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ILS SONT MA VIE.


Si vous n’étiez déjà partis,
Fiers de m’aider sur notre voie,
Portant avec vous, chers petits,
Ma vertu, ma force et ma joie.

Je n’ai plus vaillance ou gaîté,
Je n’ai plus rien de ce qu’on aime ;
Prenez tout ce qui m’est ôté !
Travail, ardeur, amitié même.

Oublié de tous, près de vous,
Si je vous vois, forts et fidèles,
Tâchant d’atteindre mes modèles…
Mon déclin me semblera doux.

Sans plus dépenser de courage,
Je me croirai jeune et vaillant,
Si vous frappez un coup brillant
Dans le repos de mon vieil âge.

Et je pourrai vous dire adieu,
Mes œuvres étant bien complètes,
Fier de léguer cinq bons athlètes
A mon nom, à la France, à Dieu.


Mars 1875.