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CHŒUR DE FAUNES


Quand les fleurs tombent du rosier,
Quand mûrit le rouge alizier,
Quand les bois sont devenus jaunes,
Entre les ceps de pourpre et d’or,
Prompts à cueillir leur doux trésor,
Voici le chœur des joyeux Faunes.

Les jours ont perdu leurs clartés,
Les derniers fruits sont récoltés,
Mais il reste encor la vendange.
Le soleil, au fond du raisin,
Cache un feu pour l’hiver voisin :
En Bacchus Apollon se change.

Vois, sous les chênes dépouillés,
Danser les Faunes barbouillés,
Riant sous leur masque de lie.
Fardez ainsi votre pâleur ;
Le rire étouffe la douleur :
On la cache, et puis on l’oublie.

Plus mon âme a de lourds chagrins,
Plus ma voix a de gais refrains,
Mon œil de railleuses tendresses !
Voyez, sur les gazons flétris.