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essai philosophique

Traité de la Divination, qu’il termine par un passage que je vais citer ; car on aime à retrouver chez les anciens, les traits de la raison universelle qui, après avoir dissipé tous les préjugés par sa lumière, deviendra l’unique fondement des institutions humaines.

« Il faut, dit l’orateur romain, rejeter la divination par les songes et tous les préjugés semblables. La superstition, partout répandue, a subjugué la plupart des esprits et s’est emparée de la faiblesse des hommes. C’est ce que nous avons développé dans nos livres sur la nature des dieux et spécialement dans cet ouvrage, persuadé que nous ferons une chose utile aux autres et à nous-même, si nous parvenons à détruire la superstition. Cependant (et je désire surtout qu’à cet égard ma pensée soit bien comprise), en détruisant la superstition, je suis loin de vouloir ébranler la religion. La sagesse nous prescrit de maintenir les institutions et les cérémonies de nos ancêtres, touchant le culte des dieux. D’ailleurs, la beauté de l’univers et l’ordre des choses célestes nous forcent à reconnaître quelque nature supérieure qui doit être remarquée et admirée du genre humain. Mais autant il convient de propager la religion qui est jointe à