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sur les probabilités.

rature moyenne de la Terre n’a pas diminué d’un centième de degré. Ainsi la stabilité de l’ordre actuel paraît établie à la fois par la théorie et par les observations. Mais cet ordre est troublé par diverses causes qu’un examen attentif fait apercevoir, et qu’il est impossible de soumettre au calcul.

Les actions de l’Océan, de l’atmosphère et des météores, les tremblemens de terre, et les éruptions de volcans, agitent sans cesse la surface terrestre, et doivent y opérer à la longue des changemens considérables. La température des climats, le volume de l’atmosphère, et la proportion des gaz qui la constituent, peuvent varier d’une manière insensible. Les instrumens et les moyens propres à déterminer ces variations étant nouveaux, l’observation n’a pu jusqu’ici rien nous apprendre à cet égard. Mais il est très peu vraisemblable que les causes qui absorbent et renouvellent les gaz constitutifs de notre air, en maintiennent exactement les quantités respectives. Une longue suite de siècles fera connaître les altérations qu’éprouvent tous ces élémens si essentiels à la conservation des êtres organisés. Quoique les monumens historiques ne remontent pas à une très haute antiquité, ils nous offrent cependant d’assez grands changemens survenus