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Tartini et Kirnberger, et enfin, au commencement du xixe, par Catel et M. Fétis.

Syn. Accord, concert. Le concert se trouve entre les parties d’un même tout ou entre choses de la même nature : Ce concert des voix de femmes n’est pas non plus sans douceur. (J.-J. Rouss.) L’accord a lieu entre des choses différentes, des personnes, des instruments différents, et embrasse tout un ensemble de musique : Des dissonances dans la musique concourent à l’accord total. (Montesq.)

Syn. Accord, contrat, convention, marché, pacte, traité. Convention est le terme générique dont on se sert pour désigner un engagement réciproque : Toute la société humaine n’est fondée que sur la foi des conventions. (J.-J. Rouss.) L’accord est une convention entre ennemis, adversaires ou rivaux : La ville assiégée fit avec le commandant un accord par lequel elle fournirait des vivres au château, et le château ne tirerait point sur la ville. (Volt.) Le contrat est une convention revêtue d’un caractère légal : Le mariage légitime est le plus authentique de tous les contrats. (Bourdal.) Le pacte est une convention qui doit rester en vigueur durant la vie d’un homme, d’une famille ou d’une nation : Il n’est pas vrai qu’il y ait un pacte primitif entre tout citoyen et sa patrie. (Fén.) Le traité est une convention survenue à la suite d’une négociation : Mais un prince, qui toujours force ou est forcé, ne peut se plaindre d’un traité qu’on lui a fait faire par violence. (Montesq.) Le marché est une convention entre marchands, par laquelle on échange, on vend, ou on achète : Accoutumez les filles dès l’enfance à gouverner quelque chose, à faire des comptes, à voir la manière de faire les marchés de tout ce qu’on achète. (Fén.)

Syn. Accord (tomber d’), adhérer. On adhère en consentant à une opinion d’une manière soudaine : Croire (en matière de foi), c’est adhérer à ce qu’on ne voit pas. (Bourdal.) On tombe d’accord en se rangeant à une opinion qu’on a déjà combattue, puis adoptée, mais à laquelle on ne tient pas beaucoup : J’ai souvent des contestations à votre sujet avec les jésuites ; mais ils tombent sans peine d’accord sur la grandeur de votre génie. (Boil.)

Antonymes. Désaccord, discord, discordance, discorde, dissonance, divergence, division, incohérence, inconséquence, inharmonie, opposition, schisme, scission, zizanie.

Homonymes. Accore, accort.

ACCORDABLE adj. (a-kor-da-ble — rad. accord). Qui peut s’accorder, qu’on peut accorder, en parlant des personnes ou des choses : Ces plaideurs ne sont pas accordables. Cette grâce est accordable. Les auteurs n’ont pas trouvé ces textes accordables.

— Mus. Se dit d’un instrument dont on ne peut mettre d’accord les cordes : Ce piano n’est pas accordable.

ACCORDAGE s. m. (a-kor-da-je — rad. accord). Action d’accorder un instrument à cordes : L’accordage d’un piano.

Marteau d’accordage, Clef dont se servent les accordeurs : Je retournai à mon poste, et m’armant du marteau d’accordage, je résolus de l’en assommer s’il essayait de m’outrager. (G. Sand.)

ACCORDAILLES s. f. pl. (a-kor-da-ille ; ll mll. — rad accord). Synon. de accords, dans le sens de Conventions préliminaires d’un mariage ; il est fam. : Le jour des accordailles. Le repas des accordailles. Quelques jours après cette scène, les deux familles étaient réunies en l’honneur des accordailles de leurs enfants. (Balz.) Le père de Pecopin mourut quelque temps après les accordailles, en bénissant son fils. (V. Hugo.) On dit quelquefois, dans le même sens, les Accords.

ACCORDANT (a-kor-dan) part. prés. du v. Accorder : L’indulgence doit descendre du trône ; mais elle ne monte pas de bas en haut, les peuples n’en accordant qu’autant qu’on les protège. (Napol. Ier.)

L’ange qui pleure en accordant sa lyre.
Béranger.
Les bergers, accordant leur musette à leur voix,
    D’un pied léger foulent l’herbe naissante.
Mme  Deshoulières.

ACCORDANT, ANTE ad. (a-kor-dan, an-te). Qui s’accorde bien : Il y a des tons accordants et des tons discordants.(Trév.) Do et sol sont des tons accordants entre eux. (Acad.) || On dit plutôt aujourd’hui consonnant. V. ce mot.

