Page:Laprade - Psyché, 1857.djvu/222

Cette page n’a pas encore été corrigée

Pour n’en sortir jamais les âmes fondront toutes,
Et chaque être vivra dans un être commun,
Et la lumière et l’œil, enfin, ne seront qu’un.

A cette heure douteuse où le jour lutte encore,
Tournez donc vos regards du côté de l’aurore ;
En rappelant à vous l’antique obscurité
N’entravez pas ce char dans l’azur emporté.
Tout autre astre pâlit et s’efface d’avance,
Sitôt que dans l’éther l’ardent cocher s’élance ;
A sa splendeur royale accoutumez vos yeux,
Et laissez sans regret fuir le peuple des cieux !
Marchez vers l’orient en troupes fraternelles ;
Pour un hôte nouveau cueillez des fleurs nouvelles,
Et sous un même toit allez vous réunir
Pour recevoir en paix celui qui doit venir.


IV

Les Argonautes


 
STROPHE I.

Les pins, ô Pélion, descendent sur ta pente ;
Un dieu les pousse vers les flots.
Le vaisseau dont Argus a taillé la charpente
Berce enfin tous ses matelots ;