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Les Deux Muses


À mon ami Ulric Guttingoer.


 

L’AVEUGLE


L’aveugle a deviné que la Muse, ô pasteurs,
Conserve encore ici deux jeunes serviteurs ;
Démêlant de vos voix l’harmonieuse trame,
Déjà dans votre accent j’ai lu toute votre âme.
Vous êtes doux et fiers ; et, puisque vous chantez,
Enfants, vous honorez les dieux et respectez
Les vieillards qu’on méprise en ces jours de délire ;
Car toutes les vertus sont filles de la lyre.
Vous m’exaucerez donc : je fus poëte aussi ;
Peut-être on sait encor mes chansons loin d’ici.
Mais, trop vieux aujourd’hui, des saintes mélodies