Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/344

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




SCÈNE VIII
HARMODIUS, ARISTOGITON,
LE CHŒUR, SECOND CHŒUR.


Jeunes gens armés d’épées cachées sous des branches de myrte.


HARMODIUS.

Vieillards, les longs discours, la prudence indécise,
Précèdent sagement une fière entreprise ;
Mais au plus insensé le plus sage est pareil,
Quand la forte action ne suit pas le conseil.
Il est bon d’invoquer, dans un instant suprême,
L’esprit des justes dieux, mais de frapper soi-même.
Tandis que vos regards consultaient l’horizon,
Mes amis tout armés, remplissaient ma maison ;
Sous mon toit, favorable à leur ligue secrète,
Avant qu’on m’offensât la vengeance était prête.
Ce n’est pas mon orgueil, l’affront fait à ma sœur,
Ce n’est pas mon courroux qui poursuit l’oppresseur,
Parmi nous, dès longtemps, l’œuvre était commencée,
Car notre mère, Athène, est la grande offensée.


ARISTOGITON.

Oui, c’est l’heure d’agir, amis, plus de retard !