Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/335

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


NOTES.


(1) Liu-kie-fou : Le travail d’un seul laboureur suffit pour nourrir plusieurs personnes. Comment se fait-il que le peuple éprouve la disette et la faim ? N’est-ce pas parce que le prince ( A ) lève de trop lourds impôts ?


(2) C : Lorsque le gouvernement est tyrannique, lorsque les lois sont d’une rigueur excessive et que le prince déploie toutes les ressources de la prudence pour mieux opprimer ses sujets, ceux-ci ont recours à la ruse et à la fraude pour éluder les rigueurs de l’administration, et alors ils sont difficiles à gouverner.


(3) J’ai suivi le commentateur A : I-khi-khieou-sing-houo-tchi-tao-thaï-heou 以其求生活之道太厚. E : Celui qui cherche avec trop d’ardeur les moyens de vivre est l’esclave de mille projets ; il fatigue sa vie et détruit la paix de son âme. Il fait de folles dépenses, et, en songeant au lucre, il oublie le malheur et les échecs. Voilà pourquoi il méprise la mort.

Liu-kie-fou : Si le peuple est content de sa nourriture, de ses vêtements, de son habitation, il ne méprise point la mort. Quand il méprise la mort, c’est qu’il y est poussé par le besoin de conserver sa vie. C’est pourquoi le Saint n’établit point des règlements importuns et le peuple s’enrichit. Il n’a point de désirs, et le peuple, qui l’imite, revient à sa pureté primitive. Alors le prince ne consume pas une quantité d’impôts et personne ne souffre la faim.


(4) A : Les mots wou-i-sing-weï-tche 無以生爲者 signifient, « celui qui ne fait pas de la vie son occupation, qui ne s’occupe pas de vivre, » 無以生爲務者.

E : Celui qui ne s’occupe pas de vivre est celui dont Lao-tseu a dit (chapitre vii) : « il se dégage de son corps (littéralement « il met