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Lorsque les oxacides sont combinés en proportion définie avec l’eau, ils prennent le nom d’acides hydratés, et celui d’acides anhydres (sans eau) dans le cas contraire. Les acides hydratés peuvent être considérés comme des sels à base d’eau. Les acides anhydres sont souvent désignés sous le nom d’anhydrides. (V. ce mot.) Les acides hydratés produisent des sels en changeant les équivalents d’eau qu’ils contiennent contre des équivalents d’oxyde basique. On les appelle monoatomiques ou monobasiques, s’ils ne renferment qu’une seule molécule d’eau basique, c’est-à-dire susceptible d’être remplacée par une molécule de base ; biatomiques ou bibasiques, s’ils en renferment deux ; triatomiques ou tribasiques, s’ils en renferment trois. L’acide azotique est monoatomique, l’acide sulfurique biatomique, l’acide phosphorique triatomique.

On appelle conjugués ou copulés les acides dont le radical contient les éléments de deux radicaux, fonctionnant ensemble comme un seul, ou dont le radical est dérivé d’un autre par la substitution d’un ou de plusieurs éléments à l’hydrogène. Les acides conjugués prennent naissance lorsqu’on fait réagir sur certaines substances organiques du chlore, du brome, de l’iode, de l’acide azotique ou de l’acide sulfurique. L’acide chloracétique, l’acide nitrobenzoïque, etc., sont des acides conjugués. Les acides amidés et les acides anilidés font partie des acides conjugués.

Les progrès de la chimie rendent de plus en plus difficile l’application des mots acide, base, sel, à la classification des corps. Ces mots, comme termes génériques, sont défectueux, parce qu’on ne peut leur attacher un sens précis, rigoureux, absolu, et parce que la théorie dualistique, dans laquelle ils jouaient un grand rôle, paraît devoir être remplacée par la conception plus large et plus philosophique des chimistes unitaires. Les termes acide et base, dit Gerhardt, n’indiquent que les deux côtés extrêmes et relativement opposés d’une même série. L’embarras qu’éprouvent les chimistes à classer certains corps dits intermédiaires, comme l’acide arsénieux ou l’oxyde d’antimoine, jouant à la fois, comme on dit, le rôle de base et le rôle d’acide, cet embarras démontre bien qu’il n’y a pas d’opposition absolue entre les propriétés acides et les propriétés basiques ; un seul et même corps pouvant les réunir, il n’y a donc entre elles qu’une opposition relative, qu’une différence de plus ou de moins. Ce qui nous fait dire qu’entre deux corps comme la potasse et l’acide sulfurique, il y a opposition des propriétés, c’est l’intervalle considérable qui existe entre les places occupées par ces corps dans la même série, c’est parce que la potasse et l’acide sulfurique forment les deux termes extrêmes d’une série. L’opposition ne paraîtra plus si, au lieu de considérer isolément ces termes extrêmes, on compare d’abord la potasse avec un autre terme plus rapproché d’elle, par exemple avec l’alumine, puis celle-ci avec un troisième terme, comme l’oxyde d’antimoine, puis celui-ci avec un quatrième, comme l’acide arsénieux, et enfin ce dernier avec l’acide sulfurique. Disons, en terminant, que les chimistes unitaires rapportent les oxacides hydratés et anhydres au type eau, et les hydracides au type chlorure ou acide chlorhydrique.

ACIDÉ, ÉE adj. (a-si-dé — rad. acide). Que l’on a rendu acide : Corps acidé.

ACIDIFÈRE adj. (a-si-di-fè-re — du lat. acidus, acide ; ferro, je porte). Chim. Qui produit les acides : Les chimistes avaient basé la nomenclature des acides sur la présence du radical acidifère, l’oxygène.

ACIDIFIABLE adj. (a-si-di-fi-a-ble — rad. acidifier). Chim. Qui peut être converti en acide : Le bore, le carbone, le phosphore, le soufre, sont acidifiables. (Pelletan.)

— S’empl. substantiv. L’acidifiable varie dans chaque acide. (Fourcr.)

ACIDIFIANT (a-si-di-fi-an) part. prés. du v. Acidifier.

ACIDIFIANT, ANTE adj. (a-si-di-fi-an, an-te — rad. acidifier). Chim. Qui produit un acide, qui a la propriété de convertir en acide : La science reconnaît aujourd’hui qu’il est impossible d’admettre un principe acidifiant. L’air vital seul était regardé comme principe acidifiant.

— S’empl. substantiv. : L’oxygène fut d’abord le seul acidifiant. L’acidifiant est toujours le même ; c’est un principe unique. (Fourcr.)

