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ques, les fougères, les équisétacées et les masiléacées. Les espèces d’acotylédones formaient par leur nombre la majeure partie de la végétation du monde antédiluvien. On les trouve surtout dans les schistes bitumineux qui accompagnent les couches de houille.

ACOTYLÉDONIE s. f. (a-ko-ti-lé-do-nî — rad. acotylédon). Bot. État d’une plante dont les graines sont privées de cotylédons. || Nom de la première classe du règne végétal, comprenant toutes les familles des acotylédones.

ACOTYLOPHORE adj. (a-ko-ti-lo-fo-re — du gr. a priv. ; kotulè, cavité ; phoros, qui porte). Hist. nat. Qui n’a point de suçoir. || Acotylophores, s. m. pl. Famille de vers sans suçoirs.

ACOUCHI s. m. (a-kou-chi). Zool. Animal rongeur du genre agouti ; il est plus petit que l’agouti ordinaire, et sa queue est beaucoup plus longue.

ACOUÉDIN, INE adj, (a-kou-é-dain, i-ne — du gr. akouè, ouïe). Pharm. Qui guérit de la surdité : Eau acouédine.

ACOUMÈTRE s. m. (a-kou-mè-tre — du gr. akouò, j’entends ; metron, mesure). Instrument pour mesurer l’étendue du sens de l’ouïe chez l’homme.

ACOUP s. m. (a-kou — de à et coup). Chose qui se fait brusquement, tout à coup, intempestivemont, à propos de rien, sans suite et sans réflexion : L’évolution sociale en Angleterre ne procède point, comme chez nous, par acoups, par soubresauts. (Bareste.)

— Tactiq. milit. Temps d’arrêt qui survient dans le mouvement d’une troupe et qui en fait onduler le front ; stationnement à contre-temps, départ brusque et désuni : Si le guide d’un peloton ne marche pas également, il occasionne des acoups. (Acad.) On prévient l’effet fâcheux des acoups par l’égalité du pas, le maintien de la carrure. (Gén. Bardin.)

— Equit. et gymn. Temps d’arrêt ou mouvement brusque : Les acoups sont bannis de la bonne équitation. Il faut descendre lentement le long de la corde, en se maintenant avec les mains et les pieds. Il est important de ne donner aucun acoup, aucune secousse sur l’engin conducteur. (Boutigny.)

— L’Académie écrit à-coup ; pl. des à-coup. Nous avons préféré suivre l’orthographe donnée par les ouvrages spéciaux.

ACOUPA s. m. (a-kou-pa). Ichthyol. Espèce de chéilodiptère de l’Amérique septentrionale.

ACOUPI ou ACCOUPI, IE s. (a-kou-pi — rad. coux). Syn. de cocu.

ACOUPIR ou ACCOUPIR v. a. ou tr. (a-kou-pir — rad. coux, cocu). Donner le renom de mari trompé ou de femme trompée.

À COURIR ! loc. adv. (a-kou-rir — de à et courir). Mar. Sorte de commandement, ou plutôt excitation que l’on adresse aux matelots rangés sur une manœuvre, afin qu’ils halent dessus sans que leurs mains s’en dessaisissent et qu’ils fassent effort sur cette manœuvre en courant. (Dict. de Mar.)

ACOUROA s. m. (a-kou-ro-a). Bot. Arbre de la Guyane, dont la graine, pilée avec du saindoux, forme un remède contre les maladies de la peau et principalement les dartres. On l’appelle vulgairement dartrier.

ACOUSMATE s. m. (a-kouss-ma-te — du gr. akousma, ce qu’on entend). Bruit imaginaire, bruit dont on ne voit pas la cause, l’auteur.

ACOUSMATIQUE adj. (a-kouss-ma-ti-ke — rad. acousmate). Se dit d’un bruit que l’on entend sans voir les instruments, les personnes, les causes réelles dont il provient.

— Subst. Nom donné aux disciples de Pythagore, qui, pendant l’espace de cinq années, écoutaient ses leçons cachés derrière un rideau, sans le voir, et en observant le silence le plus rigoureux.

ACOUSMÉTRIQUE ou ACOUSMOMÉTRIQUE adj. (a-kouss-mé-tri-ke — du gr. akousma, son, et metron, mesure). Se dit, selon Récamier, du sens de l’ouïe, le deuxième des seize sens qu’il admettait.

ACOUSTICO-MALLÉEN adj. et s. m. (a-kouss-ti-ko-mal-lé-ain — de acoustique et malléen). Anat. Se dit du muscle externe correspondant au marteau dans l’oreille.

