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D’une moisson d’amour le printemps a comblé
Mon cœur plus riche encore !

Viens ! pour payer les fleurs que tu m’offrais hier,
Qu’aujourd’hui tu me donnes,
Je veux, en épis mûrs, à ton front doux et fier
Rendre ici des couronnes.


BERTHE.

Quand tu fuyais, sombre et cherchant

Un désert et des fleurs nouvelles,
Je t’ai dit : Ma vigne et mon champ,
Mes prés en cachent de plus belles.

Rien, dans ces lointains merveilleux,
Ne vaut les fruits, les blés qu’on sème
Dans le sillon de ses aïeux.

Et qu’on partage à ceux qu’on aime.



FRANTZ.

C’est par toi que ces champs ont porté fruits et fleurs,
Ma belle ménagère !
Tu prends avec amour ta part de mes labeurs,
La mienne est plus légère.

Ces travaux sont moins durs que n’étaient mon repos,
Ma solitude oisive ;
Je sens, à tes côtés, mon cœur jeune et dispos ;
Ta grâce me ravive.