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Pisistratides, chers aux Muses immortelles !
Athènes vous devra ses gloires les plus belles,
Sa plus riche moisson de vers mélodieux,
Ses routes et ses ports, l’autel des douze Dieux,
Sa palestre nouvelle aux jardins du Lycée,
Le luxe de l’Asie au fond du gynécée,
Des fontaines, des bois de lauriers toujours verts,
Des stades et des bains à tout le peuple ouverts.
C’est par vous qu’assurant l’éternité d’Homère,
Athène est désormais sa véritable mère.
Et Zeus olympien, par vous seuls, aujourd’hui,
Voit s’élever son temple immense comme lui.


HIPPARQUE.

Rappelle aussi mon culte à des dieux moins austères
Dont j’aime à célébrer avec toi les mystères :
Aphrodite et Bacchus, Ëros, d’autres encor,
Tous ceux qu’on réjouit au bruit des coupes d’or ;
Sans oublier non plus, entre ceux que je fête,
Que l’aveugle divin n’est pas mon seul poète ;
Qu’Anacréon, Thespis, à mes banquets admis,
De leur joyeux tyran sont les meilleurs amis,
Et qu’Hipparque, en buvant, préfère à toutes choses
Les vers de Simonide et le parfum des roses.

S’adressiant à Harmodius,

Mais de quel air farouche entends-tu mes discours,
Ô bel Harmodius ! Tu bouderas toujours ?
Fuyant pour m’éviter les plaisirs de son âge,
La colombe vivra comme un aiglon sauvage ?
Des plus sombres vieillards je te vois entouré ;
Va prendre ailleurs ta place au cortège sacré.