Et que je m’en vais vous roucouler la complainte de mon cœur, le Soleil et Célimène, que j’ai composée pour vous noqueturnement.
Une complainte pour moi ?…
La voilà placée !… (Haut.)
- Vous êtes la lune
- Qui brille dans mon firmament :
- Vous êtes la lune
- Dans son vaporeux vêtement.
- Mais quelle infortune !
- Une ombre trop souvent,
- Toujours importune,
- Vous cache en m’empêchant.
- D’admirer la lune
- Au plus beau moment !
- Ah ! si de la lune
- Je pouvais être le soleil,
- J’aimerais la lune
- Brillante d’un éclat vermeil.
- Le soir, à la brune,
- Ô bonheur sans pareil !
- Sans ombre importune,
- Dans un simple appareil,
- On verrait la lune
- Épouser le soleil !
Êtes-vous contente, ô Célimène ?
Certainement, major ; le soleil pourrait épouser la lune, ce serait très-joli, et ce mariage-là me ferait plaisir à voir ; mais je dois vous prévenir que si mes charmes sont à leur apogée ma fortune est à son déclin…
Diantre !
Et puis, j’ai juré de mourir rosière, et je ne puis donc participer à votre amour, ni rien partager avec vous.
Pour lors, je retourne z’au quartier.
Rosière ! (À part.) Je lui colle une colle : je ne mourrai pas rosière, mais je serai fidèle à mon béguin ! (Haut.) Payez-vous quelque chose, major, malgré mes rigueurs ?
Je vous offre un verre de riquiqui, chez le liquorisse. Le
- ↑ Poiretapée, Raflafla.