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Courage, enfants de l’aurore !
Bravons l’homme un jour encore,
Demain nous serons sauvés ;
Son pied chancelle à mesure
Qu’il trouve une arme plus sûre,
Et ses reins sont énervés ;

Il a perdu toute haleine
Dans l’air épais de la plaine ;
Tous ses enfants naissent vieux,
Et l’âme, dans leurs corps frôles,
N’a plus d’essor et plus d’ailes
Pour monter si près des cieux.

Mais, sur sa cime éternelle,
Toujours l’Alpe maternelle
Verra bondir d’un pied sûr,
Fier de sa robuste adresse,
Le noir chamois, qui se dresse
Entre la neige et l’azur.


III

LE GLACIER


Il est sur l’Alpe immense, il est un froid empire
Où plus rien ne végète, où la nature expire ;