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LE LIVRE D’UN PÈRE.


Les vrais bons cœurs sont transparents ;
On y voit toute leur tendresse.
Ah ! chers petits indifférents,
Gâtez un peu vos vieux parents ;
Leur bonheur est dans vos caresses !

C’est beaucoup d’avoir la bonté ;
Montrez-la bien, qu’on en jouisse !
Il faut que, dès avant l’été,
En fleurs de grâce et de gaité
Votre bon cœur s’épanouisse.

Voyez ! dans le meilleur terrain,
Parmi les blés hauts et superbes,
C’est Dieu qui mêla, de sa main,
Le bluet d’azur au bon grain,
Le pavot rouge à l’or des gerbes.

Vous, ainsi, savants, mais joyeux,
Charmez la maison paternelle.
Quand on a le sourire aux yeux,
À la lèvre un mot gracieux,
La vertu même en est plus belle.

Mars 1875.