ACIDIFICATION s. f. (a-si-di-fi-ka-si-on — rad. acidifier). Chim. Action de se convertir en acide ; passage à l’état d’acide : L’acidification est un phénomène très-fréquent dans la nature et dans l’art. (Fourcr.) L’acidification qui survient dans l’émulsionnement pancréatique est le résultat d’une action spéciale de sa matière coagulable sur les graisses. (L. Figuier.)

ACIDIFIÉ, ÉE (a-si-di-fi-é) part. pass. du v. Acidifier : Le liquide obtenu se nomme vinaigre ; il est acidifié par l’acide acétique. (Pelletan.)

ACIDIFIER v. a. ou tr. (a-si-di-fi-é — du lat. acidus, acide ; fieri, devenir. — Prend deux i aux deux prem. pers. du plur. de l’imparf. de l’indic. et du prés. du subjonct. : Nous acidifiions, que vous acidifiiez). Rendre acide, convertir en acide : Acidifier du vin.

— Absol. : La propriété d’acidifier paraît appartenir, dans plusieurs circonstances, au soufre et au tellure. (Chevreul.)

S’acidifier, v. pr. Devenir acide : Toutes les matières végétales et animales peuvent s’acidifier. Ces substances sont inaltérables à l’air sec, et peuvent s’acidifier après plusieurs mois d’exposition dans un air humide. (Orfila.)

ACIDIMÉTRIQUE adj. (a-si-di-mé-tri-ke — lat. acidus, acide ; gr. metron, mesure). Chim. Qui sert à indiquer la force réelle des acides.

ACIDITÉ s. f. (a-si-di-té — lat. aciditas, même sens). Saveur acide, aigre, piquante, accompagnée d’astringence et de fraîcheur, que produisent sur l’organe du goût les substances dites acides : L’acidité des câpres réveille l’appétit. (Trév.) Le vinaigre et le verjus ont des acidités différentes. (Trév.)

— Chim. Qualité acide d’un corps, qui se reconnaît par un certain nombre de propriétés, et qu’on oppose à l’alcalinité.

— Méd. Acidités de l’estomac, Liquides ou gaz acides qui se produisent dans l’estomac sous l’influence d’une mauvaise digestion. On les appelle vulgairement aigreurs.

ACIDONTE s. m. (a-si-don-te — du gr. akis, pointe ; odous, odontos, dent). Bot. Genre de mousses de la division des acrocarpes.

ACIDOTE s. m. (a-si-do-te — du gr. akidôtos, taillé en pointe). Entom. Genre d’insectes coléoptères staphylliniens : L’acidote se trouve aux environs de Paris.

ACIDOTON s. m. (a-si-do-ton — du gr. akidôtos, taillé en pointe). Bot. Genre de plantes euphorbiacées, dont la seule espèce est un arbuste de la Jamaïque.

ACIDULANT (a-si-du-lan) part. prés. du v. Aciduler.

ACIDULANT, ANTE adj. (a-si-du-lan, an-te — rad. aciduler). Chim. Qui a la propriété de rendre légèrement acide : Matières, substances acidulantes.

ACIDULE adj. (a-si-du-le — lat. acidulus, même sens). Qui est légèrement ou faiblement acide : Les oranges, les grenades, les groseilles, etc., sont acidules. || Se dit principalement des boissons, des aliments, et surtout des fruits. || On l’emploie aussi en parlant de certaines eaux minérales : L’eau de Bussang est acidule.

— s. m. Combinaison d’un acide avec une certaine quantité d’alcali qui, sans le neutraliser tout à fait, diminue son acidité : Les acidules affaiblis par l’eau produisent une impression moins vive que les acidules purs. (Guersent.)

Encycl. Méd. On appelle boissons acidules ou simplement acidules, certaines boissons tempérantes et rafraîchissantes qui doivent leurs propriétés et leur nom à la présence d’un acide végétal ou minéral, et qui sont d’un usage fréquent en thérapeutique. Les boissons acidules sont particulièrement usitées dans les cas de fièvre vive, d’inflammation, de pléthore, d’affections bilieuses, etc. Elles apaisent la soif, diminuent la chaleur et l’accélération du pouls.

ACIDULÉ, ÉE (a-si-du-lé) part. pass. du v. Aciduler : Leur boisson est de l’eau pure ou acidulée avec du vinaigre. (Abel Hugo.) L’eau acidulée par le gaz acide carbonique est blanche. (Pelletan.)

ACIDULER v. a. ou tr. (a-si-du-lé — lat. acidulus, un peu acide). Rendre acidule ou légèrement acide : Aciduler une boisson, une tisane, une potion, etc. Tout en humant le glutineux testacé, qu’elle acidulait avec du jus de citron et saupoudrait de poivre, elle ne perdait pas de vue le petit Henri. (Mich. Masson.)

