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sur les probabilités.

Soleil, et à peu près dans le plan de son équateur. Un phénomène aussi remarquable n’est point l’effet du hasard : il indique une cause générale qui a déterminé tous ses mouvemens. Pour avoir la probabilité avec laquelle cette cause est indiquée, nous observerons que le système planétaire, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est composé d’onze planètes et de dix-huit satellites, du moins si l’on attribue avec Herschel six satellites à la planète Uranus. On a reconnu les mouvemens de rotation du Soleil, de six planètes, de la Lune, des satellites de Jupiter, de l’anneau de Saturne et d’un de ses satellites. Ces mouvemens forment, avec ceux de révolution, un ensemble de quarante-trois mouvemens dirigés dans le même sens ; or on trouve, par l’analyse des probabilités, qu’il y a plus de quatre mille milliards à parier contre un, que cette disposition n’est pas l’effet du hasard ; ce qui forme une probabilité bien supérieure à celle des évènemens historiques sur lesquels on ne se permet aucun doute. Nous devons donc croire, au moins avec la même confiance, qu’une cause primitive a dirigé les mouvemens planétaires, surtout si nous considérons que l’inclinaison du plus grand nombre de ces mouvemens à l’équateur solaire est fort petite.