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Cela s’appelle (une doctrine à la fois) cachée et éclatante (3).

Ce qui est mou triomphe de ce qui est dur ; ce qui est faible triomphe de ce qui est fort (4).

Le poisson ne doit point quitter les abîmes ; l’arme acérée du royaume ne doit pas (5) être montrée au peuple.


NOTES.


(1) G : Le mot hi (vulgo aspirer) veut dire ici « se contracter, se resserrer ; » tchang signifie « se développer, s’agrandir. »


(2) E : Le mot kou (vulgo solide ) veut dire ici « dès l’origine. »

— Voyez ma traduction de Meng-tseu, I, 90, 2 ; II, 84, 5.

B : Si vous voyez une créature extrêmement développée dès sa naissance, vous reconnaissez à ce signe qu’elle se rapetissera. Si vous la voyez montrer sa force, vous reconnaissez qu’elle s’affaiblira. Si vous la voyez, dès sa naissance, dans un état florissant, vous reconnaissez qu’elle dépérira, etc.


(3) E : Quoique ces principes soient évidents (pour le sage), en réalité ils sont abstraits et comme cachés (au vulgaire qui est incapable de tirer de telles conséquences de l’état apparent des choses ou des créatures).


(4) E : Si les choses les plus florissantes dépérissent, etc. il est évident que les choses molles peuvent triompher des choses dures (cf. chap. lxxviii), et que les choses faibles peuvent triompher des çhoses fortes. Ibidem : La dureté et la force sont la voie qui conduit au danger et à la mort ; la mollesse et la faiblesse sont la voie de la paix et du salut. Celui qui gouverne un royaume pourrait-il se prévaloir de sa puissance et de sa force ? Si le poisson peut se cacher au fond des eaux, il conserve sa vie. Il ne doit pas se livrer à des mou-