— Qui est en conformité d’opinion ou de nature : Il est impossible qu’ils soient accordants avec toutes les diverses opinions des hommes. (Descartes.) Alors je cessai mes folies, ou du moins j’en fis de plus accordantes à mon naturel. (J.-J. Rouss.)

ACCORDE (a-kor-de– impératif du v. accorder). Mar. Commandement par lequel on ordonne à des rameurs de ramer simultanément. || Substantiv. Commander l’accorde.

ACCORDÉ, ÉE (a-kor-dé) part. pass. du v. Accorder. Apaisé : Comme le sujet de leur querelle fut public, elle fut accordée au sortir du palais. (La Rochef.) || Mis d’accord : Textes en apparence contradictoires, puis ensuite accordés. || Concédé, octroyé : Tous les genres d’honneurs furent accordés à ceux qui étaient morts les armes à la main. (Barthél.)

Ni le moindre regard, le moindre mot enfin,
Ne lui fut accordé par ce cœur inhumain.
La Fontaine.


|| Confié, donné : L’homme espère que son âme ne lui aura pas été accordée en vain et sans une fin digne de son auteur. (V. Cousin.) || Consacré, employé : Après quelques jours accordés aux retours de noce, si fameux en province, ils revinrent à Paris. (Balz.)

— Mus. Mis en accord : Comment ne jouerait-on pas bien sur un instrument aussi bien accordé ? (G. Sand.)

— S’empl. impersonnellem., et signifie S’il est permis, possible, s’il est donné : S’il m’est accordé de vivre encore quelques jours entre vous deux, j’aurai commencé à vivre seulement la veille de ma mort. (G. Sand.)

S’il m’eût été plus tôt accordé de vous voir,
J’aurais pu vous aimer sans trahir mon devoir.
E. Augier.

— Absol., ellipt. et inv. Concédé, octroyé : Vous voulez un jour de congé ? Accordé.

— Substantiv. Qui est lié par un engagement de mariage : L’Accordée de village. Je vous dis que vous ne caressiez point nos accordées. (Mol.) Pour présent de noces à l’accordée, je fais, avec l’agrément de ma mère, dit le roi, remise de mes droits. (Balz.) Avez-vous jamais vu figure plus avenante et plus égayée que votre accordée ? (V. Hugo.)

Accordée (l’) de village. tableau de Greuze (Paris, musée du Louvre, n° 260). C’est une des plus suaves compositions de ce peintre, et la gravure l’a reproduite à l’infini. Dans l’Accordée de village, l’expression des têtes est surtout remarquable ; chaque personnage de cette scène de famille a son rôle peint sur sa figure, si l’on peut dire ainsi. Le groupe de la fiancée et de sa jeune sœur est plein de grâce et de naturel. Le seul reproche qu’on puisse adresser à l’artiste, c'est d’avoir un peu exagéré les poses. Mais il y a une grande habileté dans l’ensemble et les détails. Parmi les reproductions de l’Accordée de village, on distingue la gravure de J.-J.

ACCORDEMENT s. m. (a-kor-de-man — rad. accord). Action d’accorder, de mettre d’accord, de concilier : L’accordement de deux adversaires. Il ne put y avoir accordement ni par amis ni par parents. (xiie siècle.) || Vieux mot, rarement employé.

— Dr. coutum. Droit seigneurial dû pour toutes les mutations d’héritages censuels, autres que les successions en ligne directe.

ACCORDÉON s. m. (a-kor-dé-on — rad. accord). Instrument de musique, composé de plusieurs languettes de métal qui sont mises en vibration par un soufflet : Le son de l’accordéon peut être agréable, mais il est monotone. (Bouillet.) L’accordéon est le piano du pauvre. (Encycl.)

ACCORDÉONISTE s. m. (a-kor-dé-o-niss-te — rad. accordéon). Celui qui joue de l’accordéon : Un habile accordéoniste.

ACCORDER v. a. ou tr. (a-kor-dé — rad. accord). Mettre d’accord, remettre en bonne intelligence, en parlant des personnes : Ces deux hommes étaient en procès, on vient de les accorder. (Acad.) J’étais fatigué de me trouver toujours entre deux hommes que je ne pouvais accorder. (Acad.)

