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NOTES.


(1) B : Quand l’homme vient au monde, le sang circule dans tout son corps, l’harmonie des esprits vitaux est dans sa plénitude. C’est pourquoi ses nerfs sont souples et sa chair est molle. Quand il meurt, son sang se tarit (littéralement « se dessèche »), ses veines s’oblitèrent, et l’harmonie des esprits vitaux abandonne son corps. C’est pourquoi ses membres sont roides et forts.

Quand un arbre naît, sa vitalité est complète, sa séve est abondante. C’est pourquoi il est souple et tendre. Mais quand il dépérit, sa vitalité se dissipe et sa séve se tarit.


(2) Plusieurs commentaires m’autorisent à rendre le mot tou (vulgo « piéton, disciple »), par « compagne. » E l’explique par louï , « sorte, espèce. » Selon lui, on traduirait : « sont une sorte de mort........ sont une sorte de vie. » (Cf. supra, chap. L, note 2, où Yen-kiun-ping l’explique par « cause, » sens qu’on pourrait aussi admettre dans ce passage.)

Li-si-tchaï : Tout ce chapitre a un sens figuré. Lao-tseu veut dire que celui qui se rapproche du Tao par sa souplesse et sa faiblesse est assuré de vivre, et que celui qui s’éloigne du Tao, en recherchant la force et la puissance, en luttant contre les obstacles au lieu de leur céder, périra infailliblement.


(3) A : Une armée forte tente le combat à la légère ; elle aime à tuer les hommes, à répandre des désastres qui lui attirent de nombreux ennemis. Alors tous ceux qui étaient faibles s’associent ensemble contre elle, et deviennent puissants par leur union. C’est pourquoi celui qui est fort ne remporte pas la victoire.

Liu-kie-fou explique les mots p’ingkhiang 兵強 par « celui qui est puissant par les armes. » Les mots suivants, mou-khiang 木強, « l’arbre est fort, » sont exactement parallèles et montrent