ACOUSTIQUE s. f. (a-kouss-ti-ke — du gr. akoustikè, sous-entendu technè, science du son). Physiq. Science qui traite de tout ce qui se rapporte à la formation, à la transmission, à la propagation du son.

— adj. Qui a rapport au son : Phénomène acoustique. || Qui concerne l’ouïe, qui sert à produire, à modifier, à percevoir les sons : Au bout d’une demi-heure, une communication acoustique existait entre la chambre voisine et la mienne. (E. Sue.)

— Chirurg. Se dit des instruments employés pour corriger la dureté de l’ouïe. || Cornet acoustique, Instrument qu’on introduit dans l’oreille et qui rend les sons plus sensibles : Eh bien, mon vieux ! lui cria le médecin en faisant une espèce de cornet acoustique avec la paume de sa main, voici un camarade. (Balz.)

— Anat. Se dit du conduit ou du nerf par lequel les rayons sonores sont dirigés vers la caisse du tympan : Le nerf acoustique ou auditif transmet au cerveau la sensation des sons.

— Anc. méd. Se disait des médicaments que l’on supposait propres à combattre les différentes maladies de l’organe de l’ouïe : Remèdes acoustiques.

— Antiq. Vases acoustiques, Vases de terre ou de bronze ayant à peu près la forme de cloches, et que les anciens disposaient dans leurs théâtres pour augmenter le volume de la voix des acteurs. Au moyen âge, on s’en est servi aussi dans plusieurs églises.

Encycl. « Si l’on considère, dit M. J.-W. Herschell, les divers cas où se produisent des sons de toute espèce, on trouve qu’ils ont divers points communs : 1o la détermination d’un mouvement dans le corps sonore ; 2o la communication de ce mouvement à l’air ou autre intermédiaire qui est interposé entre le corps sonore et l’oreille ; 3o la propagation de ce mouvement, qui passe d’une molécule à l’autre du corps intermédiaire dans une succession convenable ; 4o la transmission de ce mouvement du milieu ambiant à l’oreille ; 5o celle qui se fait de l’oreille aux nerfs auditifs par un certain mécanisme ; 6o la production de la sensation. » Cette analyse fait saisir dans le phénomène complexe du son deux éléments principaux, qu’il faut distinguer avec soin : 1o la détermination et la propagation du mouvement ; 2o la production de la sensation. Le premier de ces deux éléments est la cause ; le second, l’effet. Le premier appartient à l’acoustique, le second à la physiologie. Si cette distinction de l’impression sensible et de la vibration moléculaire n’avait été faite, le son n’aurait pu devenir un des objets de l’étude des propriétés générales des corps, l’acoustique n’aurait pu se séparer de la musique et de la physiologie pour former une branche très-intéressante et très-étendue de la physique. Il faut remarquer que la sensation du son n’éveille pas la moindre idée du mouvement vibratoire dont elle est le résultat ; mais ce mouvement n’échappe pas au toucher et à la vue, et plusieurs expériences le rendent sensible. Lorsqu’on fait résonner un timbre métallique, le doigt qui le touche légèrement éprouve une suite de pulsations rapides, qui cessent ainsi que le son si la pression exercée par le doigt est trop forte. Si le corps sonore est approché d’une surface liquide d’eau ou de mercure, à l’instant le liquide est vivement projeté, lui présente-t-on une petite balle d’ivoire ou de liége suspendue à un fil, la balle est mise en oscillation comme par des chocs répétés. Une corde d’instrument qui rend un son, lorsqu’on la pince, semble se renfler en son milieu et occuper à la fois tout l’espace qu’elle parcourt rapidement dans ses oscillations.

L’acoustique comprend l’étude de la propagation du son à travers les divers milieux, la théorie des qualités ou caractères, distinctifs du son, celle des échos, celle des intervalles musicaux de la gamme et des accords, celle de la vibration des colonnes d’air et des corps solides, cordes, verges élastiques, plaques et membranes.

