les Romains, Récréation dramatique ou musicale dans les maisons particulières, et lecture faite par un esclave.

ACROAMATIQUE ou ACROATIQUE adj. (a-kro-a-ma-ti-ke, a-kro-a-ti-ke — du gr. akroaomai, entendre, écouter les leçons d’un maître). Se dit de certaines doctrines non écrites, mais transmises oralement à un petit nombre d’élus, particulièrem. des doctrines d’Aristote.