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J’oublie à t’entrevoir mes souvenirs funèbres,
Mes doutes pleins d’effroi ;
Et, comme l’aigle, heureux en sortant des ténèbres,
Je m’élance vers toi.

Beauté, splendeur du vrai ! ton infaillible oracle,
Qui me parle en tout lieu,
Habite ma raison, passager tabernacle,
Mais il s’appelle Dieu.

Rayon de l’idéal, un cœur à qui tu restes
A gardé son trésor ;
Tôt ou tard, s’arrachant à ses ombres funestes,
Il reprendra l’essor.

En vain je sens gronder, dans cette chair flétrie,
Le mal accusateur,
Et l’horrible souffrance en vain blasphème et crie
Contre le Créateur ;

En vain, faisant tonner sa menace infinie
Sur les pâles mortels,
Une voix, jusqu’à Dieu lançant la calomnie,
Sort même des autels…

L’esprit consolateur, siégeant au sanctuaire
De l’auguste raison,