Bien que Pythagore et Aristote se soient occupés de la propagation du son et de la nature de l’harmonie, l’acoustique doit être considérée comme une science à peu près toute moderne. Bacon et Galilée en posèrent les bases. Gassendi expliqua, le premier, l’acuité et la gravité des sons par le nombre des vibrations. Otto de Guericke montra que le son ne peut se propager dans le vide ; le père Kircher fit connaître les causes des phénomènes de l’écho ; Newton établit par le calcul que la transmission du son est due à l’élasticité de l’air, ou du corps conducteur ; Joseph Sauveur découvrit les nœuds et les ventres de vibration ; Brook Taylor, Daniel Bernouilli, Euler et d’Alembert, soumirent à l’analyse la théorie des cordes vibrantes. Chladni ouvrit un champ vaste et nouveau à l’acoustique en créant la méthode qui consiste à saupoudrer de sable ou de poussière fine les plaques dont on étudie les vibrations. Cette méthode ingénieuse, qui permet aux vibrations de se traduire aux yeux par les figures qu’elles dessinent, a été perfectionnée dans ces derniers temps par Savart, auquel nous devons une série de belles expériences sur tout ce qui se rapporte au son.

ACOUTI s. m. V. Agouti.

ACQUA-TOFFANA s. f. (a-koua-to-fa-na — de l’ital. acqua, eau ; Toffana, n. de femme). Poison célèbre en Italie dans le xvie et le xviie siècle, et qui était une solution concentrée d’arsenic. Il avait été inventé par une femme nommée la Toffana. Ce poison était aussi appelé acquetta.

ACQUAVIVA ou AQUAVIVA (a-kou-a-vi-va), célèbre famille napolitaine, dont le membre le plus distingué est Claude Acquaviva, général des jésuites (1542-1615), qui gouverna l’ordre avec beaucoup de fermeté et fit dresser l’ordonnance Ratio studiorum, dans laquelle il régla les études, et qui fut supprimée par l’inquisition.

ACQUÉE s. f. (a-ké — du lat. esca, nourriture). Pêch. Syn. de achée.

ACQUER v. a. ou tr. (a-ké). Pêch. Amorcer : Acquer un hameçon. Vieux.

ACQUÉRANT (a-ké-ran) part. prés. du v. Acquérir : Des êtres acquérant de leur vivant, par l’exercice de leurs vertus, des organes d’une nature plus relevée. (J. Reynaud.)

ACQUÉRAU s. m. (a-ké-ro). Art milit. Espèce d’arme à feu en usage au xive siècle. On est porté à croire que les acquéraux étaient de longs tuyaux de fer de faible calibre : Les acquéraux et les bombardes servaient dans les siéges. (Gén. Bardin.)

ACQUÈREMENT s. m. (a-kè-re-man — rad. acquérir). Anc. jurispr. Ce que les époux acquéraient pendant le mariage.

ACQUERESSE s. f. (a-ke-rèss — rad. acquérir). Féminin de acquéreur. Inus. || Pêch. Femme chargée de préparer les haims ou hameçons.

ACQUÉREUR s. m. (a-ké-reur — rad. acquérir). Celui qui acquiert, qui fait l’acquisition d’une chose, et surtout d’un immeuble : Sans doute, l’acquéreur de ce fonds était riche, car il avait fait splendidement peindre et décorer sa boutique. ( E. Sue.) Il le chargea d’entrer en négociation avec les acquéreurs du château et de ses dépendances. (G. Sand.) Le soir, il se rendit acquéreur d’une fort belle maison, sise boulevard de la Madeleine. (Alex. Dum.) Moyennant cinq cent louis, l’acquéreur national rétrocéda ce vieil édifice au légitime propriétaire. (Balz.)

Acquéreur de bonne foi, Celui qui croit tenir la chose du véritable propriétaire. || Acquéreur de mauvaise foi, Celui qui acquiert d’une personne qu’il sait n’être pas légitime propriétaire.

Gramm. Ce mot n’a pas de féminin, et fait acquéreur aux deux genres : Selon que l’administration, au nom de laquelle l’adjudication est ouverte, s’y porte vendeur ou acquéreur, elle a recours à l’une ou à l’autre de ces deux formes. (Ch. Comte.) || Quelques-uns néanmoins écrivent acquéreuse. Au xve et au xvie siècle, on disait acqueretesse et acqueresse.

Syn. Acquéreur, acheteur. V. Acheteur.

ACQUÉRIR v. a. ou tr. (a-ké-rir — du lat. acquirere, même sens. — J’acquiers, tu acquiers, il acquiert, nous acquérons, vous acquérez, ils acquièrent. J’acquérais, nous acquérions. J’acquis, nous acquîmes. J’acquerrai, nous acquerrons. J’acquerrais, nous acquerrions. Acquiers, acquérons, acquérez. Que j’acquière, que tu acquières, qu’il acquière, que nous acquérions, que vous acquériez, qu’ils acquièrent. Que j’acquisse, que nous acquissions. Acquérant. Acquis, ise). Devenir propriétaire par achat d’un immeuble ou d’une chose produisant un revenu : Acquérir une terre, une maison. Acquérir du bien. Les biens qu’ils ont acquis échappent de leurs mains avares. (Fléch.) Caton voulait que l’on acquît des héritages et des maisons où il y plus à semer et à patûrer qu’à balayer et à arroser. (Castel.) C’est un travail presque aussi difficile de conserver la propriété que de l’acquérir.(Proudh.)

