Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/183

Cette page n’a pas encore été corrigée


ÉDITH


Oui, nul amour en moi ne peut brûler pour Dieu,
Si du vôtre, ô ma mère, il n’emprunte son feu.
Quand la douleur m’étreint de sa main meurtrière
C’est votre nom, toujours, qui me sert de prière ;
Par lui seul je combats le doute frémissant ;
J’ai retrouvé l’espoir, rien qu’en le prononçant.


HYMNE DE LA MORT


Pourquoi, vous qui rêvez d’unions éternelles,
Maudissez-vous la mort ?
Est-ce bien moi qui romps des âmes fraternelles
L’indissoluble accord ?

N’est-ce donc pas la vie aux querelles jalouses,
Aux caprices moqueurs,
Qui vient, comme la feuille à travers ces pelouses,
Éparpiller vos cœurs ?

C’est sa main qui disjoint vos plus chères entrailles,
Vos âmes en lambeaux,
Et qui dresse entre vous d’aussi froides murailles
Que celles des tombeaux.

Moi, je vous réunis ; je vais, liant ma gerbe,
Aux champs les plus lointains ;