— Par ext. Provoquer des aigreurs : Voulez-vous du champagne ? — Merci, je hais la mousse, ça m’acidule l’estomac. (Fr. Soulié.)

S’aciduler, v. pr. Devenir acidulé : Ces boissons peuvent s’aciduler sans inconvénient.

ACIER s. m. (a-sié — lat. acies, pointe. — Dans la lecture, r final ne se lie jamais avec la voyelle du mot suivant). Fer pur, combiné avec une très-petite quantité de carbone, et qui acquiert par la trempe une excessive dureté : Lame d’acier. Couteau d’acier. Bouton d’acier. Une barre d’acier. Les aciers d’Allemagne ont été longtemps les plus renommés et les plus employés de tous les aciers naturels. On fabrique de bons aciers naturels dans le département de l’Ariége. Le temps ronge l’acier et l’amour. Une horloge d’acier s’use en moins de cinquante ans, comment l’homme ne s’userait-il pas ? (Frédéric II.)

— Par ext. Arme faite avec de l’acier, comme sabre, épée, poignard, etc. : Il est tombé sous l’acier d’un rival sanguinaire. (Imbert.)

J’ai senti tout à coup un homicide acier,
Que le traître en mon sein a plongé tout entier.
Racine.


|| Outils, ciseaux, rasoir : Une brise légère agitait sa barbe blanche, que l’acier avait respectée depuis de longues années. (E. Sue.) Diable, diable, ton rasoir coupe joliment, disait le canonnier bourgeois en passant la main sur sa joue avec précaution ; car l’épiderme était enlevé ça et là, selon les capricieux écarts de l’acier. (E. Sue.)

— Fig. Se dit, par comparaison, de ce qui est dur, vigoureux : Son poignet, ses jarrets semblaient être d’acier. (A. de Gondrec.) Sous la peau délicate et douce de cette main qui vint le saisir brusquement, il sentit se tendre des nerfs et des muscles d’acier. (E. Sue.) || De ce qui est froid, dur, résistant comme l’acier : Le xviiie siècle, avec le froid acier du scepticisme, coupa la racine même du pouvoir papal ; mais elle comprit qu’il n’y a pas de lutte possible contre l’indifférence, cet acier contre lequel s’usent les dents de la passion. (H. Castille.) Et toi, rude acier, Dieu t’a trempé dans la fournaise ardente ; et après t’avoir tordu de cent façons, il a fait de toi un métal solide et précieux. (G. Sand.) Savez-vous de quel acier il faut que cette pauvre créature soit trempée ? (G. Sand.) || Cœur d’acier, Cœur dur, et que rien ne saurait attendrir ; homme inébranlable dans ses résolutions : Le triple bronze de sa vanité et de son égoïsme s’était brisé contre ce cœur d’acier. (Fr. Soulié.)

Quoi ! dans leur dureté ces cœurs d’acier s’obstinent.
Corneille.
Ce barbare sans doute avait un cœur d’acier.
Lebrun.


|| Langue d’acier, Infatigable, impitoyable, toujours occupée à déchirer le prochain : Jusqu’à présent, je n’ai point osé m’ouvrir aux gens de ce pays-ci, ce sont tous des bavards à langue d’acier. (Balz.)

Encycl. L’acier est un carbure de fer contenant des traces de silicium, de manganèse et de phosphore. M. Frémy a prouvé dernièrement qu’il contient moins de carbone qu’on ne le supposait, et qu’il renferme en revanche une quantité assez notable d’azote provenant de la décomposition de l’air. Les propriétés physiques de l’acier diffèrent peu de celles du fer, lorsqu’il a été refroidi lentement ; mais lorsqu’après l’avoir fait rougir, on le refroidit brusquement en le plongeant dans l’eau, il devient élastique, dur, cassant, de ductile et de malléable qu’il était auparavant : dans cet état, on l’appelle acier trempé. Si l’on fait chauffer au rouge de l’acier trempé, et qu’on le laisse refroidir lentement, il reprend son état primitif : Cette opération inverse de la trempe se nomme recuit. La dureté et l’élasticité que l’acier acquiert par la trempe, jointe au bel éclat qu’il peut recevoir par le poli, le rendent propre à une foule d’usages pour lesquels il ne saurait être remplacé. On distingue trois espèces principales d’acier : l’acier naturel, l’acier de cémentation et l’acier fondu. L’acier naturel s’obtient en affinant certaines fontes blanches dans des creusets, sous le vent d’un soufflet qui brûle une partie de leur carbone. Les aciers naturels sont propres à la fabrication de la taillanderie, aux outils tranchants, etc. L’acier de cémentation, dit aussi acier poule, se fabrique en entourant des lames de fer de cinq à six lignes d’épaisseur, d’un mélange de suie, de charbon et de sel marin, appelé cément. L’acier ainsi obtenu est ensuite corroyé, c’est-à-dire forgé par faisceaux de barres entremêlées, pour lui donner plus d’homogénéité, avant de le livrer au commerce. On emploie l’acier de cémentation à la fabrication des limes et des objets de quincaillerie. L’acier fondu ou fin s’obtient par la liquéfaction des autres aciers ; on l’emploie pour la coutellerie fine, la bijouterie d’acier, les ressorts de montres, les instruments de chirurgie.

