Page:Laprade - Les Symphonies - Idylles héroïques, Lévy, 1862.djvu/131

Cette page n’a pas encore été corrigée


III

L’Alpe vierge


À la Jungfrau


 
I

Un esprit gardien de toute pureté
Habite les glaciers et la neige éternelle.
L’air qu’on respire autour de ce faite argenté
Rajeunit l’âme et jette une lumière en elle.

O vierge ! cette nuit, dans son fluide azur,
Semble exprès pour mes yeux dissiper tous tes voiles ;
J’adore en sa blancheur ton front chargé d’étoiles.
En toi, jusqu’à ton nom, tout est splendide et pur !

Le ciel seul boit ton souffle à ta lèvre sacrée ;
Ton sein veiné d’azur, rougissant au réveil,
Laisse à Dieu seul cueillir sur sa neige empourprée
Les roses d’Orient qu’y sème le solei