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NOTES.


(1) E : Le mot thsiu (vulgo prendre) veut dire ici « porter au comble, conduire à la perfection. » Lao tseu dit que les rois désirent porter à la perfection le gouvernement de l’empire, mais qu’ils ignorent la voie qu’il faut suivre pour y réussir. En effet, ils se livrent à l’action (le contraire du non-agir) ; c’est ne pas posséder l’art de bien gouverner l’empire.

D’après Liu-kie-fou et Sou-tseu-yeou, j’ai regardé le mot comme une particule finale.


(2) E : Littéralement : « Imperium est res hujusmodi : est sicut divinum vas, etc. » Voici quelle espèce de chose c’est que l’empire : c’est comme un vase divin qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de faire (de fabriquer). S’il travaille pour le perfectionner, il arrive au contraire à le détruire ; s’il le saisit pour le posséder, il arrive au contraire à le perdre.


(3) A : Le mot hiu veut dire « réchauffer, » le mot tchoai signifie « refroidir. »


(4) E : Telle est l’opposition mutuelle et l’inégalité naturelle des êtres. Ceux qui marchent (en avant), on ne peut faire qu’ils suivent ; ceux qui réchauffent (ou apportent de la chaleur, comme l’été), on ne peut faire qu’ils refroidissent (ou apportent du froid, comme l’hiver), c’est-à-dire on ne peut changer leur nature. C’est pourquoi on réussit sans peine à gouverner les êtres en se conformant à leur nature (c’est-à-dire en pratiquant le non-agir et en les laissant suivre leur impulsion innée). Mais si l’on contrarie leur nature et si l’on agit, on se donne beaucoup de peines et de tourment, et les créatures ne font que se troubler davantage.


(5) A : C’est pourquoi le saint homme renonce à la musique et à