— Hist. Nous ne possédons aucun renseignement sur l’origine de la fabrication de l’acier ; mais il est incontestable qu’elle remonte à une époque très-reculée, quoiqu’elle soit pour nous un art tout nouveau, du moins sous le rapport de la précision théorique. Dans l’antiquité, ce sont les Indiens qui excellèrent les premiers à travailler l’acier, et c’est de leurs usines que sortaient ces fameuses lames d’épée, appelées encore lames damassées, non, comme on le croit généralement, parce qu’elles se faisaient à Damas, mais parce que c’est de cette ville que les Européens les tiraient avant la découverte du cap de Bonne-Espérance. La fabrication de l’acier fut également très-avancée chez les Égyptiens, ainsi que le prouvent les monuments de granit dont les innombrables sculptures n’ont pu être exécutées qu’avec des outils d’acier. Les Grecs regardaient l’acier comme une invention nationale ; mais il est probable qu’ils le devaient à l’Orient ou à l’Égypte. Ils le connaissaient déjà à l’époque d’Homère, car ce poëte parle de la trempe dans un des chants de l’Odyssée. Les procédés des Grecs ne pénétrèrent pas en Italie, puisque, suivant Pline, les Romains attribuaient l’invention de l’acier aux Espagnols, qui excellèrent toujours à le fabriquer. Pendant le moyen âge, à l’exception de l’Espagne, qui possédait des usines florissantes presque exclusivement exploitées par les Maures, c’est de l’Orient que les Européens tirèrent d’abord tout leur acier. Après le xie siècle, quelques aciéries s’élevèrent cependant dans plusieurs pays, surtout en Angleterre, en Allemagne et en Italie ; mais certains États n’en possédèrent qu’à une époque tout à fait moderne. Telle, par exemple, la France, où, suivant plusieurs écrivains, la première fabrique fut créée, vers 1601, par un certain Camus, sur la rivière des Gobelins, à Paris ; toutefois le fait est loin d’être prouvé. D’autres écrivains assurent, ce qui est encore douteux, que l’art de fabriquer l’acier, dans notre pays, fut d’abord monopolisé par des ouvriers protestants, qui emportèrent les procédés à l’étranger, lors de la révocation de l’édit de Nantes (1685), et qu’il n’y fut rétabli que dans le siècle suivant, d’abord, par Réaumur (1702), puis par Berthollet, Monge et Vandermonde (1786), qui complétèrent les travaux de ce dernier. — Des diverses espèces d’acier, l’acier naturel ou acier de fonte est vraisemblablement le plus anciennement connu, puisque c’est le plus facile à obtenir. L’acier cémenté ou acier poule fut, dit-on, inventé au xviie siècle, en France ou dans les Pays-Bas ; mais il doit dater d’une époque beaucoup plus ancienne. Tout ce qu’il est possible d’affirmer, c’est que la fabrication en grand, telle qu’elle a encore lieu aujourd’hui, a pris naissance à Newcastle-sur-Tyne, en Angleterre, vers 1650. L’acier fondu ou acier fin a été créé dans ce pays, en 1740, par un simple ouvrier nommé Benjamin Huntsman, et il fut préparé, pour la première fois à l’usine d’Handsworth, près de Scheffield : l’art de le fabriquer fut introduit sur le continent en 1810, par l’ingénieur brunswickois Wolkmar. Outre l’emploi ordinaire de l’acier, on s’en sert aujourdhui pour faire des rails, des bandages de roues, des canons, des cloches, etc. L’acier puddlé, dont l’usage tend à devenir général, a été obtenu, pour la première fois, de 1838 à 1840, par M. Stengel, à Loho, en Prusse, et par MM. Soly père et fils, dans le comté de Stafford, en Angleterre. Quant à l’acier indien ou acier Wootz, acier fondu que l’on fabrique aux Indes orientales, qui contient une petite quantité d’aluminium, et qui jouit de la faculté remarquable de laisser paraître une sorte de moiré quand on attaque sa surface avec un acide, il a été, jusqu’au commencement de ce siècle, exclusivement tiré de l’Inde et l’industrie européenne ne sait guère le fabriquer que depuis une quarantaine d’années : c’est avec cette variété que se font les lames damassées ou damasquinées, si recherchées des Orientaux. En 1846, M. A. Chenot, de Clichy, a introduit un perfectionnement remarquable dans la fabrication de l’acier, en y appliquant son procédé de la réduction des minerais en éponges métalliques. Une autre innovation encore plus importante a été imaginée tout récemment en Angleterre, par M. Bessemer : avec la méthode de cet inventeur, on obtient directement l’acier fondu en faisant passer un courant d’air dans la fonte liquide.

