Avec la liberté, dans les âmes s’écroule
L’espoir dernier de la vertu.
J’ai vu prostituer l’honneur des laticlaves
Aux tribuns changés en flatteurs.
Pour premiers citoyens Rome a de vils esclaves ;
Le sénat s’ouvre aux délateurs !
Que Rome soit soumise avec la terre entière ;
Je reste à jamais indompté !
Ce fer dans ma poitrine ouvre à mon âme fière
Un chemin vers la liberté.
Ainsi j’ai triomphé ; m’emparant de l’histoire,
J’y règne en dépit du plus fort.
Je m’appelle Caton… César, dans sa victoire,
César est vaincu par ma mort. »
Silence, ô rude voix de l’héroïsme antique,
Laisse une âme plus pure exhaler son cantique.
Le bûcher de Rouen, les prés de Vaucouleurs
Lancent autour de nous leurs flammes et leurs fleurs.
« Tu m’aimas d’enfance, et je viens t’apprendre
A chasser bien loin tes noirs assaillants :
Garde un esprit fier dans une âme tendre ;
Les cœurs les plus purs sont les plus vaillants.