Sous le fer des méchants je tombai sans blasphème.
Mais, par des coups secrets que je ne puis trahir,
J’ai souffert trop souvent des vertus elles-mêmes…
Je veux les oublier !… et crains de les haïr.
J’ai vu répandre bien des larmes
A de pauvres yeux délaissés ;
Par le sourire, ou d’autres armes,
J’ai connu bien des cœurs blessés.
Jamais à panser une plaie
Je n’ai pleuré comme aujourd’hui !
Dieu veut, sans doute, que j’essaie
D’adoucir ta coupe d’ennui,
Pour que ton cœur, sans méfiance,
Cherche, au fond du vase de fiel,
Cette fleur de la patience
Qui manque à ta couronne au ciel.
Parlant du ciel ainsi, tu l’habites sans doute,
Toi dont chaque regard éclaire ma prison !
La colère en mon cœur s’endort, quand je l’écoute,
J’y sens se réveiller la voix de l’oraison.