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s’attire la colère des peuples et la haine des démons. Il ne manque jamais d’éprouver les châtiments que mérite sa conduite.


(4) E : Quand les soldats séjournent longtemps dans les champs sans les quitter, on abandonne les travaux agricoles, et (B) les ronces y croissent en abondance.


(5) E : Il livre une bataille décisive et s’arrête ; il n’ose pas chercher à devenir, par la force, le maître de l’empire. Lia-kie-fou : Ce mot ko (décider, frapper un coup décisif) a le sens de « vaincre les ennemis. » Si quelqu’un (B) tue son prince et excite une révolte, le sage ne peut se dispenser d’être l’instrument du ciel pour le punir de mort. Si quelqu’un envahit les frontières et trouble le peuple, il ne peut s’empêcher de prendre les armes pour l’arrêter. Mais il se contente de montrer une seule fois sa force invincible et termine aussitôt la lutte.


(6) B, E : Il n’ose poursuivre le cours de ses succès, ni s’appuyer sur la multitude, pour devenir par la force le maître de l’empire.


(7) B : Après avoir châtié les coupables et rétabli la paix, il ne doit pas se vanter de son habileté ni se glorifier de ses exploits.


(8) B : S’il s’appuyait sur la supériorité de sa puissance pour consolider le royaume, on ne pourrait pas dire qu’il « aide par le Tao, le « maître des hommes. » Celui qui a vaincu sera nécessairement subjugué à son tour ; ce qui est florissant ne manque pas de dépérir. Telle est la nature des choses.


(9) E : C’est parce que le Tao est mou et faible qu’il peut subsister longtemps. C’est pourquoi, quand les êtres (par exemple, les arbres) sont arrivés au plus haut degré de leur force, ils commencent à vieillir.

On voit par là que celui qui est devenu puissant par les armes ne