Épithètes. Fin, trempé, souple, élastique, dur, cassant, poli, clair, luisant, brillant, tranchant, coupant, subtil, étincelant, damassé, damasquiné, flamboyant, redoutable, cruel, terrible, sanglant, ensanglanté, meurtrier, mortel, homicide, parricide.

Homonymes. Assieds, assied (du verbe asseoir).

ACIÉRANT (a-sié-ran) part. prés. du v. Aciérer.

ACIÉRATION s. f. (a-sié-ra-si-on — rad. acier). Opération par laquelle se produit l’acier ; action d’aciérer, de convertir le fer en acier : Il faut connaître la dose de carbone qui convient pour l’aciération. (Lenorm.)

ACIÉRÉ, ÉE (a-sié-ré) part. pass. du v. Aciérer : Fer peu aciéré, médiocrement aciéré, trop aciéré. Après quelques heures d’une haute température, le fer est aciéré à la surface.

— Maréchal.: Fer, cheval aciéré. V. Aciérer.

ACIÉRER v. a. ou tr. (a-sié-ré — rad. acier ; l’é fermé du radical acié se change en è ouvert devant une syllabe muette : J’acière, qu’il acière ; excepté au futur et au condit. prés. : J’aciérerai, tu aciérerais). Convertir le fer en acier : Actuellement on acière les plumes en les faisant recuire dans des pots avec du charbon. Le carbone pénètre jusqu’au centre des barres de fer et les acière.(Pelouze.)

— Maréchal. Action par laquelle on soude sur la face inférieure du fer du cheval un crampon d’acier de forme pyramidale, appendice qui facilite la marche sur le sol recouvert par la neige ou la glace. C’est ce qu’on appelle ferrer à glace. || Par ext., se dit aussi du cheval : Faire aciérer un cheval.

S’aciérer, v. pr. Être transformé en acier : Ce fer commence à s’aciérer. (Acad.)

ACIÉREUX, EUSE adj. (a-sio-reu, eu-ze — rad. acier). Se dit du fer quand il a reçu le caractère de l’acier : On y fabrique une sorte de fer aciéreux, se rapprochant des aciers naturels. (L. Figuier.) La première de ces méthodes consiste à fabriquer dans les fours à puddler, non du fer proprement dit, mais du fer aciéreux, se rapprochant tantôt des aciers naturels, tantôt des fers catalans. (L. Figuier.) || Qui a les qualités de l’acier, qui se rapporte à l’acier : Ce fer ne présente pas les qualités de dureté aciéreuse réunies aux qualités de malléabilité. (L. Figuier.)

ACIÉRIE s. f. (a-sié-rî — rad. acier). Usine où l’on fabrique l’acier : Les plus célèbres aciéries de France sont celles d’Amboise, de Toulouse et de Givet. (Lenorm.)

ACIFORME adj. (a-si-for-me — du lat. acus, aiguille, et de forme). Bot. Qui est en forme d’aiguille.

ACIGNÉ, commune du dép. d’Ille-et-Vilaine, arrond. de Rennes ; pop. aggl. 393 hab. ; pop. tot. 2,148 hab.

ACILIA, célèbre famille romaine, dont plusieurs membres, quoique d’origine plébéienne, parvinrent aux premiers honneurs de la république. Les principaux furent :

ACILIUS GLABRIO, consul l’an 191 av. J.-C. Il vainquit Antiochus III, roi de Syrie, aux Thermopyles, et commença la soumission de l’Étolie ; — Marius Acilius Glabrio, consul l’an 70 av. J.-C. Il succéda à Lucullus dans le gouvernement de Bithynie et dans la direction de la guerre contre Mithridate ; — Acilius Glabrio, consul sous Domitien, l’an 91 de J.-C. Comme il était d’une force et d’une adresse pro-