— Absol. : Il y a des âmes sales, capables d’une seule volupté, qui est celle d’acquérir. (La Bruy.) La difficulté d’acquérir croît toujours en raison du besoin. (J.-J. Rouss.) Il faut savoir risquer pour acquérir. (E. de Gir.)

La peine d’acquérir, le soin de conserver,
Otent le prix à l’or, qu’on croit si nécessaire.
La Fontaine.

— Par ext. Obtenir, gagner, se procurer par des soins, des efforts, par l’étude, enfin, par un moyen quelconque : Il n’y a pas de moyen plus sûr d’acquérir l’affection des autres que de leur accorder la sienne. (J.-J. Rouss.) C’est par les femmes que les médecins acquièrent leur réputation. (J.-J. Rouss.) Si l’éducation était raisonnée, les hommes acquerraient une très-grande quantité de vérités avec plus de facilité qu’ils ne reçoivent un petit nombre d’erreurs. (Duclos.) On perd beaucoup de soi quand on n’acquiert rien. (Mme  Necker.) Vous n’avez acquis la liberté de la presse qu’à la condition de renoncer à la liberté du langage. (Ch. Nod.) Tout ce que l’homme peut acquérir, il peut le perdre. (Bonald.) Nous n’acquérons rien sans travail, pas même la pensée. (A. Martin.) Souffrir pour la vertu, c’est acquérir un droit au bonheur. (Laténa.) La femme n’acquiert d’importance qu’à mesure que l’homme acquiert du loisir. (St-M. Gir.) Le plus difficile n’est pas d’acquérir la liberté, c’est de la conserver. (L.-N. Bonap.) Celui-là s’enrichit qui acquiert le moyen de satisfaire mieux ses besoins. (Mich. Chev.) L’homme n’est réellement homme et ne vit en homme, que quand il acquiert la conscience de lui-même. (Bautain.) La liberté n’est pas un bien qu’on acquière et qu’on défende en se jouant. (Guizot.) Si tu n’as pas de talent, il faut en acquérir. (G. Sand.) Je passe la moitié de la journée à la bibliothèque Sainte-Geneviève, où j’acquiers l’instruction qui me manque. (Balz.)

On ne renonce point aux grandeurs légitimes ;
On garde sans remords ce qu’on acquiert sans crimes.
Corneille.
Il faut se signaler entre mille rivaux,
Et l’on n’acquiert un nom que par de longs travaux.
Ponsard.

— Absol. Cet acteur, cet auteur, cet artiste, cet orateur, acquiert tous les jours. Ce jeune homme a beaucoup acquis depuis quelque temps. (Acad.) Pour avoir acquis si vite, me dis-je en moi-même, elle a donc été bien malheureuse. (Scribe.)

— En parlant des personnes, Se les rendre favorables, gagner leur amitié, leur estime, etc. : Il est souvent plus difficile de se débarrasser d’une maîtresse que de l’acquérir. (Ninon de Lenclos.) C’est par tous les sacrifices imaginables que je prétends vous acquérir, et vous acquérir sans réserve. (Dider.)

Quand pour vous acquérir je gagnais des batailles.
Corneille.


|| Parvenir à un certain degré de bonté, de valeur, etc., en parlant des choses : Ce terrain acquiert de la valeur. Les terres du manoir acquirent bientôt plus de valeur qu’elles n’en avaient jamais eue. (E. Souvestre.)

— Absol. : Ce vin acquiert en vieillissant.

S’acquérir, v. pr. Obtenir pour soi, en parlant des personnes : Quelques législateurs de l’antiquité se sont acquis une gloire immortelle. Il s’est acquis les bonnes grâces de son supérieur. (Acad.) Ils se sont acquis parmi le peuple une gloire qui ne passera jamais. (Mass.) || Être acquis, en parlant des choses : Tout s’acquiert par l’exercice même de la vertu. (Diogène.) Ceux qui avancent que les vertus morales peuvent s’acquérir par l’habitude ne se trompent pas. (Plutarque.) Comme si l’honneur pouvait s’acquérir sans le travail, et la sagesse sans expérience. (Fléch.) La gloire ne s’acquiert que par de grands périls. (Vertot.) La force d’âme est une vertu qui s’acquiert. (J. Janin.) Si le génie peut s’acquérir, c’est à l’amour qu’il faut le demander. (Custine.)

