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Chanter et palpiter des ailes et des voix.
Chère et sainte musique à son cœur familière !
C’est l’accent des soupirs, le vol de la prière
Que sa mère et sa sœur, — infatigable amour ! —
Lancent pour lui vers Dieu, supplié nuit et jour.
Il voit monter, monter de ces âmes fidèles
L’essaim de leurs vertus, paré de blanches ailes,
Les travaux, les douleurs, trésor accoutumé
Offert pour la rançon de l’enfant bien-aimé.
L’air en est tout peuplé de ses saintes colombes,
Il s’en est envolé de tant de chères tombes !
Et tant d’humbles vertus, qu’on découvre aujourd’hui,
A la porte du ciel s’en vont frapper pour lui.

Or, une voix vibrait dans ces accords mystiques,
Claire et d’un timbre d’or dominait les cantiques ;
Son lointain que le vent jetait dans ce concert,
Sur des flots de parfums apportés du désert.
Les steppes d’Orient, du milieu des bruyères,
Les avait vus monter ces longs flots de prières
Qu’en sa ferveur d’amante exhalait, chaque soir,
Une âme ardente et pure ainsi qu’un encensoir.


ROSA MYSTICA


Mon âme est la sœur de cette âme en peines,
Donnez-moi, mon Dieu, sa part de douleurs ;