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Si parfois mon flot déracine
L’épi d’un imprudent sillon,
Le sol que j’ôte à la colline,
Je le restitue au vallon.

L’eau dans son sein, rapide ou lente,
Tient tous les germes en éveil ;
Pour donner la sève à la plante,
Elle se marie au soleil.

La chanson du torrent convie
Chaque être à sortir du repos.
J’appelle au travail, à la vie,
Les fleurs, les hommes, les troupeaux.

Je dis : Suivez mes flots rapides,
Quittez avec moi ce haut lieu ;
Marchez, voyageurs intrépides,
Sur les chemins tracés par Dieu.

Suivez les torrents et les fleuves,
O flot des générations !
Enrichissez de races neuves
Les plaines et les nations.

Placez vos tentes sur ma rive ;
Un secours vous viendra des eaux ;