Des arbitres, dis-tu, nous pourront accorder.
Boileau.
Ma femme est de trois ans plus jeune que la sienne,
Comment les accorder ? . . . . . .
C. Delavigne.


|| Concilier, mettre d’accord, en harmonie, en parlant des choses : Accorder la théorie avec la pratique. C’est la révélation qui accorde les contrariétés les plus formelles. (Pasc.) Nous accorderons aisément ces deux propositions si contraires, par une troisième maxime. (Boss.) Comment accordé-je ici le souvenir de ces joyeuses solennités à cet appareil de cérémonies funèbres. (Fléch.) Placez-le dans une position où il puisse accorder sa passion avec l’estime publique. (Mass.) Corneille accorda heureusement la vraisemblance et le merveilleux. (Rac.) Élever un jeune homme, c’est accorder en lui la réflexion avec le sentiment. (Fonten.) Voulant accorder avec son devoir l’amitié qu’il avait pour moi, il me pria de l’accompagner. (Le Sage.) C’est la liberté qui accordera tout. (L. Veuillot.) Nous ne pouvons accorder l’idée du libre arbitre et celle de la prescience divine. (Mme  Guizot.)

Accordez ces discours que j’ai peine à comprendre.
Corneille.


|| Donner, octroyer : Accorder une audience. Accorder une grâce. Accorder un pardon. Le despote aime mieux accorder des grâces que de rendre justice. (Boiste.) Les despotes accordent à leurs esclaves des jours de repos. (B. Const.) Les Indiens m’ont accordé la vie et rendu la liberté. (Chateaub.) Il semble qu’une femme raisonnable ne doit tout accorder à son amant que quand elle ne peut plus se défendre. (H. Beyle.) Il faut mettre de la grâce aux faveurs qu’on accorde. (La Rochef.-Doud.) Grégoire XVI accorda une dispense d’âge à un mineur pour qu’il pût légalement porter sa tête au bourreau. (E. About.)

Accordez cette grâce aux larmes d’une mère.
Racine.
Moi ! si j’allais, madame, accorder vos demandes,
Je me ferais siffler de tous mes compagnons.
Molière.

— Absol. Dans le même sens : Il accordait avec bonté, et refusait même avec grâce.(Fléch.) Lorsque le ministre refuse, on s’imagine toujours que le prince aurait accordé. (La Bruy.)

— Rendre, faire la faveur de : On accorde aux emplois le respect que l’on refuse à la personne. (D’Aguess.) Il avait pour lui le respect que l’on accordait à sa naissance et à ses vertus. (Barthél.) Le maître d’hôtel accordait à peine un sourire aux jeunes négresses qui faisaient autour de lui des ouvrages de couture. (Rog. de Beauv.) || Permettre : Dansez le cancan, si vous voulez, on vous l’accorde ; mais qu’après-demain tout le monde soit sur pied. (Rog. de Beauv.)

Puisque vous le voulez, j’accorde qu’il le fasse.
Corneille.


|| Départir, douer, en parlant des avantages naturels : Théophraste mourant se plaignait de ce que la nature avait accordé aux cerfs et aux corneilles une vie si longue. (La Bruy.) Le ciel accorde rarement aux mêmes hommes le don de bien penser, de bien dire et de bien agir en toutes choses. (Joubert.)

Nos voix n’ont jamais eu ces sons harmonieux
Qu’aux pasteurs de Sicile ont accordés les dieux.
Voltaire.


|| Reconnaître, attribuer : On lui ôte jusqu’à la science des détails que la voix publique lui accorde. (La Bruy.) Ce qu’on accorde de talent à un auteur ne vaut jamais pour lui ce qu’on lui en refuse. (Petit-Senn.) Il y aurait bien peu de grands hommes dans le monde, si l’on n’accordait ce titre qu’aux hommes de bien. (G. Sand.) Sa figure est fine, et on lui accorde en général beaucoup d’esprit. (De Broglie.) || Admettre, reconnaître pour vrai : J’accorde que dans la violence d’une passion on peut aimer plus que soi-même. (La Bruy.) On vous l’accorde ; l’Église peut fort bien se passer de votre suffrage. (Bourdal.)

Oui, j’accorde qu’Auguste a droit de conserver
L’empire où sa vertu l’a fait seule arriver.
Corneille.

— Particulièrem. Faire les accords, les accordailles : Nous pouvons toujours les accorder dès ce soir, sauf à différer les noces de quelques jours. (Brueys.)

