J’ai des poireaux superbes à deux sous le tas.
Il ne m’en faut pas.
Prenez les miens, mon amour, je vous les donne pour un sou. (Elle lui en met une botte dans son panier.)
Mais puisque je n’en veux pas !
J’vous donne mon ail, à l’œil, mon ange ! (Elle lui en fourre une botte dans son panier.)
Mais, sapristi ! mame Beurrefondu, voulez-vous reprendre votre ail et vos poireaux ?
Appelle-moi Cydalise l (À part.) Je me déclare, tant pis !
Il saura tout. (Bas, l’attirant à elle.) Ah ! jeune homme, si tu savais ! si tu savais ! (Avec passion.) Appelle-moi Chloé !
Qu’est-ce qu’elles ont donc, ces deux vieilles toquées ?
À toi, tous mes choux ! (Elle lui en met dans son panier.)
À toi, toutes mes carottes ! (Elle lui en fourre dans son panier.)
Accepte mes navets, et je te louerai une petite maison. (Elle lui en fourre dans son panier.)
Reçois mes artichauts, et je te donne une chaise à porteur… je te ferai faire mon portrait à l’huile… avec deux laquais… (Elle fourre des artichauts dans son panier.)
Mais, sacrebleu ! à la fin !
Ah ça ! (Elles se trouvent nez à nez.) Quand aurez-vous fini de m’enlever ma pratique, vous ?
C’est vous qui m’enlevez la mienne, madame !
C’est vous, madame !