Gramm. Ce verbe ne peut avoir pour complément direct que des choses prises en bonne part. On dit bien acquérir de la gloire, mais on ne dit pas acquérir une mauvaise réputation.

Antonymes. Perdre. Se démunir, se dépouiller, se dessaisir de.

ACQUÊT s. m. (a-kè — rad. acquérir). Jurispr. Chose acquise par achat, donation, ou de toute manière autre que par succession : La distinction des biens en acquêts, conquêts et propres, dépendait de leur origine. (Encycl.) Bodin dit très-bien qu’il ne faudrait confisquer que les acquêts. (Montesq.)

Je nomme, j’institue Eraste, mon neveu.
Que j’aime tendrement, pour mon seul légataire. . .
Lui laissant tout mon bien, meubles, propres, acquêts.
Regnard.


|| Gain, profits, avantages : Le prophète parlait à ces riches qui entassent acquêts sur acquêts, et joignent maisons à maisons. (Bourdal.)

C’est gloire, et non pas honte, en cette douce peine,
Des acquêts de son lit accroître son domaine.
Régnier.

— Fig. : Travaillons à laisser à nos enfants un héritage que nous ayons conquis, un acquêt de notre propre génie. (Lerminier.)

— Prov. Il n’y a si bel acquêt que le don, c’est-à-dire Il n’y a point de bien plus agréablement acquis que celui qui est donné.

Droit de nouvel acquêt, Se disait autrefois d’un impôt dû au roi ou au seigneur par les gens de mainmorte pour la jouissance et possession des héritages.

Encycl. Droit. L’ancienne législation française distinguait avec soin les acquêts des propres, désignant sous ce dernier mot les immeubles échus de la succession de quelques-uns des parents. Les propres qui provenaient du père étaient dévolus aux parents du côté paternel, ceux qui provenaient de la mère aux parents du côté maternel, suivant l’aphorisme paterna paternis, materna maternis. Aujourd’hui, la loi française n’a point égard, dans les successions, à l’origine des biens. — D’après le Code civil, la communauté conjugale peut être réduite aux acquêts, c’est-à-dire aux biens acquis pendant le mariage ; dans ce cas, les biens propres, c’est-à-dire apportés par l’un ou l’autre des époux, restent la propriété exclusive de chacun d’eux.

Homonyme. Haquet.

ACQUÊTÉ, ÉE (a-kè-té) part. pass. du v. Acquêter.

ACQUÊTER v. a. ou tr. (a-kè-té — rad. acquêt). Anc. Jurispr. Acquérir un immeuble par un acte quelconque.

S’acquêter, v. pr. Être acquis par acte.

ACQUI (a-ki), ville d’Italie, dans la prov. d’Alexandrie, sur la Bormida ; 9,994 hab. Les Piémontais et les Autrichiens y furent battus par les Français en 1794. Patrie de l’historien Mérula. Eaux thermales, sulfurées calciques, connues dès l’époque romaine. Elles émergent par huit sources ; celle qui surgit dans la ville, sort d’un rocher calcaire ; celles qui se trouvent sur la rive droite de la Bormida, sortent d’un schiste argileux. Leur température varie de 75° à 38°.

ACQUETTA s. f. (a-kou-è-ta — dimin. de l’ital. acqua, eau). Toxicol. Poison célèbre prépare par une femme nommée Toffana. V. acqua-Toffana.

ACQUIESÇANT (a-ki-es-san) part. prés. du v. Acquiescer : En acquiesçant à ce qu’on nous demande, j’offenserais un maître bien plus puissant que tous les maîtres et tous les potentats de la terre. (Bourdal.)

ACQUIESCÉ (a-ki-èss-sé) part. pass. du v. Acquiescer.

ACQUIESCEMENT s. m. (a-ki-éss-se-man — rad. acquiescer). Consentement, adhésion que l’on donne à une proposition, à une idée, à une clause, à une condition, à un arrangement  : Un entier acquiescement aux volontés de quelqu’un. (Acad.) Mon esprit refuse tout acquiescement à l’idée de la matière non organisée se mouvant d’elle-même. (J.-J. Rouss.) Voyant dans ma résolution un acquiescement à sa volonté, elle vint me prendre la main pour m’en remercier. (E. Sue.) Elle s’inclina en signe d’acquiescement respectueux, et nous sor-