Mon père est près de m’accorder.
La Fontaine.

Accorder de, Permettre de : Que Dieu m’accorde de vivre jusqu’au jour où ces brigands seront frappés de sa justice. Les dieux ne lui ont pas accordé de revoir sa patrie. (Fén.)

Accorder du temps. Se dit d’un créancier qui recule l’époque à laquelle le débiteur doit s’acquitter envers lui.

— Prov. Accorder ses flûtes, Faire des arrangements, prendre des dispositions pour une entreprise. || Se mettre d’accord avec soi-même ou avec quelqu’un.

— Gramm. Mettre certaines parties du discours en rapport les unes avec les autres. Dans ce cas, accorder est le plus souvent précédé du verbe faire : Faire accorder l’adjectif avec le nom, le participe passé avec le complément direct.

Ce sont les noms des mots, et l’on doit regarder
En quoi c’est qu’il les faut faire ensemble accorder.
Molière.

— Mus. Mettre d’accord la voix avec un instrument ; mettre d’accord entre elles les cordes d’un instrument ; mettre au même ton tous les instruments d’un orchestre : Signora, repris-je, je ne tiens pas plus à accorder ce piano que vous ne tenez à en jouer. (G. Sand.) Pour accorder un instrument, il faut d’abord déterminer un son qui doit servir aux autres de terme de comparaison. (Millin.)

Au moment du travail, chaque nerf, chaque fibre
Tressaille comme un luth que l’on vient d’accorder.
A. de Musset.

— Peint. Mettre entre les différents objets que représente un tableau l’harmonie, l’ensemble convenable : Ce peintre excelle dans l’art d’accorder ses tableaux. (Lav.)

S’accorder, v. pr. Être d’accord, d’intelligence, de connivence : Deux scélérats ne s’accordent que pour faire le mal. (Fén.) Combien se sont liés et accordés ensemble aux dépens du pauvre et de l’innocent ! (Bourdal.) Les ariens ne pouvaient s’accorder entre eux. (Boss.) || Être d’un même sentiment, d’une même opinion sur un fait : Un auteur, plus ancien que Thucydide, s’accorde avec lui. (Boss.) Les deux rois ne pouvant s’accorder sur rien, se prirent de mauvaises paroles. (A. Thierry.) Tous les moralistes s’accordent pour nous recommander un sage emploi du temps. (Ségur.) Je n’ai pas encore rencontré deux théologiens qui s’accordent. (V. Cousin.) || Dans ce dernier sens, en parlant des choses : Les anciennes versions ne s’accordent pas. (Boss.) Pour entendre l’Écriture, il faut avoir un sens dans lequel tous les passages contraires s’accordent. (Pasc.)

— Est quelquefois suivi de la prép. à et d’un infinitif : Ils s’accordaient tous à demander l’expulsion de Mazarin. (Volt.) Tout cela s’accordait à donner à la Méditerranée la même étendue que les observations astronomiques dont on voulait se défier. (Fonten.)

— Se réconcilier, s’entendre, faire la paix : Les deux adversaires se sont accordés. Bohémond envoyait courrier sur courrier à Godefroy pour l’empêcher de s’accorder avec l’empereur. (Volt.) Elle comprit que Gaston aimait Mademoiselle de Vercelles, que les deux familles s’étaient accordées, et que le mariage était décidé. (A. de Musset.) || Dans ce dernier sens, en parlant des choses, S’arranger, être arrangé à l’amiable : Leur différend s’est accordé.

Tu n’as dans leur querelle aucun sujet de craindre ;
Elle a trop fait de bruit pour ne pas s’accorder.
Corneille.


|| Vivre en bonne intelligence, avoir les mêmes idées, les mêmes goûts : Ils ne pourront jamais s’accorder, leurs caractères sont trop différents. (Acad.) On s’accordait par complaisance et en paroles, sans se bien entendre en effet. (Boss.) Les époux qui s’accordent le mieux ne sont pas toujours ceux qui s’aiment le plus. (L.-J. Larcher.) || Consentir, souscrire à (vieux dans cette acception) : Les provinces s’accordaient encore à cette forme de gouvernement. (D’Ablanc.)

