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STROPHE II.

« Voyez où le ciel touche aux vagues azurées :
Cet horizon cache un trésor ;
Il faut, malgré la terre et l’onde conjurées,
Y découvrir la toison d’or.
Là, le divin bélier dont la laine abondante
Devait vêtir tous les humains,
De son sang pacifique a teint sa robe ardente,
Egorgé par d’avides mains.
Le tyran de Colchos tient ce riche héritage
Gardé dans son royaume étroit ;
Ravissons, pour en faire un fraternel partage,
Ce trésor auquel tous ont droit ! »


ANTISTROPHE II.

« Terrible en est l’abord : le roi défend sa proie.
Un dragon veillant jour et nuit
Au pied du hêtre sombre où la toison flamboie,
Siffle et bat ses flancs à grand bruit,
Lançant de leurs naseaux des vapeurs enflammées,
Des taureaux, des coursiers sans frein,
Dans les champs de la guerre écrasent les armées,
Le sang baigne leurs pieds d’airain ;
La terre tremble au loin ; plein de leur souffle immonde,
L’air est mortel aux assaillants…
Nous, sans crainte, marchons, chercheurs d’un nouveau monde :
Les destins cèdent aux vaillants ! »


ÉPODE II.

« D’un grand peuple, ô guerriers, comblant la longue attente,
Dans la ville il est doux de rentrer triomphants,