Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hippias nous a fait regretter Pisistrate,
Et si l’hérédité ne se brise aujourd’hui,
Les enfants d’Hippias seront pires que lui.
Ceux que la tyrannie, indulgente nourrice,
Langea de pourpre et d’or, berça dans le caprice ;
Qui, dès leurs premiers jeux, ont eu mille moyens
De prendre pour hochets les droits des citoyens,
Ceux-là, voyant leur race impunie et prospère,
Osent ce que jamais n’aurait osé leur père.
Malheur à la patrie, à nos dieux, à nos lois,
Si ce pouvoir impur meurt et renaît trois fois !
Humiliés déjà nous portons des entraves,
Mais nos fils seront vils et vendus comme esclaves !


LE CHŒUR.

Des maux que tu prévois les dieux nous défendront :
La honte de ce joug tomberait sur leur front.
Athène leur est chère ; Athène, entre les villes,
Sait mieux les honorer dans ses pompes civiles,
Et mieux faire sourire en groupes lumineux
Le marbre des frontons qu’elle a bâtis pour eux.
Pallas ne verra pas sur l’Acropole antique
La noire servitude obscurcir notre Attique ;
L’olivier de la paix y naquit de ses mains ;
Déméter y donna le froment aux humains,
Et, d’un coup de trident, frappé sur notre terre,
Poséidon créa l’ardent coursier de guerre.


ARISTOGITON.

Au pays de Cécrops, Zeus et les dieux sauveurs
Prodiguèrent encor de plus riches faveurs :