Madame, enfin Galba s’accorde à nos souhaits.
Corneille.


|| Convenir, s’accommoder : Ces maximes ne s’accordent pas au dessein de la plupart des gens. (Pasc.) La féerie bizarre du règne végétal s’accorde à celle des forces animées. (Michelet.) || Se concilier, s’équilibrer, aller ensemble : La vraie gloire ne peut s’accorder qu’avec le mérite. (Boss.) S’il n’y avait pas quelque point où tous les intérêts s’accordent, nulle société ne saurait exister. (J.-J. Rouss.) Nos volontés ne s’accordaient pas avec les siennes. (Le Sage.) Le bonheur sur la terre s’accorderait mal avec notre destinée future. (Fix.) Sa brusque franchise et la vivacité de son caractère ne pouvaient s’accorder qu’avec une extrême indépendance. (Walcken.)

La vérité s’accorde avec la renommée.
Racine.


|| Être donné, octroyé : La grâce que vous demandez ne peut pas s’accorder. Les dignités ne s’accordent pas toujours au mérite. (D’Aguess.) Le despotisme, aussi bien que la liberté, se prend et ne s’accorde pas. (Mme  de Staël.)

S’accorder avec soi-même, Être conséquent dans ses discours, ses opinions, sa conduite : De grâce, accordez-vous avec vous-même. (Fén.)

S’accorder sur le prix d’une chose, En convenir après l’avoir débattu.

— Prov. S’accorder comme chien et chat, Vivre en très-mauvaise intelligence, en parlant de deux personnes.

— Gramm. Être en rapport de genre, de nombre, de personne : Le verbe doit toujours s’accorder avec son sujet. Si l’on pouvait faire comprendre à tous ces amateurs d’épithètes que l’adjectif est le plus grand ennemi du substantif, encore qu’il s’accorde avec lui en genre et en nombre. (Volt.)

— Mus. Être accordé : Déjà les violons s’accordaient, les convives préparaient leurs habits, leurs traits d’esprit, leurs chansons. (A. Houss.)

Syn. Accorder, concilier. Accorder suppose la contestation, l’opposition, le débat, et exprime un rapprochement complet : Accorder un différend, des adversaires. Il se dit principalement des personnes. Concilier exprime une idée de rapprochement entre deux choses où il règne une sorte d’incompatibilité : Concilier son honneur avec ses intérêts. Il se dit surtout des choses.

Syn. Accorder, raccommoder, réconcilier. On accorde ceux qui sont en contestation pour un objet quelconque : Il est impossible d’accorder les deux partis. On raccommode des personnes séparées momentanément : Il régnait entre eux quelque mésintelligence ; on les a raccommodés. On réconcilie ceux que divisent de grandes inimitiés : Dieu tire des trésors de sa providence les grandes âmes pour réconcilier, quand sa justice est satisfaite, les peuples avec les souverains. (Fléch.)

Antonymes. Brouiller, désharmoniser. — Dénier, éconduire, s’opposer à, rebuter, refuser, rejeter, repousser, résister à.

ACCORDEUR s. m. (a-kor-deur — rad. accord). Celui qui cherche à arranger les différends. Ce sens a vieilli. || Celui qui fait profession d’accorder certains instruments de musique : Accordeur d’orgues, de pianos. Je saluai gravement et me donnai pour un accordeur d’instruments qu’on avait envoyé chercher à Florence. (G. Sand.) Dans l’espoir de ton prochain retour, j’ai fait venir un accordeur, qui a mis le piano en bon état. (L.-J. Larcher.)

— Argot. Accordeur de flûtes, de vielles, Juge de paix. Cette expression vient de la locution proverbiale et populaire accorder des flûtes, c’est-à-dire mettre d’accord des assertions, des prétentions opposées. Molière a dit dans le même sens :

Mettez pour me jouer vos flûtes mieux d’accord.

ACCORDO s. m. (a-kor-do — ital. accordo). Sorte de lyre, de basse italienne, à quinze cordes.

ACCORDOIR s. m. (a-kor-doir — rad. accord). Techn. Outil de luthier, de facteur, pour accorder les pianos, les orgues, etc.

ACCORDS (Tabourot, sieur des), procureur du roi au bailliage de Dijon, né en 1547, m. en 1590, est surtout connu par son livre des Bigarrures, composé, dit-il, « pour se chatouiller soi-même et se faire rire le premier, et ensuite les autres. » Dans cet ouvrage, publié en 1582, il traite des rébus, des équivoques, des antistrophes, des acrostiches, des vers rétrogrades et léonins, etc. Il commença à se faire connaître par des sonnets. En ayant adressé un à la fille