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la plénitude de leur développement. C’est pourquoi le retour au non-être permet au Tao de mettre les êtres en mouvement, c’est-à-dire de les faire renaître.

B : Parmi tous les êtres de l’univers, il n’en est pas un seul qui n’ait besoin de retourner au non-être pour exister de nouveau. Ce n’est que lorsqu’ils sont rentrés dans un repos absolu, que le Tao les met de nouveau en mouvement et les ramène à la vie. Ainsi le repos est la base et le principe du mouvement.


(2) Littéralement : « La faiblesse — du Tao — usage. » A explique les mots tao-tchi-yong 道之用 par 道之所常用, c’est-à-dire : « (La faiblesse est) ce dont le Tao fait constamment usage. » C’est pourquoi il peut subsister éternellement. E a adopté le même sens : La faiblesse est l’état constant du Tao ; s’il n’était pas faible, il ne pourrait subsister longtemps.

D’autres commentateurs ont entendu que la faiblesse était le moyen de faire usage du Tao, c’est-à-dire d’observer, d’imiter le Tao. B : Si ceux qui cultivent le Tao savaient que le retour au vide, au repos, est la base, le principe du mouvement, ils affaibliraient leur volonté, ils rendraient leur cœur vide. Dès que la volonté est affaiblie, le cœur devient vide ; lorsque ce vide est porté à son comble, on entre dans une quiétude parfaite et l’on retourne à sa racine. Voilà le plus puissant moyen de renouveler sa nature.

Pi-ching : Par la faiblesse on ressemble en quelque sorte au Tao. Tchao-tcki-kien : Avoir le cœur vide et tranquille intérieurement, être mou et faible extérieurement, c’est le moyen de retourner à sa racine (au Tao). Li-si-tchaï : En se développant, les êtres deviennent forts. Si l’on revient de la force à la faiblesse, on pourra arriver peu à peu au Tao.


(3) A : Les dix mille choses sont nées du ciel et de la terre, qui ont une place déterminée dans l’univers. C’est pourquoi Lao-tseu dit : « Elles sont nées de l’être.