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écrites loyalement, et corriger son œuvre ancienne dans une œuvre nouvelle.

Ce scrupule nous semble applicable à la forme elle-même et au style, sauf l’absolue nécessité de la correction du langage, de la clarté, de la netteté des contours, de l’harmonie des couleurs en tout ce qui est matière d’art. Lors même qu’un artiste croit avoir acquis une main plus sûre, une palette plus riche et plus vigoureuse, il commet une faute s’il applique à des toiles d’un autre temps ces couleurs d’une date nouvelle.

En soumettant au critérium d’une grammaire et d’une prosodie plus sévères un grand nombre de passages de Psyché, en corrigeant beaucoup de vers, nous nous sommes abstenu de donner à beaucoup d’autres certaines qualités qu’ils pourraient recevoir, aujourd’hui, d’un art plus expérimenté, mais au risque de trop se détacher de l’ensemble et de changer la physionomie du style. La peinture est donc exactement la même, mais nettoyée avec soin et plus mûre de quelques années.

Des arguments ont été placés en tête de chaque livre ; c’était l’usage dans les poëmes de forme épique, c’est une nécessité dans un récit auquel se mêle une intention morale. Une partie de ces arguments est empruntée à un travail sur Psyché, publié dans une revue par l’ami à qui s’adresse la dédicace des Odes et poëmes. Il m’a été doux de mêler ainsi ma pensée à la sienne, comme elle s’y mêlait