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sont sujettes au changement. Celui qui possède le Tao conserve son esprit par le repos ; les grandes vicissitudes de la vie et de la mort ne peuvent le changer, etc.


(8) Le mot constance est pris ici dans le sens d’immutabilité, c’est-à-dire l’état de ce qui n’est point sujet au changement ; je le dérive d’une des significations de l’adjectif constant, qui veut dire quelquefois immuable. (Voy. note 7.)

E : Connaître la constance (connaître l’art d’être constant, c’est-à-dire de ne pas se laisser changer ou pervertir par les objets extérieurs), c’est connaître le Tao. C’est pourquoi la connaître s’appelle être éclairé.


(9) B : Si l’homme se livre à la cupidité et à l’ambition, s’il (H) contente les désirs de sa bouche et l’intempérance de son ventre pour augmenter sa vie, il s’attire infailliblement des malheurs et finit par succomber à une mort prématurée.


(10) H : Quand le cœur n’est pas calme, il se livre à des mouvements désordonnés et donne l’impulsion à la force vitale. Lorsque (Liu-kie-fou) le cœur donne l’impulsion à la force vitale, l’homme devient fort et violent ; mais la force et la violence le conduisent promptement à la mort. Cf. chap. xlii, pag. 159, lin. 5, et lxxvi.


(11) H : Ceux qui sont mous et faibles comme le Tao subsistent longtemps, et jusqu’à la fin de leur vie ils ne sont jamais exposés à aucun danger. D’un autre côté ceux qui ne songent qu’à augmenter leurs richesses, leurs honneurs, leurs forces physiques, ne tardent pas à perdre leur fortune, leurs dignités, leur santé, et succombent avant le temps.