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Le père avec amour contemplait sa pensée
En sons harmonieux par ses fils retracée.
Ses décrets éternels par leurs voix ont parlé ;
Et le pardon promis, d’un sourire scellé,
De son front abaissé sur le dieu qui l’implore,
Comme sur un sommet le regard de l’aurore
Tombe, et de ses cheveux agités doucement,
L’ambrosienne odeur pleut à ce mouvement,
Et suit à flots égaux, dans la vaste étendue,
L’onduleuse clarté de ses yeux répandue.
De ces saintes lueurs l’Olympe est radieux ;
Elles ont pénétré le cœur même des dieux,
Et, glissant sur les flancs des hauteurs qu’ils habitent,
Dans la terrestre plaine elles se précipitent,
Portent vers les humains un message d’amour
Et du soleil antique annoncent le retour.

À peine ce sourire où réside la grâce
A du dieu père et roi fait flamboyer la face,
Le doux mot de pardon sur ses lèvres encor
Coule comme le miel versé d’une urne d’or ;
Du signe de ce front d’où la splendeur émane
L’éther oscille encore en sa mer diaphane ;
Et, plus vite qu’un trait de son arc d’or chassé,
Déjà vers notre monde Éros s’est élancé,