Prélude un clair murmure aux voix qui vont jaillir.
Tel qu’un champ d’épis mûrs, mobile comme l’onde
Se balance un long flot d’enfants à tête blonde.
Ephèbes ou vieillards, tous purs, étincelants,
Marchent nus ou drapés de souples tissus blancs.
Puis nos vierges, des fleurs à tromper une abeille,
De leurs bras arrondis soutenant leur corbeille,
Graves, à pas rhythmés, glissent avec douceur ;
Un parasol de pourpre, abritant leur blancheur,
Est porté sur leur front — servitude légère,
Par des vierges aussi, mais de race étrangère.
Enfin, le groupe armé des danseurs, imitant
Les combats de Pallas funestes aux Titans,
Précède le navire où flotte et se déploie
Le voile triomphal brodé d’or et de soie.
L’industrieux tissu déroule en ses longs plis
La gloire des travaux par la vierge accomplis.
Balancé comme au gré des zépbyrs et des lames,
Le terrestre vaisseau semble mû par des rames.
Je ne sais si Dédale aurait pu, dans son art,
Mieux que nos ouvriers étonner le regard ;
Mais sur la toile ainsi, jamais les jeunes filles
N’ont fait de nos pinceaux triompher leurs aiguilles.
Les femmes de l’Attique, en ce jour fortuné,
Pour honorer Pallas ont su vaincre Arachné.
Jamais pompe, chez nous, n’a lui plus éclatante.
Déesse au casque d’or, tu dois être contente !
Hipparque est l’homme heureux qui nous fit ces splendeurs
Vous portez un génie égal à vos grandeurs,