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SCÈNE XII.

ISMÈNE, UN CONJURÉ,
LE CHŒUR, SECOND CHŒUR.




LE SECOND CHŒUR.

Il apporte et dépose sur la scène les corps d’Harmodius et d’Aristogiton.

De ces myrtes en fleurs j’ai tiré mon poignard,
J’ai bravé le grand nombre et la Parque incertaine ;
J’ai combattu ! mon cœur me dit que, tôt ou tard,
Naîtra du sang versé la liberté d’Athène.

Oui, cher Harmodius, oui, tu vivras encor ;
Tu verras chez les dieux d’autres Panathénées,
Achille et Diomède, aux Iles-Fortunées,
Te mènent, en chantant, cueillir les pommes d’or.

J’ai porté, sous des fleurs, une arme vengeresse ;
J’ai paré mon poignard d’un verdoyant feston,
Ainsi qu’Harmodius et qu’Aristogiton,
Qui tuèrent Hipparque, aidés de la déesse.

Dans les banquets joyeux que leur nom soit chanté !
Ils sont morts, éclatant de beauté, de jeunesse
Pour rétablir des lois la sainte égalité…
Que leur nom soit chanté, que leur vertu renaisse.