Page:Laprade - Psyché, 1857.djvu/256

Cette page n’a pas encore été corrigée

Vers l’être que tu sens à travers toutes choses,
Te reposer en lui… s’il connaît le repos !



VI

La Cigale


 
L’air pèse et brûle ; il n’est dans l’herbe et les épis
Bruit d’ailes ni murmures ;
Même les froids lézards se cachent assoupis
Au fond des gerbes mûres.

La feuille au loin se tait dans l’immobilité,
Pas un oiseau ne vole ;
La terre a vu tarir dans les bras de l’été
Sa sève et sa parole.

De la plaine embrasée où sont les habitants ?
La vie est-elle encore ?…
Oui, la nature veille, et, joyeux, je t’entends,
O cigale sonore !

Ton cri sort des sillons brûlants et crevassés,
De l’orme aux branches sèches,
Parmi les chauds rayons qu’un ciel rouge a lancés
Aigus comme des flèches,