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Ce caractère a été imité depuis, mais n’a pas encore subi de transformation originale. Le reproche de panthéisme, jeté à tant de productions de notre temps, ne pouvait pas épargner cette poésie issue d’un sentiment plus intime et plus complet de la vie et de la signification morale du monde extérieur. A ces accusations, il faudrait opposer toute une théorie du sentiment poétique de la nature.

Quelles son les conditions légitimes, les bases rationnelles du sentiment de la nature dans la poésie et dans les arts ? Ce n’est pas là le sujet d’une préface, mais d’un livre. L’auteur des Odes et poèmes et des Symphonies a commencé ce travail. Un fragment : Du sentiment de la nature dans la poésie d’Homère, en a été détaché et publié pour quelques amis ou lecteurs spéciaux. L’ensemble de l’ouvrage détournera ces reproches de panthéisme, comme il combattra ce mode grossier d’interprétation de la nature, qui, dans la recherche exclusive de la couleur et de la réalité matérielle, abolit le principe même de la poésie.

Dans une préface aussi tard venue, et postérieure aux jugements portés sur le livre, il convient d’adresser à la critique sérieuse des remerciements et quelques observations. En dehors de l’accusation banale de panthéisme, on a reproché au sentiment de la nature, principe d’un grand nombre de ces poèmes, l’emploi de certaines formes et certaines tendances dont l’excès peut être un vice, mais qui, dans