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(5) Dans le chapitre iv, j’ai traduit, d’après E : « Il se dégage de tous liens, » c’est-à-dire, des liens du siècle. Aliter H. Cet interprète explique (chap. iv) le mot fen par « la confusion (fen) des opinions favorables ou contraires. » Chacun, dit-il, tient à l’approbation ou au blâme qu’il a une fois exprimés ; dans le conflit des opinions populaires, personne ne peut dissiper les doutes pour établir la vérité. Mais celui qui possède le Tao peut seul y réussir sans parler. Dans ce passage-ci (chap. lvi), H explique fen « vulgo confus, » par « les pensées confuses, » c’est-à-dire les pensées qui jettent son âme dans la confusion. Son cœur et son corps sont dans une quiétude parfaite ; il se dégage de toutes pensées.


(6) E (chap. iv) : Il jette de l’éclat, mais il n’éblouit personne.


(7) H : Il s’est élevé à la sublimité du Tao, il a pris son essor au-dessus du siècle (littéral, de la poussière), et cependant (E chap. iv), à le juger extérieurement, il n’a rien qui le distingue des autres êtres.


(8) Sou-tseu-yeou explique les mots hiouen-thong 玄同 par in-tao-thong 與道同, « il est semblable au Tao. » Aliter E : Les mots hiouen-thong 玄同 (littéral. « profond et semblable, » ) signifient : « Il est grandement semblable aux êtres ; mais il est tellement profond qu’on ne peut le connaître. » 大同於物。深不可識也


(9) Sou-tseu-yeou : Celui qu’un prince peut honorer de sa faveur (littéral, « rapprocher de lui ») peut aussi être disgracié (littéral. « éloigné, écarté » ). Si l’on peut procurer du profit à quelqu’un, on peut aussi lui causer du dommage ; si l’on peut lui accorder des honneurs, on peut aussi le dégrader. Mais le sage qui s’est identifié avec le Tao met au même niveau toutes les choses du monde ; il ne fait attention ni à la faveur ni à la disgrâce, il regarde du même œil